Sous-Amendement N° 5429 à l'amendement N° 3314 (Rejeté)

Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023

Avis de la Commission : Défavorable — Avis du Gouvernement : Défavorable

Déposé le 9 mars 2023 par : Mme Lubin, M. Kanner, Mmes Conconne, Féret, M. Fichet, Mme Jasmin, M. Jomier, Mmes Le Houerou, Meunier, Poumirol, Rossignol, MM. Kerrouche, Jacquin, Chantrel, les membres du groupe Socialiste, Écologiste, Républicain.

Photo de Monique Lubin Photo de Patrick Kanner Photo de Catherine Conconne Photo de Corinne Feret Photo de Jean-Luc Fichet Photo de Victoire Jasmin Photo de Bernard Jomier Photo de Annie Le Houerou Photo de Michelle Meunier Photo de Émilienne Poumirol Photo de Laurence Rossignol Photo de Éric Kerrouche Photo de Olivier Jacquin Photo de Yan Chantrel 

Alinéa 3

Après les mots :

"affections psychiques"

Insérer les mots :

"dont les affections professionnelles dues aux amibes

Exposé Sommaire :

Les risques pour la santé de la contamination par des amibes sont nombreux et très conséquents.

La contamination par des amibes ne s'effectue pas seulement, comme on pourrait le croire, lors de voyages dans des pays tropicaux envahis par les eaux stagnantes. Je rappelle qu'une amibe est un parasite circulant librement dans l’environnement et en particulier dans les eaux souillées chaudes d'une température entre 25° et 40°. Une partie d’entre-elles prolifère dans le tube digestif de l’Homme. Si la majorité des amibes sont inoffensives, certaines sont à l’origine de maladies parfois graves.

Certaines professions sont exposées à la contamination par les amibes. Les eaux chaudes rejetées en aval des installations industrielles, notamment des centrales électriques, peuvent être porteuses d'amibes. Il suffit dès lors de les inhaler pour être contaminé. Quand on sait que les personnels des industries électriques et gazières vont déjà perdre le bénéfice de leur régime spécial, par cette réforme, il convient d'être d'autant plus vigilant sur les risques de pathologie auxquels ils sont exposés.

Certaines amibes sont inoffensives mais d'autres extrêmement pathogènes et peuvent provoquer les maladies suivantes : amibiase, méningite, encéphalite, kératite, pneumo-bronchite, etc., ces pathologies peuvent être causées par des amibes le plus souvent présentes dans des eaux souillées. Ces pathologies même si elles ne sont pas extrêmement fréquentes existent et sont souvent graves . Les plus connus sont l’amibiase intestinale, la méningo-encéphalite par Naegleria Fowleri et la kératite à Acanthamoeba.

Je précise un peu les conséquences entrainées par ces maladies : L’amibiase est l’une des trois principales maladies parasitaires responsables de morbidité dans le monde (après le paludisme et la bilharziose). La contamination à la méningo-encéphalite à Naegleria Fowleriest s’effectue par simple inhalation d’eaux contaminées, notamment par les eaux chaudes rejetées en aval d’installations industrielles - au premier chef desquelles les centrales électriques- qui sont particulièrement à risque ( lors d'une intervention sur le site d'une centrale par exemple). L’amibe pénètre à travers la muqueuse nasale pour atteindre le cerveau puis s’y développe. La maladie provoquée par Naegleria Fowleri se traduit par une inflammation du cerveau (méningo-encéphalite). Les symptômes les plus courants sont : des maux de tête ;des malaises ;des convulsions ;une somnolence ;parfois une agitation anormale. La maladie peut être mortelle en l’absence de diagnostic.

Les diagnostics de ces pathologie sont délicates à effectuer. Pour l'amibiase intestinale, après examen clinique, il faut procéder à un examen microscopique des selles et un dosage immunoenzymatique dans les selles ; à une recherche de l'ADN du parasite dans les selles et/ou les tests sérologiques et en cas d'infection extra-intestinale, à une IRM et à des tests sérologiques ou à l'essai thérapeutique d'un amébicide.

Pour diagnostiquer la méningo-encéphalite à Naegleria Fowleriest, outre l'examen clinique, il faut procéder à des examens d’imagerie, comme une tomodensitométrie (TDM) et une imagerie par résonance magnétique (IRM) qui sont réalisés pour exclure d’autres causes éventuelles de l’infection cérébrale, mais ils ne peuvent pas confirmer que les amibes sont responsables ; à une ponction lombaire et à l' analyse du liquide céphalorachidien permettent de confirmer le diagnostic ;D’autres techniques peuvent être effectuées dans des laboratoires spécialisés et sont plus susceptibles de détecter les amibes. C'est le cas par exemple de la biopsie de tissu cérébral.

Des examens très lourds...

Quant aux traitements, ces pathologies causées par les amibes nécessitent généralement une prise en charge rapide afin d'éviter les complications. Les traitements sont généralement médicamenteux (antiamibiens, antifongiques, antibiotiques, ...et parfois chirurgicaux. Pour l'amibiase intestinale, le traitement consiste en l’administration d’un antiamibien diffusible et d’un antiamibien « de contact ». La prévention contre l’amibiase repose essentiellement sur la mise en place de règle d’hygiène individuelle et collective. En l’absence de prise en charge, le pronostic reste sombre. Quant à la méningo-encéphalite à Naegleria Fowleriest, cette affection est le plus souvent fatale. Les médecins utilisent généralement une association de plusieurs médicaments, notamment : Miltéfosine et un ou plusieurs des médicaments suivants : amphotéricine B, rifampicine, fluconazole ou des médicaments apparentés tels que voriconazole, kétoconazole, itraconazole, azithromycine, etc.

Je pense que vous aurez pris la mesure du handicap que peuvent constituer ces pathologies liées aux amibes pour les travailleurs exposés. Il semble donc essentiel que le fonds de prévention de l'usure développe des actions de sensibilisation et de prévention sur les affections provoquées par les amibes dans le cadre professionnel.

NB:a

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