Amendement N° 359 (Rejeté)

Mise au point au sujet d'un vote

Discuté en séance le 10 juillet 2023
Avis de la Commission : Défavorable — Avis du Gouvernement : Défavorable
( amendements identiques : 262 262 )

Déposé le 6 juillet 2023 par : Mmes Poncet Monge, Mélanie Vogel, MM. Benarroche, Breuiller, Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi, Salmon.

Photo de Raymonde Poncet Monge Photo de Mélanie Vogel Photo de Guy Benarroche Photo de Daniel Breuiller Photo de Ronan Dantec Photo de Monique de Marco Photo de Thomas Dossus Photo de Jacques Fernique Photo de Guillaume Gontard Photo de Joël Labbé Photo de Paul Toussaint Parigi Photo de Daniel Salmon 

Texte de loi N° 20222023-802

Article 1er

Alinéa 20, seconde phrase

Supprimer cette phrase.

Exposé Sommaire :

Cet article ouvre au Président de conseil départemental la possibilité de déléguer sa compétence d’orientation des allocataires du RSA à l’opérateur France Travail (alinéa 20).

Alors que le texte permet un renforcement des contrôles et des sanctions à l’égard des plus précaires, la délégation d’une partie des missions actuellement effectuées par les équipes pluridisciplinaires, les travailleurs sociaux et les conseillers d’insertion des services départementaux constitue une atteinte à leur chef de filât sur l’insertion, le caractère « volontaire » de cette dépossession n’en changeant pas la signification.

Lors de la création du revenu minimum d’insertion (RMI), le législateur avait déterminé que les départements devaient consacrer aux dépenses d’insertion un montant égal à 20 % des dépenses d’allocation (Observatoire national de l&_8217;action sociale, ODAS, 2022). Cette règle a été supprimée en 2004 lors du transfert aux départements de la gestion de l’allocation. En 2021, la part des dépenses d’insertion est inférieure à 15 % du total des dépenses d’allocation dans près de neuf départements sur dix, elle tendrait selon d’autres sources vers une moyenne de 8 %.

En 2021 les départements ont consacré 560 millions d’euros à l’insertion des allocataires du RSA. Alors que les départements disposent de moins en moins de moyens pour effectuer de manière optimale l’accompagnement et le le suivi des allocataires du RSA, cette possibilité donnée aux CD de déléguer des pans de leurs missions permet de contourner le sujet premier que représente la faiblesse des moyens accordés aux départements et pourrait bien être un choix contraint, par défaut.

Il est par ailleurs prévisible que l’opérateur France Travail, à voir les chiffrages de la réforme et le grand silence sur les embauches de conseillers, ne disposera pas de meilleurs moyens, et donc que les allocataires du RSA ne seront en rien mieux accompagnés suite à cette délégation.

En conséquence, cet amendement du groupe écologiste propose de supprimer cette possibilité et invite plutôt le gouvernement à rétablir les marges de manœuvres financières aux Conseil départementaux pour ne pas les contraindre à céder une partie de leurs compétences.

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