Déposé le 24 novembre 2023 par : MM. Jean-Michel Arnaud, Canévet, Mmes Devésa, Sollogoub.
Après l’article 6 bis
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – Le code général des impôts est ainsi modifié :
Après le b quater du 1° du I de l’article 31 du code général des impôts, il est inséré un b quinquies ainsi rédigé :
« b quinquies) Une déduction au titre de l’amortissement égale à 2 % du prix du bâti du bien immobilier. Pour les dépenses de travaux autres que celles prévues au b et b bis, une déduction au titre de l’amortissement égale à 7 % pour les 10 premières années et 6 % pour les 5 années suivantes. » ;
2° Le 1° ter du I de l’article 156 est abrogé ;
3° Les deux premiers alinéas du 3° du même I sont supprimés ;
II. – Le quatrième alinéa du 3° du I de l’article 156 du code général des impôts n’est pas applicable aux revenus fonciers perçus à compter du 1erjanvier 2023.
Les bailleurs personnes physiques dominent le parc locatif en France. En 2019, ils détenaient 57% des logements concernés, en 2019, contre 41% pour les bailleurs sociaux et moins de 2 % pour les autres personnes morales. La place des ménages-bailleurs dans le parc locatif s’avère d’autant plus importante que les logements se situent dans des zones peu ou pas tendues. Dans les territoires ruraux, il s’agit de la seule alternative à l’accession. Ce parc s’avère donc indispensable.
Or, l’alimentation du parc locatif privé dépend uniquement de la production neuve de logements. Le solde des entrées et des sorties dans l’existant ressort structurellement négatif, sans doute plus encore avec l’interdiction de louer des passoires thermiques qui entre progressivement en vigueur. L’alimentation en neuf du segment du locatif privé détenu par des bailleurs personnes physiques s’avère sensible aux dispositifs de soutien qu'ils soient fiscaux ou financiers. De fait, la suppression d’un dispositif puissant (Périssol, Robien) ou son rabotage (Pinel) se traduit par une chute significative des ventes.
La fiscalité s’appliquant à l’investissement locatif en neuf (TVA à l’entrée, pas de prélèvement forfaitaire unique pour les revenus fonciers, plus-values lourdement taxées à la revente jusqu’à 15-20 ans, …) renforce les tensions sur le marché de l'immobilier.
En définitive, l'instabilité des dispositifs de soutien ainsi que leur faible prévisibilité constituent un frein non négligeable. C’est pourquoi, le présent amendement vise à créer un régime universel d’investissement locatif privé, lisible et stable.
L’architecture de la mesure proposée se résume ainsi :
- un amortissement du bâti pendant 50 ans, soit un taux de 2 % l’an, applicable dans le neuf et dans l’existant pour l’ensemble des logements locatifs privés ;
- un amortissement des gros travaux sur 15 ans ;
- une déductibilité sans limite des intérêts d’emprunt, des petits travaux et des charges locatives des revenus fonciers bruts ;
- un déficit foncier imputable sans limite sur le revenu global positif ;
- une taxation des plus-values inchangée.
Son coût budgétaire s’établirait à 4, 2 milliards d’euros par an dans un premier temps, puis 3, 8 milliards d’euros par an, une fois résorbée l’imputation des déficits fonciers antérieurs. Au final ce nouveau mécanisme représenterait une économie annuelle de 100 millions d’euros pour le budget de l’Etat en comparaison du dispositif actuel.
NB:La présente rectification porte sur la liste des signataires.
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