Interventions sur "europe"

30 interventions trouvées.

Photo de Michaël WEBERMichaël WEBER :

...de Josep Borrell sur l'engagement attendu des États membres pour l'armement. Actuellement, il y a une crainte sur les munitions, avec un déséquilibre complet. Vous parlez de semaines, voire de mois pour fournir des munitions. Certes, cela ne relève pas totalement de votre compétence, mais de la stratégie. C'est une inquiétude : à force de tergiversations, l'effort serait in fine plus lourd pour l'Europe. La France n'est pas totalement au rendez-vous des annonces de munitions. Quel éclaircissement pouvez-vous apporter ?

Photo de Philippe FolliotPhilippe Folliot :

...ld Trump. L'article 42 du traité sur l'Union européenne (TUE) retrouvera une certaine vigueur par rapport à l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord. Selon moi, l'élection de Donald Trump est loin d'être acquise mais c'est une possibilité à ne pas écarter. Nous devons anticiper l'arrivée hypothétique du « pire ». Avant la crise ukrainienne, l'Union européenne a aidé massivement certains pays d'Europe de l'Est, qui ont eu comme premier réflexe d'acheter sur étagère du matériel américain. Nous avons tous en mémoire de multiples exemples, parfois au détriment de matériel européen ; je pense aux hélicoptères que la Pologne devait acheter aux Européens. Nous ne pouvons que souscrire à l'objectif que l'argent européen aille à l'industrie européenne. Vous avez fait référence aux obus de 155 millimè...

Photo de Pascal AllizardPascal Allizard, premier vice-président de la délégation française à l'AP-OSCE :

Je me réjouis, Monsieur le président, cher Jean-François, Monsieur le président, cher Alain Milon, qu'une fois de plus notre sort soit lié, au sein de cette commission, où, au titre de l'APCE et de l'AP-OSCE, nous représentons en quelque sorte la Grande Europe, l'Europe des valeurs, de la sécurité et de la géopolitique, sans laquelle l'Union européenne ne peut se développer. Il y a près de trois mois, le 14 décembre 2022, nous avions fait le point sur l'activité de l'assemblée parlementaire de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (AP-OSCE) l'année dernière, marquée par la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine et, sur le pl...

Photo de André GattolinAndré Gattolin :

...a dans les assemblées parlementaires internationales, c'est une mission considérée comme un travail à temps plein et dotée de moyens logistiques importants. Quant à l'APCE, la première ministre islandaise, Mme Katrín Jakobsdóttir, m'a indiqué ne pas avoir eu de retour de la part du Président Emmanuel Macron sur sa présence à Reykjavik au sommet des chefs d'État et de gouvernement du Conseil de l'Europe qui se tiendra les 16 et 17 mai. Je l'ai signalé au Président. Or M. Olaf Scholz fera le déplacement. Il est primordial que la France soit représentée à cet événement et ce serait à mon sens une erreur diplomatique qu'elle ne le soit pas.

Photo de Pascal AllizardPascal Allizard, rapporteur :

..., cette assemblée a connu son renouvellement annuel cet été, les élections législatives ont substantiellement modifié la composition de la délégation française et, surtout, la guerre a éclaté en Ukraine. Issue de l'Acte final de la conférence d'Helsinki, en 1975, qui marqua la fin de la guerre froide et le début de la détente entre les blocs, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) est composée de 57 États d'Amérique du Nord, d'Europe et d'Asie. C'est la plus grande organisation régionale de sécurité au monde. Son ADN consiste à promouvoir la stabilité, la paix et la démocratie en s'efforçant de mener un dialogue politique autour de valeurs partagées et en agissant concrètement sur le terrain, à partir du « décalogue » d'Helsinki, les dix principes que les États sign...

Photo de Gisèle JourdaGisèle Jourda, rapporteure :

À l'heure où la plupart de nos regards, de nos pensées, de nos actions, se tournent, à juste titre, vers l'Ukraine, où la Russie mène une guerre particulièrement injuste et injustifiée sur le sol même de l'Europe, nous vous proposons de les porter, vers un autre continent, si proche de l'Europe : l'Afrique. Au-delà du voisinage et de l'élargissement, nous sommes là dans le champ de la politique extérieure de l'Union européenne, délimité par l'article 21 du traité de l'Union européenne (TUE), mais aussi dans celui de « la coopération au développement », consacrée par l'article 208 du traité sur le fonctio...

Photo de Christophe-André FrassaChristophe-André Frassa, rapporteur :

...e programme global prend ici, pour la première fois, chair et consistance, puisqu'il est détaillé en trois axes, portant respectivement sur les investissements, essentiellement dans le domaine des infrastructures au sens large, ou, en langage bruxellois, de la « connectivité » ; le domaine de la santé ; et celui de l'éducation et de la formation. Ce paquet d'investissement Global Gateway Afrique-Europe sera mis en oeuvre au moyen des initiatives de « l'équipe Europe », selon la terminologie bruxelloise - c'est-à-dire l'UE, ses États membres et les institutions financières européennes, telle la BEI - pour soutenir des projets de transformation concrets dans des domaines prioritaires recensés conjointement avec les institutions africaines partenaires, y compris les banques régionales africaines d...

Photo de Christophe-André FrassaChristophe-André Frassa, rapporteur :

Oui et non. J'ai observé les différentes positions dans les votes aux Nations unies des Africains. Ceux-ci sont aujourd'hui attachés au fait que l'Europe est le premier partenaire de l'Afrique, à tous égards, mais la Chine et la Russie sont également présentes ; les abstentions ou les absences de certains pays africains doivent être lues comme des positions prudentes, visant à ne pas froisser certains partenaires dans la perspective d'aides à venir. Nous devons rester attentifs à ce sujet.

Photo de Pierre CuypersPierre Cuypers :

Je suis très proche de ce qui se passe en Ukraine, car mon département a des relations avec des producteurs agricoles ukrainiens. Aujourd'hui règne là-bas la politique de la terre brûlée, car les producteurs ne veulent pas laisser leurs exploitations aux Russes et préfèrent les détruire. L'Europe est-elle en capacité d'alimenter les pays qui constituent le marché de ces deux producteurs exportateurs très importants à l'échelle mondiale ? Nous devons être attentifs, mais nous ne connaissons pas la réponse. Chacun défend sa patrie comme il le peut ; d'ailleurs, le ferions-nous avec la même ardeur ? Les Ukrainiens suppriment leurs capacités de production, alors même qu'ils devraient être en ...

Photo de Pierre CuypersPierre Cuypers :

Aujourd'hui, la volonté européenne est de geler 10 % des terres. C'est absurde, il faut que l'Europe revienne sur cette disposition et nous devons appuyer les demandes en ce sens.

Photo de André ReichardtAndré Reichardt, rapporteur :

.... Par ailleurs, le montant alloué à la Turquie au titre de l'instrument d'aide de préadhésion a été diminué, sur proposition de la Commission. Pour la période 2014-2020, 600 millions d'euros par an avaient été budgétés. Depuis 2017, ce montant est de seulement 205 millions d'euros par an. Aujourd'hui, la Turquie continue de montrer un intérêt pour des programmes tels que « Erasmus + », « Horizon Europe » ou « Europe créative », visant à soutenir les secteurs de la culture et de l'audiovisuel. L'Union, quant à elle, cherche à favoriser les projets pouvant bénéficier à la société civile, en travaillant notamment avec les associations locales. L'attitude de la Turquie vis-à-vis de Chypre est le principal point de blocage qui empêche toute avancée sur de nombreux dossiers. Concernant la libéralisa...

Photo de Jean-Yves LeconteJean-Yves Leconte, rapporteur :

... compenser la possible mise en place de ce mécanisme, et des fonds issus de l'instrument de préadhésion pourraient être attribués à l'économie turque pour l'aider à s'y conformer. Il est important d'entraîner nos partenaires dans ce processus et de ne pas seulement les sanctionner. Sur le plan politique, la situation n'est guère meilleure. En avril 2021, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a adopté un rapport sur le fonctionnement des institutions démocratiques en Turquie. Elle alerte notamment sur le manque d'indépendance du pouvoir judiciaire, les restrictions à la liberté d'expression et des médias et l'interprétation abusive de la législation antiterroriste. Ce rapport s'inscrit dans le cadre d'une dégradation continue du respect par la Turquie de ses engagements pris lors de s...

Photo de Jean-Yves LeconteJean-Yves Leconte :

...oyens européens, c'est-à-dire le droit à l'installation dans les pays de l'Union et le droit au travail. Cela vaudrait comme une sorte de première étape, ne nécessitant pas de négociations, compte tenu de la situation. Il faudrait d'ailleurs inclure aussi les ressortissants étrangers non communautaires qui vivaient en Ukraine, et leur donner des droits équivalents à ceux des citoyens européens en Europe. L'Europe ne doit pas fonctionner à deux vitesses.

Photo de Gisèle JourdaGisèle Jourda :

...ur les Balkans, que la phase d'adhésion était de nature différente, et qu'il fallait d'abord en passer d'abord par ces accords. Dénoncer ces accords, ce serait dénoncer le partenariat oriental, qui n'est pas qu'un outil de financement symétrique avec la Méditerranée, mais bien un véritable atout. Ne pas s'appuyer sur le partenariat oriental, ce serait lâcher les pays qui ont contractualisé avec l'Europe. La situation est grave, et n'oublions pas la résonance que peut prendre chacune de nos décisions, même prise par souci d'humanité, dans la tête de Poutine. Je me rappelle qu'en Géorgie, un responsable nous disait que les Russes étaient à moins de vingt minutes, et qu'il craignait à tout moment une nouvelle annexion. Dans quel état doivent être les Géorgiens aujourd'hui quand ils voient ce qui s...

Photo de Gisèle JourdaGisèle Jourda :

...ons réalisé non seulement à quatre mains, mais avec l'apport de nos collègues André Gattolin, Édouard Courtial et Jean-Noël Guérini. Nous sommes partis du constat que, depuis notre précédent rapport sur les nouvelles routes de la soie, datant de 2017-2018, l'influence chinoise - économique, politique, mais aussi culturelle au sens large, ce que l'on appelle le soft power - a progressé partout en Europe. En revanche, la prise de conscience européenne a émergé lentement, et récemment, mais, semble-t-il, sûrement. Nous avions été stupéfaits, lors de la rédaction de notre précédent rapport : nous avions interrogé les représentants de l'Union européenne sur le sujet... silence radio?; c'était presque une fin de non-recevoir ! À l'issue de ce second rapport, trois ans plus tard, le sursaut et la pri...

Photo de Gisèle JourdaGisèle Jourda :

Je vais vous présenter nos principales recommandations. Nous nous concentrerons ici sur l'essentiel, en renvoyant au rapport précité pour le détail de nos 14 recommandations, qui s'articulent autour de quatre axes. Le premier axe est de faire face aux moyens mis en oeuvre par la Chine pour déployer sa puissance en Europe. Nous avons formulé cinq recommandations. Premièrement, pour l'Union européenne, les investissements directs à l'étranger (IDE) de la Chine représentent 294 milliards de dollars entre 2005 et 2019. Ils se concentrent dans des domaines stratégiques : 54 % concernent les secteurs de l'énergie et des transports. La Cour des comptes européenne a alerté dans un rapport de 2020 sur la nécessité pour l...

Photo de Pascal AllizardPascal Allizard :

Le deuxième axe est de réagir à l'avance technologique prise ou en passe d'être prise par la Chine. Nous estimons que la législation française mise en place sur la 5G est adaptée. Il convient toutefois de rester attentif à l'évolution des risques sur l'ensemble du territoire européen. Tous les pays n'ont pas le même niveau d'expertise sur ces questions. La capacité de la France et de l'Europe à soutenir l'émergence d'acteurs alternatifs aux grands équipementiers non européens de cet écosystème est l'une des conditions sine qua non pour garantir notre souveraineté. Notre septième recommandation concerne les batteries. Le règlement européen en préparation doit faire en sorte que nous résorbions le retard européen dans le domaine de la production de batteries en Europe et que nous édict...

Photo de Gisèle JourdaGisèle Jourda :

...opéenne depuis longtemps. Sa présidence de l'Union européenne au premier semestre 2022 devra donner à l'Union l'impulsion nécessaire pour prendre en compte, dans sa boussole stratégique et sa stratégie indopacifique, les réalités que nous venons de rappeler. Nous devons maintenir les coopérations et le dialogue avec la Chine, afin de progresser avec elle sur la protection de l'environnement : l'Europe ne peut se désintéresser de la fragilité de l'Indopacifique face au dérèglement climatique, à la montée des eaux et à la raréfaction de la ressource halieutique. La France, puissance européenne dans cette zone stratégique, est particulièrement concernée par ces dangers, parce qu'elle y possède des territoires et la deuxième zone économique exclusive (ZEE) mondiale en superficie. La délégation aux...

Photo de Pascal AllizardPascal Allizard :

...r eux les propositions chinoises, dans une recherche d'équilibre entre leurs relations avec l'Union européenne et leurs relations avec la Chine. Nos travaux sur le partenariat oriental le démontrent régulièrement. Rien ne dit non plus que les entreprises chinoises ne pourraient pas participer à des consortiums dirigés par des entreprises européennes dans ces pays. Les normes élevées exigées par l'Europe pourraient faire hésiter certains pays qui souhaitent mener à bien des projets jugés vitaux pour eux à court terme, « quoi qu'il en coûte » à plus long terme. Dans tous les cas, il sera intéressant d'observer la mise en oeuvre de cette réponse, de mesurer son impact, d'y participer - la France sera partie prenante à son application au prochain semestre - et d'analyser l'attitude de la Chine. Br...

Photo de Pascal AllizardPascal Allizard :

...opos. Nous avons évoqué l'Afrique, ainsi que l'Amérique latine, au début de notre intervention. En 2017-2018, le premier contrat de pétrole entre la Chine et le Venezuela a été libellé en yuan, indexé sur l'or et rendu convertible dans les trois principales banques chinoises. L'accord n'a pas bien fonctionné, mais il s'agissait d'un prototype. Le jeu entre le dollar et le yuan est dangereux, et l'Europe doit se positionner. Ramenons les volumes à leurs justes proportions. Les routes de la soie représentent 1 200 milliards de dollars, dont 294 dans l'Union européenne. L'initiative Global Gateway représente 300 milliards. L'Union européenne investit dans le monde entier la même somme que la Chine en Europe. Certes, ces fonds existent, mais ils sont préexistants et sont simplement redéployés.