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Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le 16 septembre dernier, la mort de Mahsa Amini, âgée de seulement 22 ans, après son arrestation par la police des mœurs pour avoir porté une tenue jugée non appropriée, nous a profondément choqués. Depuis lors, l’Iran connaît une contestation populaire d’une ampleur inédite. Des femmes, des hommes, la jeunesse iranienne manifestent chaque jour dans les villes d’Iran pour exprimer leur colère. Le mouvement de contestation entre dans sa troisième semaine et ne faiblit pas, tout comme la répression sanglante organisée par le pouvoir en place. Les dernières nouvelles qui parviennent à sortir du pays, malgré les coupures d’internet organisées par le gouvernement, font état d’une centaine de morts et de plus d’un mi...
...e. Une telle spontanéité pousse des cinéastes, athlètes, musiciens et artistes à exprimer leur solidarité. Le pouvoir annonce qu’il s’en prendra aux célébrités qui auront soufflé sur les braises. Le réalisateur Asghar Farhadi, deux fois oscarisé, a invité « tous les artistes, cinéastes, intellectuels, militants des droits civiques du monde entier à exprimer leur solidarité ». Et l’artiste franco-iranienne Marjane Satrapi d’insister : « Il faut envoyer un signal fort. » En France, une cinquantaine de personnalités et d’artistes femmes ont diffusé une vidéo dans laquelle elles se coupent une mèche de cheveux en soutien aux femmes iraniennes. J’appelle tout le milieu artistique français et les personnalités à rejoindre largement cette mobilisation. Quant à nous, les politiques, ne devons-nous pas, ...
...mal porté son voile » dans les rues de Téhéran, une jeune femme, Mahsa Amini, est morte aux mains de la police des mœurs : pour avoir « mal porté son voile » ! La futilité confondante des raisons ayant mené à son décès ne rend celui-ci que plus révoltant, plus avilissant pour ceux qui s’en sont rendus coupables. Ce drame vient rappeler au monde, s’il en était besoin, la réalité de ces millions d’Iraniennes qui vivent sous le joug de la révolution islamique. Il expose aux yeux de tous la brutalité des sbires de ce régime anachronique, qui considère – littéralement ! –, au travers de la diyya, que la vie d’une femme ne vaut que la moitié de celle d’un homme. Il souligne également le profond mépris des mollahs pour les minorités du pays, dont les cultures n’ont, depuis longtemps, plus droit de...
...egroupés. Leur seul but : se venger, abattre l’Occident, mettre à bas la liberté et, en premier lieu, celle des femmes. Le pire est que, comme au siècle précédent, ils comptent des alliés dans nos propres pays : les adorateurs de Poutine, indifférents au massacre des Ukrainiens ; les complices de Xi, qui se moquent des Ouïghours et de Taïwan ; les alliés de Khamenei, expliquant, au moment où les Iraniennes meurent, que le voile est seyant ; en un mot, les populistes de tous bords, qui partagent une idée fixe avec les despotes : la haine de la démocratie. Depuis le début de la révolte en Iran, et jusqu’à la manifestation de dimanche dernier à Paris, ces professionnels de l’indignation, ceux qui battent le pavé chaque semaine pour crier que la police tue ou dénoncer le racisme systémique en France,...
... de tweets postés courageusement par celles et ceux qui se dressent en Iran contre l’oppression. Ces paroles démontrent une chose qui est insupportable pour le pouvoir en place : ce qui se passe en Iran est profondément différent de ce qui a pu se passer lors des dernières révoltes. Car, précisément, il ne s’agit pas d’une révolte. On avait déjà vu, dans le passé, une partie de la société iranienne, plutôt la jeunesse des villes, courageuse, engagée, réprimée, se mobiliser. Nous assistons à quelque chose d’une tout autre dimension. Un mouvement de masse, guidé par des femmes, est en train d’agréger tout ce que la société iranienne compte de personnes qui veulent être libres et vivre dignement : les femmes, d’abord ; les hommes aussi ; les minorités ethniques, politiques, religieuses, sexue...
Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le 16 septembre dernier, une jeune femme de 22 ans est morte alors qu’elle était aux mains de la police des mœurs iranienne pour « port de vêtements inappropriés ». Depuis lors, les femmes et la jeunesse iraniennes se soulèvent massivement dans la rue et dans les universités pour crier une révolte légitime. En réponse, l’appareil sécuritaire iranien réprime ces manifestations avec brutalité. Si nous sommes toutes et tous réunis aujourd’hui dans cet hémicycle, c’est parce que l’arrestation, puis la mort de Mahsa Amin...
...u régime iranien. Nous avons la gorge serrée en regardant les images qui nous parviennent. On y voit des femmes qui arrachent leur voile pour le jeter au feu, qui se coupent les cheveux, bravent la police de mœurs et entonnent Bella Ciao. Ce chant, par nature émouvant tant il évoque le courage et l’esprit de résistance chant, devient profondément bouleversant lorsqu’il est entonné par les Iraniennes, dont les sœurs descendent dans la rue pour dénoncer l’obscurantisme du régime, au risque de perdre la vie. En février 1979, avant même l’instauration de la République islamique d’Iran, l’ayatollah Khomeiny considérait déjà la liberté de la femme comme le principal obstacle à son projet politique. En uniformisant les femmes en rendant obligatoire le port du voile, en leur faisant porter un mant...
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, depuis trois semaines, le cri de colère et d’espoir « Femmes, vie, liberté ! » retentit dans les rues iraniennes. Je salue avec émotion ce cri de dignité et d’humanité au nom de tout le groupe CRCE. Nous devons soutenir de toutes nos forces cet appel à la liberté. Le 16 septembre dernier, Mahsa Amini a été odieusement assassinée par la police des mœurs, cet instrument d’oppression du régime des mollahs. Elle est devenue le symbole de la révolte populaire. Son crime ? Avoir « mal porté » le foulard, symbol...
...une proposition de loi pour ériger en infraction la production et la diffusion d’outils permettant de contourner la censure. Ainsi, des milliers de personnes ont été interrogées, poursuivies ou détenues, et des centaines d’autres sont emprisonnées simplement pour avoir exprimé leurs convictions. Parmi eux, des journalistes, des artistes, des avocats ou des enseignants, comme la chercheuse franco-iranienne Farina Adelkhah, condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, ou le chercheur suédo-iranien Ahmadreza Djalali, condamné à mort. La violence est admise et systématique, et la peine de mort est devenue un instrument de répression des dissidents et des minorités. Aujourd’hui, les contestations provoquées par la mort de Mahsa Amini ne cessent de prendre de l’ampleur. Les un...
Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, deux semaines après la mort de la jeune Mahsa Amini en Iran, des femmes courageuses, avec l’appui de certains hommes, poursuivent leur révolution au péril de leur vie. Mais, alors que nous saluons à juste titre le courage de ces Iraniennes, je profite de ce temps de parole pour vous dire à quel point je regrette que nous ne parlions pas davantage des femmes arméniennes, actuellement torturées, démembrées, violées, tuées et filmées par les Azéris, fiers de leur forfait. Je pense en particulier à Anush Apetyan, et à toutes les autres. Cette barbarie se déroule dans l’indifférence générale. Or il ne peut pas y avoir de hiérarchie de...
...que du « en même temps » ! Vous nous dites agir, mais aucune sanction n’a jamais été envisagée contre l’Union européenne ou le Conseil de l’Europe ni contre des associations, voire des organismes publics, qui font en France la promotion du voile en posant avec des femmes voilées. Aucune enquête n’a jamais été réalisée pour savoir d’où viennent ces promotions indignes. Pire encore, depuis que les Iraniennes se révoltent, nous entendons de nouveau dans notre pays cette petite musique sur la liberté de ne pas porter le voile, sur celle de le porter. À l’heure où les femmes iraniennes bravent l’interdit, certains dans notre pays devraient méditer l’exemple de ces militantes de la liberté. Comme si le voile n’était en France qu’un vêtement, un embellissement ou une liberté… Si Mahsa Amini a été tuée,...
...ce pour cette liberté. Nous le devons à toutes ces femmes à travers le monde qui risquent leur vie avec courage en refusant de porter le voile. « Femmes, vie, liberté ! » C’est un beau slogan, en France comme ailleurs. Comme l’a dit Périclès : « Il n’est point de bonheur sans liberté ni de liberté sans courage. » Alors aujourd’hui, faisons preuve de courage et de cohérence : soutenons les femmes iraniennes, mais refusons aussi les marques d’infériorisation dans notre pays !
Voilà quarante-trois ans que les Iraniennes et les Iraniens, qui avaient fait tomber la dictature du Shah, vivent sous une autre dictature ; quarante-trois ans que les mollahs ont confisqués les révoltes populaires et les aspirations démocratiques de 1978 et 1979 ; quarante-trois ans que nous accueillons nos amis féministes, démocrates, syndicalistes, kurdes, homosexuels ; quarante-trois ans que nous lisons leurs livres, que nous voyons l...
..., madame la ministre, mes chers collègues, Malala Yousafzai avait 15 ans lorsque des talibans lui ont tiré une balle dans la tête alors qu’elle se rendait à l’école. Amina Ali avait 17 ans lorsque des mercenaires de Boko Haram l’ont enlevée, avec 219 autres jeunes filles, alors qu’elle était au lycée. Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs, avait 22 ans lorsqu’elle est morte dans les geôles iraniennes alors qu’elle avait laissé s’échapper quelques mèches de cheveux de son voile. Toutes avaient en commun de vouloir vivre libres dans des États où le pouvoir religieux, militaire ou politique le leur interdisait parce qu’elles étaient des femmes. La mort de Mahsa Amini nous bouleverse comme elle a bouleversé son pays. Elle a suscité une vague de courage admirable chez des femmes et des hommes qu...
Madame la ministre, cet événement tragique interroge notre cohérence. La condamnation unanime que nous portons contre un tel acte ne suffit pas. Il revient à votre gouvernement de défendre les principes qui nous fondent et qui nous portent. Vous engagez-vous à propager la voix des Iraniennes, les valeurs de liberté et d’égalité dans les instances nationales, européennes et internationales, en luttant notamment pour que les principes radicaux qui régissent aujourd’hui des systèmes étatiques oppressifs comme l’Iran tendent à disparaître ? Vous engagez-vous, partout où notre pays s’investit, à œuvrer pour qu’aucune forme de soutien, ni économique, ni moral, ni politique, ne soit offer...
...he à étouffer par la censure et par la violence. À ce jour, les ONG ont fait état de plus de 100 victimes – sans doute le chiffre réel est-il supérieur – et de plus de 1 000 arrestations de militantes et de militants, d’avocats et d’avocates, de journalistes, de citoyens, de femmes et d’hommes unis par la même volonté d’émancipation. « Femmes, vie, liberté ! » C’est ce cri aussi que la diaspora iranienne entonne en écho de Paris à San Francisco, de Londres à Rome ou à Erbil. Dès le 19 septembre, la France a condamné avec la plus grande fermeté les violences ayant entraîné la mort de Mahsa Amini et la violence utilisée contre les manifestants. Comme je l’ai rappelé hier à l’Assemblée nationale, nous avons appelé les autorités iraniennes à respecter le droit de manifester pacifiquement, le droit ...