J'ai déjà eu l'occasion de vous dire combien j'apprécie votre politique et ma position n'a pas changé. Cependant, je suis élu d'un département où les efforts de lutte contre l'immigration sont loin d'être proportionnés à l'ampleur du phénomène. Avec 212 000 habitants, mon département compte plus de la moitié des reconduites à la frontière de la France. L'explosion de l'insécurité est un phénomène sans précédent dans une île qui n'était pas préparée. Enfin, les mineurs étrangers isolés sont de plus en plus nombreux. Ces trois phénomènes sont souvent liés : les mineurs étrangers isolés sont la conséquence directe de la politique de lutte contre l'immigration clandestine.
Quelles mesures concrètes envisagez-vous pour réduire l'arrivée massive de clandestins à Mayotte, et que comptez-vous faire avec les 85 à 90 000 clandestins qui s'y trouvent actuellement, près de la moitié de la population totale ? Comment entendez-vous traiter la question des mineurs étrangers isolés ?
Autre question : le visa Balladur, élaboré en 1995 pour arrêter l'immigration clandestine est devenue un visa passoire. Mais a contrario, j'ai été saisi récemment par des investisseurs du Qatar, qui rencontrent les plus grandes difficultés à entrer à Mayotte : le visa Schengen ne suffit pas, il leur faut un visa spécifique très long à obtenir. Avez-vous prévu de modifier le visa Balladur ? On l'a critiqué en raison du nombre de morts entre Anjouan et Mayotte, mais il dissuade également ceux qui choisissent d'entrer régulièrement à Mayotte.