Intervention de Jérôme Durain

Réunion du 27 juillet 2017 à 9h30
Renforcement du dialogue social — Article 3, amendement 232

Photo de Jérôme DurainJérôme Durain :

Je veux dire quelques mots au sujet du périmètre d’appréciation des difficultés économiques et de la place de la France dans le monde.

Je commencerai par adresser mes félicitations au Gouvernement. Nous avons en effet appris la nationalisation des chantiers navals STX. Cela signifie que quand on a une vision élevée de la place de notre économie dans le monde, on peut prendre des décisions courageuses. Face à cette décision qui est ferme et conforme à l’intérêt économique de notre pays, comment expliquer l’amendement n° 232 rectifié, dont M. Martial Bourquin relevait avec justesse qu’il est confus à l’extrême, qui ménage la chèvre et le chou et favorise la prédation ?

M. le secrétaire d’État parlait d’une « prime aux non-localisations ». Si c’est pour permettre à des prédateurs de venir chez nous acheter des entreprises, prendre les brevets, licencier nos salariés, puis, repartir à l’étranger, alors, effectivement, ces localisations-là, nous n’en voulons pas ! Si cet amendement vise à préparer les prochains Molex, nous n’en voulons pas ! Nous sommes à un moment où le débat économique mondial est organisé autour des réflexions sur le big data, où Elon Musk et Mark Zuckerberg s’opposent sur l’intelligence artificielle, où certains, à l’autre bout de la planète, sont en train de mettre au point le véhicule autonome.

Si notre sujet, c’est d’abaisser nos défenses, d’organiser une forme de dumping généralisé pour favoriser plutôt le low cost que l’investissement productif ou l’investissement sur le capital humain, je pense que nous n’avons rien compris à l’évolution de l’économie mondiale ! Je rejoins Corinne Bouchoux et j’aimerais avoir quelques éléments pour étayer cette vision de l’économie. En quoi ce qui est fait, cette désorganisation des règles et cet abaissement des barrières protègent-ils nos entreprises, nos salariés, notre économie nationale ? En rien !

Je pense donc qu’il faut être ferme. Le Gouvernement a été capable de l’être à propos des chantiers navals STX. Il faut qu’il le soit sur le périmètre d’appréciation des difficultés économiques.

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