Monsieur le ministre, je suis prêt à vous entendre sur le fait qu’il faille encore attendre. Mais la patience pèse aujourd’hui sur l’état psychique de nos concitoyens.
J’appartiens à une région de cinq départements, dont trois côtiers – le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme –, qui possèdent de très belles et grandes plages, où il est parfaitement possible de respecter les gestes barrières. Même à la marée montante, la plage présente encore 200 à 300 mètres de profondeur. Par ailleurs, il convient de faire confiance à nos concitoyens.
Nous ne vous demandons pas une autorisation d’étaler sa serviette, vous l’avez bien compris, ni dans le premier ni dans le second amendement. Mais, par la voie réglementaire, au travers de la connaissance du terrain des préfets – Mme Gatel a eu raison de le souligner –, dans une logique déconcentrée et décentralisée en lien avec les élus, vous pourriez offrir un espoir à nos concitoyens.
J’appartiens à une région très urbanisée. Je faisais le calcul dans ma tête : il y a à peu près 4 millions de personnes dans ma région qui se trouvent à moins de 100 kilomètres d’une plage. Donnez-leur un espoir de pouvoir retrouver une vie normale !
Je l’ai entendu tout à l’heure, le Président de la République aurait évoqué la date du 2 juin pour autoriser cet accès. Je ne sais pas ce qui se passera entre le 11 mai et le 2 juin.
Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, nous devons offrir à nos concitoyens des perspectives qui leur permettent de retrouver une forme de rêve et de liberté, cette dernière n’étant pas incompatible avec la sécurité sanitaire. Tel est le sens de l’amendement n° 36 rectifié, que je n’ai pas eu le temps de signer pour des raisons matérielles, mais que j’aurais volontiers signé avec M. Éric Kerrouche.
Il s’agit, monsieur le ministre, non pas de bon sens, mais d’empathie à l’égard des Français, qui font beaucoup d’efforts en ce moment.