Intervention de Frédérique Espagnac

Réunion du 5 mai 2020 à 14h30
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire — Articles additionnels après l'article 5

Photo de Frédérique EspagnacFrédérique Espagnac :

Il ne s’agit pas d’une question simple. Après plusieurs semaines de confinement, beaucoup de gens, a fortiori ceux qui habitent près du littoral, ont envie de revoir les perspectives de la côte et de la mer.

À vous écouter les uns et les autres, une image me vient en tête, monsieur le ministre, celle de la carte de la propagation du Covid. Examinons la liste des signataires de cet amendement : ils viennent de Bretagne, d’Aquitaine, mais aussi, même si c’est dans une moindre mesure, du Sud-Est. Il s’agit, à l’heure actuelle, des territoires les moins touchés. Les personnes confinées dans ces régions depuis des semaines font le même constat que moi. Quand on habite à proximité de la mer ou même qu’on la voit depuis sa fenêtre, on se dit : « Pourquoi pas ? »

Monsieur le ministre, nous avons plusieurs semaines de retard par rapport à d’autres pays, non pas pour ce qui concerne la gestion du virus, mais pour son arrivée chez nous. Examinons ce qui s’est passé à l’étranger. En Australie, des plages dynamiques ont été ouvertes, avant d’être refermées deux semaines plus tard. Certains de mes collègues m’ont fait remarquer tout à l’heure qu’elles viennent d’être rouvertes. Certes, mais la première phase de réouverture a été un échec ! En Californie, il s’est passé la même chose. Inspirons-nous donc de l’expérience de ces pays, qui ont dû faire face à ces difficultés avant nous.

Comme le dit Max Brisson, il ne s’agit pas tant de la pression qui pèse sur les uns ou les autres. Les enjeux sont en effet nombreux, qu’ils soient d’ordre psychologique, économique ou touristique.

Si nous expérimentions dans les trois semaines qui viennent les plages dynamiques et que nous étions ensuite obligés de les refermer, les conditions sanitaires faisant que ces départements littoraux passent en zone rouge, alors que les hôteliers et les restaurateurs auraient pu rouvrir, embaucher et faire des stocks, les conséquences économiques négatives seraient d’autant plus importantes.

Avons-nous les capacités sanitaires pour gérer une reprise de l’épidémie dans le cadre d’une population estivale multipliée ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion