À ce stade du débat, j’ai le sentiment qu’il faut poser les questions simplement : déconfinons-nous ou ne déconfinons-nous pas ?
Si on déconfine, on s’intéresse non pas à des lieux, mais à des pratiques. Sur une plage, on peut être assis sur une serviette de bain, sans bouger, avec des enfants faisant des châteaux de sable à moins de 50 centimètres ; on peut aussi avoir des pratiques sportives qui sont totalement différentes.
S’agissant des pratiques de pleine nature, la réflexion qui vaut pour les plages vaut pour les forêts et la montagne. La pratique sportive est différente d’une position statique, où on reste les uns à côté des autres à expectorer des miasmes à proximité de ceux qui sont à côté de nous.
L’amendement de notre collègue Éric Kerrouche s’appuie sur la notion de plage dynamique. Il s’agit non pas d’un lieu, mais d’une pratique particulière, dans le respect de consignes que les sportifs ont eux-mêmes édictées et qui sont conformes à ce que nous voulons tous en matière de déconfinement.
Mettre en regard des pratiques totalement différentes n’a aucun sens. Il ne s’agit pas de dire que, dans la mesure où on ne peut pas aller dans un lieu de culte, on ne pourrait pas faire quelque chose de « subalterne » sur la plage !
Il s’agit de distinguer les pratiques risquées de celles qui ne le sont pas. S’il est dangereux d’aller dans un lieu de culte, il ne faut pas le faire. S’il existe une activité, bien moins importante, mais sans danger, autorisons nos concitoyens, sous le contrôle des autorités locales, à la pratiquer.
Localement, nous saurons discerner si l’ouverture est dangereuse ou non, si elle pose ou non des problèmes sanitaires. Autorisons-nous des soupapes ! Le Premier ministre, que j’ai écouté hier avec intérêt, a parlé d’adhésion. Celle-ci sera d’autant plus forte que la population sera responsabilisée.
Je lisais récemment un article selon lequel la chancelière Merkel parlerait à des adultes, alors que nous avons tendance à parler à des enfants.