Intervention de François Bonhomme

Réunion du 27 octobre 2020 à 22h15
Mise sur le marché de certains produits phytopharmaceutiques — Vote sur l'ensemble

Photo de François BonhommeFrançois Bonhomme :

Si la betterave a été largement évoquée aujourd’hui, la noisette est la grande oubliée du débat. Notre collègue Moga ayant retiré son amendement sur le sujet, je n’ai pas eu la possibilité de prendre la parole pour réagir aux propos de M. le ministre sur l’extension de la dérogation.

La situation de la filière noisette – je suis certain que vous ne la méconnaissez pas, monsieur le ministre – est potentiellement dramatique. Nous sommes dans une nouvelle impasse. Je le rappelle, la noisette est menacée par un ravageur, le balanin, qui est une espèce de charançon. Le risque est de perdre jusqu’à 80 % des récoltes.

La filière a bénéficié d’une dérogation à l’acétamipride pendant deux ans avec l’accord des ministères de la santé, de l’agriculture et de l’écologie, conformément d’ailleurs à la loi Biodiversité. Le problème est que la mention « abeilles » dont bénéficie l’acétamipride n’est plus valable depuis le 1erjuillet dernier, alors qu’elle l’est chez nos voisins européens suite à une réhomologation pour quinze ans, c’est-à-dire jusqu’en 2033. Tous les autres pays européens producteurs de noisettes peuvent l’utiliser et l’utilisent, mais pas la France. Depuis cette date butoir du 1er juillet, aucune solution n’a été apportée. La question n’est pas traitée.

Vous avez évoqué une réunion le 10 novembre. Je vous avais interpellé au mois de mai 2019 sur le sujet. Le problème de l’accompagnement se posait déjà. Il n’y a pas eu de mesures opérationnelles.

L’argument mellifère qui a été avancé – le champ serait trop large – me semble peu recevable. D’une part, le noisetier fleurit de décembre à février et fournit le premier pollen qui sert de nourriture aux abeilles. D’autre part, les traitements aériens sur le balanin sont positionnés en mai et en juin lors du cycle de reproduction. Le balanin pond dans les noisettes, ce qui provoque jusqu’à 80 % des pertes de fruits. Surtout, dans cette période, il n’y a pas d’abeilles dans les vergers de noisetiers, car les producteurs font bien attention de couper l’herbe.

La recherche est mobilisée, …

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