Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, à ce stade de notre discussion, je commencerai mon intervention en vous annonçant que je souscris aux propos qui ont été tenus par les précédents orateurs. Je veux à mon tour remercier Valérie Létard d’avoir déposé ce texte utile, pour lequel nous avions déjà voté en première lecture. Il n’y a pas de suspense : nous le voterons de nouveau en deuxième lecture !
Oui, le protoxyde d’azote est un problème. J’ai été très marqué par l’étude réalisée à l’université de Bordeaux auprès de plus de 10 000 étudiants : on y apprend que 13 % d’entre eux sont des consommateurs actifs de protoxyde d’azote et que plus de 25 % en ont déjà consommé. Cela dit bien l’ampleur du problème.
Une deuxième donnée, encore plus récente, vient confirmer ce diagnostic : il y a quinze jours, à Rosny-sous-Bois, on a saisi 1 218 bouteilles de protoxyde d’azote. Cela aussi dit l’ampleur du problème. Des réseaux très bien organisés trouvent là une source de revenus bien moins risquée pénalement que le trafic d’autres substances.
Il faut donc commencer à encadrer plus strictement le protoxyde d’azote. Ce n’est pas simple, car ce produit n’est pas illégal ; il est autorisé. Je remercie donc encore une fois Valérie Létard de s’être attelée à cette tâche.
En revanche, comme j’ai eu l’occasion de le dire lors des travaux de notre commission, tout le monde conviendra qu’une approche par le produit ne peut être satisfaisante à elle seule. Cette proposition de loi est nécessaire et utile, elle ne peut être suffisante.
C’est bien la politique de notre pays sur les addictions qui est mise en question. Écoutons les dernières déclarations gouvernementales en la matière : le dernier ministre que j’ai entendu s’exprimer à ce sujet est le ministre de l’intérieur, qui a déclaré : « La drogue, c’est de la merde. » On le remercie pour sa contribution à la résolution du problème !