Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, avec le début de l'été, on voit réapparaître de façon récurrente les problèmes liés à la canicule et les restrictions d'utilisation de l'eau.
Actuellement, plus de deux tiers des départements sont soit en situation préoccupante, délicate, soit en situation de vigilance.
Certes, il faut parer au plus pressé, mais l'on peut se demander si les mesures qui sont prises sont efficaces et si elles sont véritablement suivies d'effet dans une période de vacances.
Par ailleurs, quand on évoque les économies d'eau, on imagine immédiatement que certains la gaspillent. Il y aurait donc parmi nos concitoyens ceux qui auraient une pratique vertueuse et les autres. Cette appréciation ne facilite pas la meilleure des harmonies, notamment dans nos campagnes.
En fait, j'en suis convaincu, la solution réside dans l'augmentation de la ressource. Il y a dans notre pays des périodes où l'eau coule en très grande quantité. Il faut donc la stocker. En outre, le stockage est une solution prudentielle et en même temps une solution économiquement très avantageuse.
En effet, si l'on choisit de bons sites, stocker un mètre cube d'eau coûte 2 euros, et un stockage bien fait dure au minimum un siècle sans gros travaux d'entretien. Il pourrait certainement durer beaucoup plus longtemps, mais nous n'avons pas le recul nécessaire. Et quand on constate qu'il a fallu en France dix ans pour construire quelques « soupières » d'un ou deux millions de mètres cubes, alors que des pays comme le Maroc, qui n'ont pas la même pluviosité que nous, font des réserves portant sur deux cents millions de mètres cubes, on a l'impression que l'attitude prudentielle est inconnue dans l'Hexagone.
Madame la ministre, j'aimerais tout d'abord connaître la position du Gouvernement en ce qui concerne les ressources en eau.
Ensuite, vous engagerez-vous à permettre aux maîtres d'ouvrage d'emprunter sur quatre-vingts ans ? C'est peut-être une novation, mais on pourrait essayer.
Enfin, quelles mesures comptez-vous prendre en matière de pédagogie du milieu naturel ? En effet, aujourd'hui, des théoriciens de l'environnement, qui sont de beaux esprits, se permettent de donner des leçons alors qu'ils sont généralement incapables de distinguer un châtaigner d'un peuplier ou d'un acacia !