Nous ne sommes plus en 1960 ! Mieux vaudrait renforcer notre compétitivité hors prix en répondant à la nouvelle demande pour des produits locaux, de qualité, issus d'une agriculture respectueuse de l'environnement, plus diversifiée et créatrice d'emplois. Il faudrait aussi mieux reconnaître financièrement les services environnementaux non marchands rendus à la collectivité, et encourager l'agriculture périurbaine et les circuits courts.
Pour relever le défi d'une agriculture durable, il est indispensable de rendre les exploitations plus autonomes et moins consommatrices d'intrants. Le pétrole, dont sont issus les carburants, les pesticides et les engrais, se raréfie, et nous devons prendre les devants en renonçant à la spécialisation outrancière. J'en appelle à une véritable révolution copernicienne : maintenir les revenus des agriculteurs n'implique pas d'augmenter la production, ce qui à terme fait baisser les prix, mais de trouver un nouvel équilibre économique fondé sur la baisse de la consommation d'intrants, une agriculture intégrée comme il en existe outre-Rhin. Voilà la véritable modernisation !