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... et parfois même de crimes de génocide, n'ont pas pour autant cessé : elles se sont poursuivies ces dernières décennies en Asie, en Afrique ou encore en Amérique latine. Même en Europe, on a vu cette guerre de terreur mise en pratique en ex-Yougoslavie au début des années 1990. Cependant, ce qui se passe depuis le début de la guerre d'invasion lancée par la Fédération de Russie à l'encontre de l'Ukraine n'a pas de précédent en Europe depuis 1945. Parmi les atrocités sans limites et sciemment orchestrées par tout un régime, le sort réservé aux enfants ukrainiens arrachés à leurs familles et à leur pays est sans doute le plus ignoble et le plus révoltant qui soit. Dans le mépris total du droit international, la Russie procède depuis plus d'un an à un transfert forcé et massif d'enfants ukrainiens...
Il y a deux ans, quand j'évoquais la possibilité d'une simultanéité de crises en Ukraine, à Taiwan et en Iran, beaucoup me riaient au nez. Pourtant la crise iranienne ne date pas d'hier. M. Gomart a évoqué l'importance des moyens mis dans la LPM et l'intérêt plus faible consacré à la réflexion stratégique et à l'environnement. Je parle pour ma part de désarmement intellectuel de l'État. Les moyens que nous consacrons à la recherche stratégique et diplomatique sont trop limités. Je s...
...faut bien reconnaître que nous avons été aveuglés. Ce n'est pas seulement un problème de renseignement à court terme ou d'analyse du renseignement. On parle ici beaucoup de tactique, de logistique, de stratégie : pour reprendre la taxinomie du général André Beaufre, nous avons failli stratégiquement ! Le 24 février 2022, Vladimir Poutine ne s'est pas réveillé en se disant qu'il allait envahir l'Ukraine. Les guerres caucasiennes, les interventions en Syrie, le rôle de juge joué par la Russie en Libye, le poids mis sur Chypre avec l'accès des navires militaires russes, les « alliances » avec la République d'Arménie et ce qui se passe en Géorgie constituent autant de pions que pousse la Russie. Comment les analyse-t-on ? Quels sont les objectifs réels ? J'ai posé la question lors de l'audition du...
Je tiens à féliciter les rapporteurs pour leur travail. J'ai eu la chance de faire partie de cette délégation l'an dernier. Ce fut à la fois un grand moment de vérité et un grand moment de mensonge. J'ai l'impression que notre représentation peut parfois se leurrer. Ce jeu de vérités et de mensonges est-il toujours aussi prégnant depuis la guerre en Ukraine ?
...cie Patrice Joly pour ce travail. S'agissant des rivalités entre le Parlement européen et la Commission européenne concernant une révision globale ou ciblée, les positions ne sont pas surprenantes. Concernant la Facilité européenne pour la paix, créée initialement à d'autres fins, mais qui permet aujourd'hui en particulier aux États membres de se faire rembourser une partie des armes fournies à l'Ukraine, 3,1 milliards ont été engagés depuis mars 2022. Aujourd'hui, d'après les derniers chiffres que j'ai eus, 6 milliards d'euros d'aide miliaire ont déjà été donnés à l'Ukraine par les États membres de l'Union européenne. Il faudra donc bien que l'enveloppe consacrée à cette Facilité européenne pour la paix soit très vite augmentée. Je rappelle que les Américains ont donné près de 25 milliards d'eur...
...Union. Entre 4,5 et 5 milliards d'euros de dons y seraient éligibles, aussi sera-t-il vite épuisé, d'autant qu'il est prévu pour aller jusqu'en 2027. Cette facilité permet de faire face à deux fronts : le front ukrainien et le front africain face aux déstabilisations russes et chinoises. Un montant de 2,5 milliards d'euros de compensation a déjà été engagé au titre de l'aide militaire fournie à l'Ukraine ; face à ses insuffisances en matière de volume et de destination, faut-il abandonner l'usage de ce fonds ? Au sujet de la Chine, bien que nous avancions quelque peu, la raison marchande l'emporte toujours sur la réalité. Sur le papier, il est possible de croire qu'elle est un partenaire dans le cadre des conférences liées au climat ou à la biodiversité ; mais, du côté de l'exécution, il ne faut...
En mars 2021, la facilité européenne pour la paix (FEP) a été créée et dotée de 5,7 milliards d'euros. Les pays européens qui aident l'Ukraine peuvent demander une compensation au titre de ce fonds ; 4,5 milliards d'euros ont été dépensés en aides par les pays européens, et 2,5 milliards d'euros ont déjà fait l'objet de compensations. La France a-t-elle bénéficié de ces compensations, qui permettraient d'abonder notre budget ? Cet argent est-il directement réaffecté aux armées ?
...èmes abordés renvoyaient de manière quasi obsessionnelle à la construction du marché unique et à ses politiques sectorielles dérivées. Les sujets géopolitiques apparaissaient en fin de menu et ne faisaient l'objet que d'un rapide tour de table pour constater nos divergences ; en parler, c'était comme acter que notre continent n'était plus, depuis des décennies, l'épicentre du monde. La guerre en Ukraine rebat les cartes d'une Europe presque entièrement dédiée à la production de normes, de standards, de directives, de règlements très techniques visant à mettre en oeuvre les fameuses quatre libertés par ruissellement, pour accoucher d'une Europe toujours plus étroite. Dans un discours assez prémonitoire de janvier 1989 devant le Parlement européen, Jacques Delors prévenait qu'on ne tombait pas amo...
Chers collègues du Sénat tchèque, c'est un grand plaisir pour nous d'échanger avec vous ! Nous devons admettre que les fondements historiques de l'Union européenne - marché unique, union économique, monétaire et financière - sont en partie obsolètes. Nous ne vivons plus dans un monde sans ennemi, et la guerre en Ukraine est peut-être la première guerre post-globalisation et post-mondialisation. Nous avons tenté, ces dernières années, de faire évoluer les principes de l'Union, prévoyant des règles de conditionnalité en matière de justice, d'État de droit, de droits sociaux, d'environnement. Le conflit actuel nous oblige à envisager une conditionnalité géopolitique ou géostratégique. On ne peut pas à la fois être...
...financières « aux conséquences massives et immédiates sur l'économie russe ». Si tel était le cas, la Russie pourrait décider de ne plus fournir de gaz et de pétrole aux pays européens. Alors que la question du pouvoir d'achat occupe une place centrale en Europe, nos économies ne seraient-elles pas davantage déstabilisées ? Par ailleurs, le premier ministre japonais, Fumio Kishida, a proposé à l'Ukraine de lui octroyer un prêt de 100 millions de dollars et de lui céder une partie de son stock de gaz naturel liquéfié (GNL). C'est la première fois que le Japon prend des positions aussi fortes dans un conflit régional. Alors qu'il adopte traditionnellement un rôle plus prudent, le Japon souhaite-t-il occuper une nouvelle place dans l'alignement de l'ordre international, notamment par rapport à la C...
...éinvestissement diplomatique des États-Unis dans les pays d'Europe orientale pour casser le format 17, devenu 16 + 1, cher à la Chine. Entre Russes et Chinois, l'amitié est relative et l'essentiel de la dissuasion nucléaire russe fixe est d'ailleurs plutôt dirigé vers la Chine. Il y a donc des enjeux diplomatiques et nous ne pouvons pas accepter les propositions de la Chine et de la Russie sur l'Ukraine. Le risque est une conjonction d'intérêts tactiques entre Chine et Russie : il pourrait, par exemple, se produire une escarmouche chinoise sur quelques îles tenues par Taiwan et, simultanément, une intervention russe rapide, limitée dans le temps, au Donbass. Qu'en pensez-vous ?
...e l'Europe. Son agriculture est également très dynamique, au point que les pays européens, inquiets, ne lui offrant guère de débouchés, le pays vient de passer avec la Chine un accord qui va lui ouvrir le marché asiatique. Comment dire à un pays qui se considère comme européen, dont l'économie est dynamique, qu'une adhésion à l'Union européenne est inenvisageable ? Le même problème se pose pour l'Ukraine. Je comprends la difficulté diplomatique, mais si l'on n'offre pas de perspective à ces pays, les populations ne le comprendront pas. Il faut s'y prendre avec beaucoup de précautions, mais ne pas renoncer à considérer qu'elles ont un droit à l'autodétermination. On peut considérer qu'il reste beaucoup de retards - retard économique, problèmes structurels, corruption endémique, État de droit à con...
Je ne suis pas un spécialiste de l'Ukraine, mais je m'intéresse à la problématique des sanctions internationales. J'étais la semaine dernière à la Fête de la Pomme. La France exporte 30 000 tonnes de pommes vers la Russie. Elle ne peut plus le faire. De leur côté les Polonais, ne pouvant plus vendre leurs pommes aux Russes nous les envoient, ce qui déstabilise le marché. Voilà pourquoi je me méfie des sanctions et je considère aussi qu'el...
...u premier rang desquels M. le ministre, ont longuement traité cette question. Je souhaite néanmoins y revenir brièvement. Pour reprendre les termes employés par le Président de la République lors de la conférence environnementale de septembre dernier, la transition énergétique n'est pas un problème ; elle est la solution. Nous ne sommes pas simplement tiraillés entre la situation gravissime en Ukraine et les questions économiques et financières que nous soumet traditionnellement la Commission européenne depuis un certain nombre d'années : la problématique du climat et de l'énergie recoupe ces deux volets. La transformation de notre économie afin de produire et d'utiliser l'énergie de façon plus responsable, d'améliorer l'efficacité énergétique et de faire évoluer les modes de production dans ...
...ne l'efficacité énergétique -, nous avons en revanche du mal à discuter entre nous des modalités et des instruments à mettre en place. Ainsi, en France, nous recourons moins que d'autres aux énergies renouvelables au motif qu'elles coûtent cher à court terme, tandis que, ailleurs, on utilise de manière excessive les hydrocarbures et les énergies fossiles. En réalité, la tension actuelle entre l'Ukraine et la Russie renvoie très clairement à la question de notre indépendance énergétique. Je suis favorable à ce qu'un débat européen puisse se tenir sur ce sujet, pour évaluer l'apport non seulement du nucléaire, mais aussi des énergies renouvelables. Il y a quelques années, lorsque M. Obama a voulu lancer un plan en faveur du développement des énergies renouvelables, il s'est heurté au fait que la...
Le rapprochement avec l'Ukraine a fait l'objet d'une étude d'impact globale, même si nous n'avons aucune information sur les conséquences de ce partenariat au niveau des États membres. Je considère que toute nation a vocation à entrer dans l'Europe dès lors que toutes deux ont une culture et des valeurs démocratiques communes, mais cela n'empêche pas d'évaluer plus finement les gains attendus d'une telle opération.
Certes, mais a-t-on des éléments chiffrés au niveau de chaque État membre ? De plus, la signature d'un traité de libre-échange pose nécessairement la question de l'intégration européenne. L'Ukraine a été une puissance nucléaire...
J'ai de la sympathie pour l'Ukraine, que je connais un peu - j'avais découvert le nationalisme ukrainien à l'époque où j'ai rencontré Léonide Pliouchtch. La finalité de l'intégration est la démocratisation du pays, la remise à plat de son système judiciaire... Mais que peut-on en attendre en retour, sur le plan économique, géostratégique ?