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Interventions sur "stratégique" de Daniel Reiner


12 interventions trouvées.

...mencé avec les premières réunions de la commission chargée de l'élaboration du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, voilà un peu plus d’un an. La commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, qui s’était préparée à ce travail, a pris sa part dans ce débat. Ce fut, au regard des différents contextes, un exercice de lucidité. D’abord, le contexte stratégique est toujours plus complexe : les menaces multiformes foisonnent et risquent de mettre à mal les diagnostics les mieux établis, au moment où les États-Unis annoncent et entament un mouvement de « pivot », ou plus exactement de « réajustement », vers l’Asie et la Chine, où ce que l’on a nommé les révolutions arabes paraissent s’inscrire dans un temps long et où notre voisinage proche, au Sud, devie...

...la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat qui, sur l’initiative de son président, Jean-Louis Carrère, a travaillé sur ces questions tout au long du printemps 2012. Je songe en particulier aux travaux que mon collègue Pozzo di Borgo et moi-même avons consacrés aux capacités industrielles et militaires critiques. Ils nous ont permis d’appréhender la démarche stratégique, les chemins qu’elle devait emprunter et que Jacques Gautier vient de détailler. Toutefois, comme Jacques Gautier, je ressens une légère frustration de n’avoir pas pu disposer assez rapidement de l’ensemble des données permettant l’aboutissement de nos propres réflexions. Nous nous sommes en quelque sorte mis sur la touche pendant un mois et demi, d’où l’impression un peu étrange de voir le matc...

… qui, vous le savez, était à vos côtés dans cet exercice. Fallait-il un nouveau Livre blanc ? C’est le choix qui a été fait. Force est de le constater, au-delà du contexte financier, la situation géostratégique a beaucoup changé entre 2008 et 2013. Néanmoins, au terme de cet exercice, les options stratégiques de la France restent les mêmes et c’est donc la continuité qui prévaut entre ce Livre blanc et le précédent. Pourtant, mon sentiment, comme celui de tous ceux qui ont pris part à cet exercice, est que ce document sera vraisemblablement le dernier du genre, non seulement sur la méthode, …

… qui vient d’être évoquée – il faudra sûrement remettre à plat notre démarche stratégique –, mais aussi sur le fond. À mon sens, ce Livre blanc marque la fin d’une époque : celle où il était encore possible de concilier la diminution cohérente du format de nos armées avec le maintien d’une certaine autonomie au sein de nos alliances, tout en promouvant une stratégie d’acquisition accordant une large place aux industriels nationaux. Je passerai en revue ces trois points, à savoir les...

... possibles entre stratégie d'acquisition et stratégie industrielle de défense n'est ni nouvelle, ni propre à la France. Il faut simplement trouver les voies et moyens de permettre aux politiques d'arbitrer entre ces points de vue également respectables. Venons en maintenant aux pistes de réflexion. Première piste de réflexion : nous pensons que l'Etat gagnerait à simplifier ses outils d'analyse stratégique et à rendre sa démarche plus libre, plus cohérente et plus transparente. Vos rapporteurs ont le sentiment que le grand nombre de documents, pour la plupart classifiés, nuit à la clarté de la démarche stratégique. Ils doutent que la diffusion et plus encore l'exploitation de ces documents au sein de l'appareil d'Etat et dans la communauté industrielle de défense soit optimale. Ils ne sont même pa...

...la représente en termes d'aéronefs concernés. On voit ainsi que l'EATC a autorité - au travers des nations - sur 128 avions, ce qui peut représente une soixantaine d'avions qu'il peut assigner à des missions à tout moment. C'est la démonstration que l'on peut faire ensemble plus que l'on ne peut faire tout seul. L'EATC a été bâti en attente de l'A 400M, en attente d'un avion capable de missions stratégiques et tactiques, d'un avion dont le standard sera unique et qui pourra ravitailler en vol, capacité qui manque cruellement aujourd'hui aux nations européennes. En 2011, première année de fonctionnement de l'EATC, les avions mis à disposition ont transporté 7.700 tonnes et 47.000 passagers. Mais depuis les échanges croissent à grande vitesse. Pendant l'opération l'Harmattan, les avions de l'EATC ...

...uver une application de ce concept dans la catastrophe de Fukushima, exemple d'interconnexion entre un risque technologique -la centrale nucléaire- et un risque naturel - tsunami. Dans ces cas, ce qui est intéressant, c'est de voir que c'est la combinaison de risques et de menaces qui, seuls, n'auraient pas prospéré, qui a abouti à une modification spectaculaire de l'environnement, une « surprise stratégique ». Le deuxième concept, celui de continuité entre sécurité intérieure et sécurité extérieure, avait fait débat lors de l'élaboration du Livre blanc et, rappelons-le, occasionné le départ des parlementaires socialistes de la commission. La crainte de ces parlementaires était qu'au nom d'une analyse intellectuelle, très inspirée des analyses américaines républicaines, on mette dans le même sac, la...

On y songera. Le fait est qu'ils travaillent avec très peu d'argent -une trentaine de millions d'euros- et que ces dépenses sont pourtant hautement stratégiques. D'autant qu'ils doivent se tenir à jour constamment et que la puissance des machines est multipliée par dix tous les deux ans ou tous les trois ans et soit on suit, soit on laisse faire les autres : les Américains, les Chinois. Ces machines font des millions de milliards d'opérations à la seconde. Ces méthodes de calcul permettent de dresser des cartes potentielles de risques et de menaces. On ...

...e point de savoir si la DAMB complète ou se substitue à la dissuasion nucléaire. Cette question a fait l'objet d'âpres discussions diplomatiques, mais telle que définie à Lisbonne, la DAMB de territoire n'a pas pour ambition d'assurer une protection totale contre tous les types de missiles. Si tel était le cas, elle rendrait caduque la dissuasion nucléaire et s'y substituerait. Le nouveau concept stratégique adopté à Lisbonne est conforme à la thèse de la complémentarité puisqu'il affirme que : « aussi longtemps qu'il y aura des armes nucléaires, l'OTAN restera une alliance nucléaire. ». La France s'est aussi inquiétée d'un possible effet d'éviction de la DAMB sur d'autres programmes militaires, dans un contexte peu propice à l'accentuation de l'effort de défense. Participer à la défense antimissile...

Nous ne remplirions pas notre mission si nous ne faisions pas des recommandations, même s'il est clair qu'il appartiendra aux différents pouvoirs exécutifs qui seront amenés à se succéder de faire des choix. Sous réserve de votre approbation, les orientations pourraient être les suivantes : Première orientation : mettre le cap sur notre autonomie stratégique à un niveau élevé d'ambition. Nous recommandons en effet, au minimum de nous doter d'un centre technique réunissant la communauté DAMB en France, de nous doter de l'alerte avancée, en tous cas spatiale, avec un radar qui pourrait être soit le démonstrateur TLP, puis un TLP dans les pays du Golfe, si nos amis en acceptaient le cofinancement, soit sur un radar porté par les frégates Horizon, ce qui...

... débattue à l’OTAN », ce qui est, il faut l’avouer, fort différent de l’avis exprimé ici même, au Sénat, par le ministre de la défense de l’époque, Hervé Morin, en réponse à une question que je lui avais posée en commission, le ministre assimilant alors la défense antimissile balistique, la DAMB, à une « nouvelle ligne Maginot ». Le 19 novembre à Lisbonne, au sommet de l’OTAN, le nouveau concept stratégique est adopté par les chefs d’État et de Gouvernement. Il prévoit que les membres de l’Alliance « développeront leur capacité à protéger leurs populations et leurs territoires contre une attaque de missiles balistiques, et en feront un des éléments centraux de la défense collective ». Si vous m’autorisez l’expression, la messe est dite ! Du moins, cette messe-là… Nous regrettons, dans ces conditio...

...capables de nous accorder sur le fond. Au Moyen-Orient, dont je reviens, et pour ne prendre que ce seul exemple, l’Europe paye mais ne décide de rien ! Seule la diplomatie américaine est à la manœuvre, et nous n’avons même pas droit à un strapontin dans la pièce des négociations ! Vous le voyez, la défense antimissile a cette vertu intéressante qu’elle permet de diffracter cette nouvelle lumière stratégique et d’éclairer d’un jour différent nos propres contradictions. Elle nous force à nous poser les questions de fond : qui s’agit-il de défendre ? de quelle menace ? avec quels moyens et avec quels alliés ? Ce qui m’amène à ma seconde série d’observations, concernant l’appréciation de la défense antimissile balistique en soi. Premièrement, il ne s’agit pas de construire une défense pour répondre à ...