Photo de Joëlle Garriaud-Maylam

Interventions sur "guerre" de Joëlle Garriaud-Maylam


15 interventions trouvées.

...e nombreux colloques et conférences, dans plusieurs pays. La grande question est la suivante : « comment faire ? ». Merci pour vos actions, dont il est très important de parler. Vous aviez raison lorsque vous disiez que le sujet n'était pas suffisamment connu. Personne n'en parle, parce qu'on ne veut souvent pas le voir. C'est régulièrement le dernier aspect que l'on aborde lorsque l'on parle de guerre, de conflit. Dans ce contexte, que faire ? La dimension « femmes et sécurité » est incluse dans nos travaux, au sein de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat sur le développement. C'est très important. Longtemps, les femmes ont été occultées. Durant des années, j'ai réclamé que l'on puisse flécher des financements spécifiquement pour les femmes en matière d'aide publique...

...brutale et injustifiable de l’Ukraine, pays souverain, indépendant et démocratique, par une Russie violant tous les principes de la coopération internationale et causant dévastation, morts et souffrances ainsi qu’une crise humanitaire et alimentaire à l’échelle de la planète. L’ONU estime ainsi à 255 millions le nombre de personnes risquant de souffrir de famine dans le monde, à la suite de cette guerre. Il nous fallait être à la hauteur de l’Histoire et c’est une grande satisfaction de voir que tous les pays européens, les petits comme les grands, se sont retrouvés pour s’engager dans l’aide à l’Ukraine, bien que celle-ci n’appartienne pas à l’OTAN et ne puisse donc prétendre à une aide directe sur son territoire. Cette solidarité s’est affirmée lors du sommet historique de Madrid les 29 et 3...

L’article 1er de ce texte tend à instituer une journée d’hommage à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.

Le décret du 26 septembre 2003, je le répète, a institué « une journée nationale d’hommage aux morts pour la France durant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie ». Ses dispositions ont été complétées deux ans plus tard par la loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés.

Cette loi rend solennellement hommage aux personnes disparues et aux populations civiles victimes de massacres ou d’exactions commis durant la guerre d’Algérie et après le 19 mars 1962 en violation des accords d’Évian, ainsi qu’aux victimes civiles des combats de Tunisie et du Maroc.

Je comprends que cela vous gêne, mon cher collègue ! En réalité, quel est l’objet du texte que nous examinons ? La réponse paraît simple : commémorer la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats ayant eu lieu en Tunisie et au Maroc. Ceux qui s’opposeraient à un projet de mémoire si légitime ne seraient donc que d’affreux révisionnistes, niant les drames engendrés par cette guerre de décolonisation. Mais, comme je vous l’ai indiqué précédemment, une telle journée d’hommage existe déjà depuis 2003…

...la soit clairement indiqué dans le texte, la polémique porte non pas sur cette journée de commémoration mais bien, à travers elle, sur une possible réinterprétation officielle par la France de la portée des accords d’Évian. C’est d’ailleurs ce qui avait poussé François Mitterrand à déclarer : « s’il s’agit de décider qu’une date doit être officialisée pour célébrer le souvenir des victimes de la guerre d’Algérie […] cela ne peut être le 19 mars car il y aura confusion dans la mémoire de notre peuple. »

La guerre d’Algérie est une page tragique de notre histoire dont il est important de garder la mémoire. Mais les commémorations ne doivent pas être utilisées pour diviser, pour raviver les blessures. Elles doivent au contraire être l’occasion d’aborder l’histoire dans toute sa complexité. Algériens et Français ont une longue histoire commune, faite de souffrances mais aussi de belles réalisations. Enfin, ...

...lles sont ancrées dans notre mémoire collective comme un véritable moment de soulagement et comme des dates fondatrices pour la paix et la reconstruction. Par contraste, le 19 mars correspond à un arrêt unilatéral des combats du côté français et à l’intensification des exactions du FLN contre la population civile et les militaires français. Déplacer au 19 mars la commémoration des victimes de la guerre d’Algérie revient à considérer que ce conflit s’est achevé le 19 mars 1962.

C’est une injure faite à la mémoire des dizaines de milliers de victimes qui ont péri après cette date et pour lesquelles les accords d’Évian sont synonymes du début d’un massacre. Entre 1962 et 1964, plus de 500 soldats français ont été tués ; 80 % des victimes civiles de la guerre d’Algérie, tant harkis que pieds-noirs, ont péri après le 19 mars 1962. Déplacer au 19 mars la commémoration des victimes de la guerre d’Algérie ouvre aussi la porte aux discriminations entre ceux qui ont combattu avant les accords d’Évian et ceux qui ont continué à servir la France après cette date. Des cartes d’ancien combattant ont d’ailleurs été accordées à des militaires en service en Algér...

Quid d’ailleurs des victimes de la guerre d’Indochine ? Même en Algérie, c’est non pas le 19 mars, mais le 5 juillet 1962, date à laquelle des milliers de Français ont été massacrés à Oran, qui est officiellement considéré comme la date de fin de guerre, le 19 mars étant, pour les Algériens, la date de leur victoire. Comme cela a été rappelé et répété ce matin, il existe un timbre de la victoire algérienne du 19 mars.

...uditions suffisent à légitimer une proposition de loi aussi clivante. Oui, bien sûr, mes chers collègues, il y a eu un cessez-le-feu le 19 mars 1962 ; personne ne le conteste. §Je peux même vous dire que certains d’entre nous, au sein du groupe UMP, ont déclaré vouloir approuver le choix de cette date, parce qu'ils se souviennent de la joie qu'ils ont alors ressentie. Qui ne se réjouirait qu’une guerre prenne fin ? Mais comment oser honorer nos morts à une date qui fut une journée de dupes, qui représente aujourd'hui encore une plaie béante pour des millions de personnes ? Comment oublier tous les morts qui ont suivi ? Comment oublier tous ces humbles enlevés, suppliciés ? Comment oublier, surtout, tous ces harkis qui ont péri parce qu'ils croyaient en la France et envers qui nous avons une det...

… qui affaiblit la cohérence politique de nos institutions », ce qui « pose un problème au regard de la clarté démocratique ». Sur le plan de nos liens avec l’Algérie, il me semble primordial de ne pas faire de la mémoire de la guerre l’alpha et l’oméga de notre relation bilatérale. L’histoire de nos deux pays est certes entachée de beaucoup de sang – l’assassinat des moines de Tibhirine en a été un nouvel épisode tragique –, …

...ans les classements par catégorie pour les citoyens détenteurs légaux d’armes. En effet, si la description précise du contenu des quatre catégories relève du pouvoir réglementaire, il ne fait pas de doute qu'elle doit impérativement consister en la transcription fidèle des obligations de la directive 91/477/CEE. Cela conduirait à inscrire en catégorie A les armes automatiques et les matériels de guerre – canons, chars, missiles – et en catégorie B les armes à feu courtes à répétition, ainsi que les armes à feu longues semi-automatiques pouvant tirer plus de trois coups. Figureraient notamment en catégorie C les armes à feu longues à répétition à canon rayé, quelle que soit leur munition, tandis que les armes de chasse à un coup par canon lisse seraient classées en catégorie D tout en étant soum...

... retraite du combattant n'avait pas évolué depuis 1978. Au total, et compte tenu de ces deux augmentations successives, cette prestation augmente ainsi de 12 % en six mois. Plus de 1, 4 million de personnes sont concernées. Ce nombre augmente d'ailleurs chaque année en raison, d'une part, de l'arrivée à soixante-cinq ans d'une grande partie des appelés du dernier contingent à avoir participé à la guerre d'Algérie et, d'autre part, de l'octroi de la carte du combattant à ceux qui justifient de quatre mois de présence en Afrique du Nord. L'engagement financier de l'État est à la hauteur de cet effort puisque 116 millions d'euros supplémentaires sont consacrés à la retraite du combattant, dont 41 millions d'euros pour prendre en charge les 2 points supplémentaires. Au total, ce sont 755 millions d...