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... mes chers collègues, après les coups d’État au Mali, puis au Burkina Faso, le putsch qui a renversé le président du Niger, Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier, contraint la France à revoir de fond en comble sa politique à l’égard de l’Afrique et les conditions de sa présence dans la région. Certes, le désamour de la France n’est pas nouveau ! Mais, dorénavant, dirigeants et opinions publiques africaines l’expriment de plus en plus bruyamment. À Bamako, à Kinshasa, Dakar ou N’Djamena – c’est-à-dire dans les limites du pré carré des anciennes colonies françaises ou de l’espace francophone, comme en République démocratique du Congo – un faisceau de raisons complexes explique notre perte d’influence, voire, le rejet de la France. Partout, le ressentiment est vif ! L’Afrique veut prendre ses dist...
... sa création, il fait toujours l’objet de multiples critiques : instrument de stabilité pour les uns, vestige colonial lié aux élites pour les autres. Son existence même prouve que le processus de décolonisation n’a pas été achevé. La promesse de 2019 de réformer le franc CFA doit aboutir. Cependant, au-delà de la sortie du franc CFA, la question qui se pose est celle de la monnaie dont les pays africains ont besoin pour transformer leur économie et leur société. Cette monnaie devrait avant tout être servir le crédit, l’emploi et l’écologie de ces pays, et non pas être livrée à tous les vents de la spéculation. Il est temps de permettre aux Africains de décider de la ligne politique et économique qu’ils souhaitent suivre. Ils veulent une rupture franche, vous le disiez, madame la ministre, avec ...
... mes chers collègues, après les coups d'État au Mali, puis au Burkina Faso, le putsch qui a renversé le président du Niger, Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier, contraint la France à revoir de fond en comble sa politique à l'égard de l'Afrique et les conditions de sa présence dans la région. Certes, le désamour de la France n'est pas nouveau ! Mais, dorénavant, dirigeants et opinions publiques africaines l'expriment de plus en plus bruyamment. À Bamako, à Kinshasa, Dakar ou N'Djamena – c'est-à-dire dans les limites du pré carré des anciennes colonies françaises ou de l'espace francophone, comme en République démocratique du Congo – un faisceau de raisons complexes explique notre perte d'influence, voire, le rejet de la France. Partout, le ressentiment est vif ! L'Afrique veut prendre ses dist...
... sa création, il fait toujours l'objet de multiples critiques : instrument de stabilité pour les uns, vestige colonial lié aux élites pour les autres. Son existence même prouve que le processus de décolonisation n'a pas été achevé. La promesse de 2019 de réformer le franc CFA doit aboutir. Cependant, au-delà de la sortie du franc CFA, la question qui se pose est celle de la monnaie dont les pays africains ont besoin pour transformer leur économie et leur société. Cette monnaie devrait avant tout être servir le crédit, l'emploi et l'écologie de ces pays, et non pas être livrée à tous les vents de la spéculation. Il est temps de permettre aux Africains de décider de la ligne politique et économique qu'ils souhaitent suivre. Ils veulent une rupture franche, vous le disiez, madame la ministre, avec ...
...istre, mes chers collègues, le groupe socialiste était favorable à ce débat sur la politique de la France en Afrique, mais nous l’aurions souhaité sous une autre forme que cet échange extrêmement formel, qui ne nous permet pas d’exercer pleinement notre rôle de parlementaire. Il intervient dans un contexte particulièrement douloureux de déclin relatif de l’influence de la France sur le continent africain, marqué par le rejet spectaculaire de notre présence militaire au Mali et au Burkina Faso. Pour beaucoup, c’est apparu comme un révélateur, mais nous savons que les causes sont bien plus lointaines. Alors que, dans les années 1990, le continent était abandonné, il est désormais courtisé par de nombreux pays : la Russie, bien sûr, et la Chine, depuis plus longtemps, sans oublier les États-Unis, l...
À mon sens, l’Union européenne a montré sa faiblesse à cet égard. Or si elle ne veut pas être la grande perdante de la compétition qui s’est engagée, en Méditerranée comme sur le continent africain, elle doit s’impliquer davantage dans cette zone particulièrement instable, en s’abstenant de considérer ce continent comme un libre-service, une réserve de richesses et de matières premières rares ou comme une menace devant laquelle il faudrait se barricader. Nous ne sommes plus le gendarme de l’Afrique. Ce temps est révolu, il nous faut changer de modèle. Le Président de la République l’a affi...
... réchauffement climatique, elles frappaient déjà les régions de la Corne de l’Afrique. La situation s’est aggravée avec la non-livraison de céréales à bas prix en provenance d’Europe de l’Est sans que ni l’Union européenne ni la France soient en mesure de prendre le relais, du moins à court terme, pour faire face à la disette – mais peut-être sommes-nous en train d’y remédier. En République centrafricaine ou au Burkina Faso, le chantage alimentaire constitue même l’un des facteurs déterminants de la montée d’influence de la Russie. Ces crises alimentaires vont immanquablement déboucher sur une nouvelle crise migratoire. Madame la ministre, monsieur le ministre, sachez que, lors du débat sur l’immigration, nous veillerons à ce que notre politique de développement ne soit pas assujettie aux enjeux...
...istre, mes chers collègues, le groupe socialiste était favorable à ce débat sur la politique de la France en Afrique, mais nous l'aurions souhaité sous une autre forme que cet échange extrêmement formel, qui ne nous permet pas d'exercer pleinement notre rôle de parlementaire. Il intervient dans un contexte particulièrement douloureux de déclin relatif de l'influence de la France sur le continent africain, marqué par le rejet spectaculaire de notre présence militaire au Mali et au Burkina Faso. Pour beaucoup, c'est apparu comme un révélateur, mais nous savons que les causes sont bien plus lointaines. Alors que, dans les années 1990, le continent était abandonné, il est désormais courtisé par de nombreux pays : la Russie, bien sûr, et la Chine, depuis plus longtemps, sans oublier les États-Unis, l...
À mon sens, l'Union européenne a montré sa faiblesse à cet égard. Or si elle ne veut pas être la grande perdante de la compétition qui s'est engagée, en Méditerranée comme sur le continent africain, elle doit s'impliquer davantage dans cette zone particulièrement instable, en s'abstenant de considérer ce continent comme un libre-service, une réserve de richesses et de matières premières rares ou comme une menace devant laquelle il faudrait se barricader. Nous ne sommes plus le gendarme de l'Afrique. Ce temps est révolu, il nous faut changer de modèle. Le Président de la République l'a affi...
...ent climatique, elles frappaient déjà les régions de la Corne de l'Afrique. La situation s'est aggravée en raison de la non-livraison de céréales à bas prix en provenance d'Europe de l'Est sans que ni l'Union européenne ni la France ne soient en mesure de prendre le relais, du moins à court terme, pour faire face à la disette – mais peut-être sommes-nous en train d'y remédier. En République centrafricaine ou au Burkina Faso, le chantage alimentaire constitue même l'un des facteurs déterminants de la montée d'influence de la Russie. Ces crises alimentaires vont immanquablement déboucher sur une nouvelle crise migratoire. Madame la ministre, monsieur le ministre, sachez que, lors du débat sur l'immigration, nous veillerons à ce que notre politique de développement ne soit pas assujettie aux enjeux...