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Interventions sur "continent" de Marie-Arlette Carlotti


8 interventions trouvées.

... avez esquissée dans votre déclaration liminaire, madame la ministre. Aujourd’hui, c’est d’abord la présence militaire française en Afrique qui pose problème. Nous devons changer de modèle. Le Président de la République l’a affirmé : l’influence de la France ne se mesurera plus au nombre de nos bases ou de nos opérations militaires. Cependant, nous avons toujours quatre bases permanentes sur le continent, lesquelles accueillent plus de 3 000 soldats français et assurent une présence continue depuis les indépendances. Nous sommes donc très loin d’un retrait de l’armée française de ses anciennes colonies. Certes, il serait démagogique de laisser penser que tout cela peut se faire en un jour, j’en suis consciente. Les états-majors et les officiers sont d’ailleurs très favorables au maintien de nos ...

... avez esquissée dans votre déclaration liminaire, madame la ministre. Aujourd'hui, c'est d'abord la présence militaire française en Afrique qui pose problème. Nous devons changer de modèle. Le Président de la République l'a affirmé : l'influence de la France ne se mesurera plus au nombre de nos bases ou de nos opérations militaires. Cependant, nous avons toujours quatre bases permanentes sur le continent, lesquelles accueillent plus de 3 000 soldats français et assurent une présence continue depuis les indépendances. Nous sommes donc très loin d'un retrait de l'armée française de ses anciennes colonies. Certes, il serait démagogique de laisser penser que tout cela peut se faire en un jour, j'en suis consciente. Les états-majors et les officiers sont d'ailleurs très favorables au maintien de nos ...

...eur le ministre, mes chers collègues, le groupe socialiste était favorable à ce débat sur la politique de la France en Afrique, mais nous l’aurions souhaité sous une autre forme que cet échange extrêmement formel, qui ne nous permet pas d’exercer pleinement notre rôle de parlementaire. Il intervient dans un contexte particulièrement douloureux de déclin relatif de l’influence de la France sur le continent africain, marqué par le rejet spectaculaire de notre présence militaire au Mali et au Burkina Faso. Pour beaucoup, c’est apparu comme un révélateur, mais nous savons que les causes sont bien plus lointaines. Alors que, dans les années 1990, le continent était abandonné, il est désormais courtisé par de nombreux pays : la Russie, bien sûr, et la Chine, depuis plus longtemps, sans oublier les État...

À mon sens, l’Union européenne a montré sa faiblesse à cet égard. Or si elle ne veut pas être la grande perdante de la compétition qui s’est engagée, en Méditerranée comme sur le continent africain, elle doit s’impliquer davantage dans cette zone particulièrement instable, en s’abstenant de considérer ce continent comme un libre-service, une réserve de richesses et de matières premières rares ou comme une menace devant laquelle il faudrait se barricader. Nous ne sommes plus le gendarme de l’Afrique. Ce temps est révolu, il nous faut changer de modèle. Le Président de la République...

...vouloir imposer nos modèles clés en main ? Il suffit de soutenir une gouvernance respectueuse des droits humains sans imposer un agenda démocratique irréaliste. Le chef de l’État a insisté sur la démocratie et la liberté dans son discours de l’Élysée du 27 février. Il s’est certes rendu en Afrique à de nombreuses reprises depuis son élection, mais souvent dans les pays les moins démocratiques du continent, qui abritent les plus anciens autocrates ou leurs dynasties. Il semble que la realpolitik le rattrape toujours. Nous ne lui reprochons pas de pratiquer cet exercice, afin de maintenir l’influence de la France, car nous mesurons combien la tâche est difficile. Ce que nous condamnons, c’est le double langage. Ainsi, quand la France accepte le pouvoir militaire au Tchad, mais le condamne au...

...eur le ministre, mes chers collègues, le groupe socialiste était favorable à ce débat sur la politique de la France en Afrique, mais nous l'aurions souhaité sous une autre forme que cet échange extrêmement formel, qui ne nous permet pas d'exercer pleinement notre rôle de parlementaire. Il intervient dans un contexte particulièrement douloureux de déclin relatif de l'influence de la France sur le continent africain, marqué par le rejet spectaculaire de notre présence militaire au Mali et au Burkina Faso. Pour beaucoup, c'est apparu comme un révélateur, mais nous savons que les causes sont bien plus lointaines. Alors que, dans les années 1990, le continent était abandonné, il est désormais courtisé par de nombreux pays : la Russie, bien sûr, et la Chine, depuis plus longtemps, sans oublier les État...

À mon sens, l'Union européenne a montré sa faiblesse à cet égard. Or si elle ne veut pas être la grande perdante de la compétition qui s'est engagée, en Méditerranée comme sur le continent africain, elle doit s'impliquer davantage dans cette zone particulièrement instable, en s'abstenant de considérer ce continent comme un libre-service, une réserve de richesses et de matières premières rares ou comme une menace devant laquelle il faudrait se barricader. Nous ne sommes plus le gendarme de l'Afrique. Ce temps est révolu, il nous faut changer de modèle. Le Président de la République...

...ouloir imposer nos modèles clefs en main ? Il suffit de soutenir une gouvernance respectueuse des droits humains sans imposer un agenda démocratique irréaliste. Le chef de l'État a insisté sur la démocratie et la liberté dans son discours de l'Élysée du 27 février. Il s'est certes rendu en Afrique à de nombreuses reprises depuis son élection, mais souvent dans les pays les moins démocratiques du continent, qui abritent les plus anciens autocrates ou leurs dynasties. Il semble que la realpolitik le rattrape toujours. Nous ne lui reprochons pas de pratiquer cet exercice, afin de maintenir l'influence de la France, car nous mesurons combien la tâche est difficile. Ce que nous condamnons, c'est le double langage. Ainsi, quand la France accepte le pouvoir militaire au Tchad, mais le condamne au...