Interventions sur "alimentation"

227 interventions trouvées.

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

Pour que les choses changent, nous devons absolument faire porter l’effort sur l’éducation à l’alimentation. Si nous ne le faisons pas, nous courons à la catastrophe.

Photo de Jean-Claude TissotJean-Claude Tissot :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, notre système alimentaire n’est pas soutenable, que ce soit en termes d’impact sur la santé, de consommation des ressources naturelles ou d’implication dans le réchauffement climatique et le déclin de la biodiversité. Pour aller vers une alimentation durable, ce rapport nous invite, en premier lieu, à répondre à l’enjeu de l’autonomie alimentaire que notre pays a perdue au fil des dernières décennies. La crise due au covid-19 a permis de mesurer notre état de dépendance à l’égard d’acteurs lointains dans de nombreux secteurs stratégiques, particulièrement en matière d’alimentation. Cette indépendance est une question vitale, non seulement po...

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

Monsieur Duplomb, je passe mon temps à le faire et à répondre à des gens qui pensent que rien ne se passe bien. Tout à l’heure, vous disiez vous-même que personne ne réussissait à s’en sortir et que tout allait mal… S’agissant de la souveraineté alimentaire, si l’on veut être très objectif, la France est très peu dépendante des autres pays du monde en matière d’alimentation. Bien évidemment, nous sommes dépendants pour les fruits exotiques, le cacao, bref, tout ce que l’on ne peut pas faire pousser chez nous. Notre dépendance est liée surtout aux intrants, …

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

...ut définir le modèle agricole agroalimentaire que l’on veut pour notre pays, mais cela ne peut pas se faire uniquement à l’intérieur de la France. Notre pays est un timbre-poste à l’échelle de la planète. Certes, notre agriculture est saine, sûre, durable, tracée ; c’est une des meilleures du monde, si ce n’est la meilleure, mais il nous faut travailler à une harmonisation européenne en matière d’alimentation. C’est absolument indispensable, mais ce débat essentiel sera mené à la rentrée.

Photo de Catherine DumasCatherine Dumas :

Je veux tout d’abord remercier et féliciter nos collègues Cartron et Fichet pour la qualité de leur rapport. Pour ma part, j’aimerais profiter de ce débat en faveur d’une alimentation durable pour attirer votre attention, monsieur le ministre, sur le grave problème de dénutrition, qui est devenu un véritable enjeu de santé publique dans notre pays. On parle de dénutrition lorsque les apports alimentaires sont insuffisants pour couvrir les besoins nutritionnels des personnes. En France, on estime à 2 millions le nombre de cas. J’étais hier en réunion de travail avec des chefs,...

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

Madame la sénatrice, vous êtes une des spécialistes de l’alimentation dans cette assemblée. Vous êtes engagée depuis longtemps sur ce sujet. Vous avez bien fait d’évoquer un problème dont on ne parle pas assez : la dénutrition ou la malnutrition. On la constate chez les personnes âgées, les jeunes, dans les quartiers difficiles, en grande pauvreté. Il faut faire attention quand on parle de « malbouffe », qui est surtout attachée à la restauration rapide. C’est un...

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

Cependant, vous avez raison, on s’aperçoit que, pour une raison ou une autre, en Ehpad, à l’hôpital, on mange moins ou on mange moins bien. Certes, cela peut être parce que l’on n’a pas envie de manger ou que l’on a envie de moins manger, mais on sait quand même qu’il y a un problème avec l’alimentation à l’hôpital. Je me bats pour y remédier. J’ai rencontré l’ensemble de ceux qui travaillent dans la restauration collective pour évoquer le prix des repas. L’hôpital a globalement des difficultés aujourd’hui. Je ne sais pas si le sujet est à l’ordre du jour du Ségur de la santé, mais il est indispensable de pouvoir augmenter le coût matière du repas à l’hôpital et dans les Ehpad, afin de permettr...

Photo de Patricia Morhet-RichaudPatricia Morhet-Richaud :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, le rapport d’information de nos collègues dresse un état des lieux du système alimentaire français et formule des propositions pour faire émerger une alimentation plus durable. L’une de ces propositions consiste à promouvoir un discours équilibré et apaisé sur la consommation de produits animaux : il faut en manger moins pour manger des produits de meilleure qualité. C’est une volonté qui fait son chemin chez bon nombre de nos concitoyens. Comme vous le savez, l’élevage extensif répond parfaitement à ce double objectif du moins et du plus. En montagne, p...

Photo de Marie MercierMarie Mercier :

...tre, je voudrais saluer nos deux corapporteurs et l’ensemble de la délégation à la prospective, avec son président, qui nous a permis de bénéficier d’un rapport d’une aussi grande qualité. En 2050, il y aura 10 milliards d’humains sur terre. Les besoins alimentaires vont donc être multipliés par deux. Face à cette réalité, notre pays doit être responsable, innovant et exemplaire. Cette notion d’alimentation durable est à la croisée de nombreuses préoccupations, environnementales – réduction de l’empreinte écologique, lutte contre le changement climatique, protection de la biodiversité, préservation des espaces verts et des terres arables –, sociales – réduction du gaspillage alimentaire, dont on n’a pas beaucoup parlé ce soir, accès à une alimentation de qualité pour tous –, économiques – juste rému...

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

... mener la réflexion suivante : quelle agriculture résiliente pour demain ? Aujourd’hui, on voit bien qu’une partie du secteur est parfois dans l’impasse. Comme le disait le sénateur Tissot, certains agriculteurs gagnent plutôt bien leur vie. Il faut analyser tout cela pour avancer. S’il y a un sujet essentiel, c’est que la santé devient la priorité de nos concitoyens, et, dans ce cadre, c’est l’alimentation qui les préoccupe. L’alimentation ne doit pas être discriminante en fonction de la situation économique, sociale ou géographique. Elle doit être la même pour tous, et c’est ce que je nous engage à viser collectivement. Réfléchissons à une souveraineté alimentaire européenne, qui passe d’abord par une souveraineté alimentaire française, une agriculture résiliente, avec des agriculteurs, à proximit...

Photo de Françoise CartronFrançoise Cartron :

...atisé les agriculteurs ou un mode d’agriculture. D’ailleurs, nous avons auditionné les représentants de tous les syndicats agricoles, et beaucoup nous ont dit que les agriculteurs qui se sentaient mal attendaient une évolution. Ils veulent bouger pour être reconnus dans leur travail, en produisant du bon et à proximité. Avec ce rapport, nous adressons un message d’encouragement pour une meilleure alimentation : manger sain et durable, et que nos producteurs locaux puissent trouver à s’épanouir. Je vous remercie toutes et tous d’avoir participé à ce débat.

Photo de Jean-Luc FichetJean-Luc Fichet :

C’est un point essentiel. Bien entendu, quand on parle de réforme de la PAC, on mesure l’immensité de la tâche. Le troisième volet, qui nous paraît très important, c’est la question de l’accès au foncier, que l’on n’a pas fini de régler. C’est un goulet d’étranglement pour toutes nos réflexions sur l’agriculture et l’alimentation. On regrette la diminution du nombre d’agriculteurs. Aujourd’hui, la gestion du foncier repose sur une réglementation qui a plusieurs dizaines d’années. Il faut absolument la revisiter, la réinterroger pour permettre l’installation de jeunes agriculteurs, hors cadre familial. Si l’on ne permet pas cela, toutes nos belles paroles resteront vaines. Enfin, nous devons mettre l’accent sur l’innovati...

Photo de Françoise CartronFrançoise Cartron, rapporteure :

Merci, chers collègues, d'avoir accepté de nous confier cette mission il y a six mois, lorsque nous avions émis l'idée de travailler sur l'alimentation de demain, devenue l'alimentation durable. Le sujet s'inscrit dans l'actualité : la Commission européenne a adopté il y a quelques jours seulement sa stratégie « De la ferme à la fourchette ». De nombreux articles de presse sont également parus sur ce sujet depuis le début de la crise sanitaire. Certaines pratiques ont été modifiées. Nous verrons si ces changements s'inscrivent dans la durée. Les...

Photo de Jean-Luc FichetJean-Luc Fichet, rapporteur :

Lorsque nous avons lancé le sujet au mois de septembre dernier, nous ne pensions pas être aussi en phase avec l'actualité. Nous verrons dans les semaines et mois à venir à quel point l'alimentation a pu jouer un rôle important pendant le confinement, en mal comme en bien. Les Français ont pris en moyenne 2,5 kg durant cette période. Le sujet est structurant pour nos politiques publiques. L'alimentation doit être pensée de manière large. Elle se trouve, du fait de la multiplicité de ses impacts, à la croisée d'enjeux sanitaires, écologiques et économiques majeurs et fortement interdépendant...

Photo de Françoise CartronFrançoise Cartron, rapporteure :

...t climatique et sa dépendance à certaines importations conduisent à s'interroger sur sa capacité de résilience à long terme, c'est-à-dire sa capacité à garantir la capacité d'approvisionnement de notre pays. Cette partie vise à apporter les éléments de preuve permettant de conclure à ce caractère non soutenable du système alimentaire. Elle nous conduira à réfléchir aux moyens de tendre vers une alimentation plus durable. La France dépend fortement des importations de protéines végétales, ce qui pose un enjeu de souveraineté protéique. Le schéma projeté présente le marché des protéines végétales en Europe. Le déséquilibre entre les importations et la production locale y est flagrant. De plus, l'exposition aux effets du réchauffement climatique pose un enjeu d'adaptation de notre agriculture. Nous p...

Photo de Jean-Luc FichetJean-Luc Fichet, rapporteur :

L'intervention des pouvoirs publics sera nécessaire pour accompagner la transition vers une alimentation durable. Elle a d'ailleurs déjà eu lieu. Mais nous devrons sans doute le faire à l'avenir différemment. Nous devrons par exemple retrouver une place importante pour la filière des légumineuses, qui apparaissent comme une constante incontournable dans la transformation de nos systèmes alimentaires. Manger moins est bon pour la santé et l'environnement. Les émissions de gaz à effet de serre sont ...

Photo de Françoise CartronFrançoise Cartron, rapporteure :

...t de réguler la publicité alimentaire télévisuelle ou au cinéma en direction des enfants. Nous souhaitons passer d'une logique de recommandations à une véritable éducation alimentaire. Dans ce but, nous proposons de faire évoluer les politiques de santé d'un accompagnement alimentaire ponctuel fondé sur le conseil nutritionnel à un accompagnement dans la durée, voire une véritable éducation à l'alimentation durable abordant toutes les dimensions du « bien manger » : l'aspect nutritionnel, mais également économique ou culinaire. Nous proposons également de compléter les recommandations nutritionnelles par des recommandations de bonnes pratiques alimentaires d'un point de vue écologique. Enfin, la responsabilisation est inefficace si elle n'est pas accompagnée d'un assainissement de l'environnement ...

Photo de Olivier JacquinOlivier Jacquin :

Félicitations pour cet exposé vraiment passionnant, tant sur la partie constats que sur les propositions. Comme à l'accoutumée à la délégation à la prospective, le rapport est fouillé et intéressant. En dehors de mon mandat de sénateur, je suis agriculteur et je m'intéresse beaucoup à la question économique. Selon l'Insee, l'alimentation représentait 20 % du revenu des ménages en 2014, contre 60 % en 1960. Vous l'avez évoqué, l'alimentation a beaucoup évolué. À domicile, elle est constituée de nombreux produits transformés, la part consacrée à la matière première ayant fortement diminué. Je veux ici parler du revenu des agriculteurs, insuffisamment pris en considération. En tant qu'agriculteur, j'ai l'impression que certains m...

Photo de Arnaud BazinArnaud Bazin :

Je m'associe aux félicitations sur la qualité de ce rapport. C'est à mes yeux une somme dans laquelle nous serons nous amenés à puiser sur des sujets transversaux, au-delà de la simple durabilité de l'alimentation. À titre personnel, je m'intéresse particulièrement aux questions liées à l'animal dans notre société. Nous sommes régulièrement interpellés par beaucoup de compatriotes à ce sujet. J'ai entendu la notion de respect de l'animal, que je préfère d'ailleurs à la notion de bien-être de l'animal qui s'impose à nous d'un point de vue global. La question de la prise en compte des besoins des animaux que...

Photo de Marie MercierMarie Mercier :

...e myrtille et de rose pour yeux, après une publicité pour un monte-escalier ou des pantoufles. J'y vois un abus de la crédulité des personnes vulnérables. J'ai vu des patients arriver dans mon cabinet avec ce genre de publicités. J'insiste sur ce risque. Dans notre pays, nous observons une surconsommation plutôt que des carences alimentaires, à l'exception des cas précaires que vous évoquiez. L'alimentation doit être saine et équilibrée. Il faut manger de tout et en petite quantité. Je vois souvent des patients en surpoids. C'est d'ailleurs encore plus le cas depuis le confinement. Je leur conseille de manger dans des assiettes à dessert et de ne pas se resservir, afin de réduire les proportions. En couplant ce conseil à de l'exercice, et en allant faire ses courses à pied, les résultats seront posi...