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Je suis plus pessimiste que vous. Le libre-échange s'est développé au 19e siècle, à un moment où les pays européens étaient en guerre constante les uns contre les autres et où les transports se développaient grâce aux machines à vapeur. S'est alors déployée une pensée politique et économique qui considérait le commerce comme une garantie pour la paix grâce aux échanges et à l'interdépendance économique. Cela a été un rêve pendant un siècle. Mais on n'a pas réussi à trouver un régulateur, même si on a mis en place des instances : la SDN puis l'ONU, l'OMC, l'OCDE. Lorsqu'on négocie des accords commerciaux, on vient avec sa liste de courses nationale, pas avec l'idée de défendre un intérêt collectif. On a tous cru...
Devant le constat d'une France qui a tout laissé partir et s'est affaiblie à l'échelle mondiale, l'exigence de relocaliser est assez largement partagée, toutes sensibilités politiques confondues, des gaullistes aux communistes. Mais on ne peut pas viser une autarcie totale. Même durant la guerre froide on échangeait ! En revanche, le commerce doit apparaître davantage comme une forme de rapport de force qui irrigue l'organisation même des sociétés. Le producteur ne maîtrise pas toujours ce rapport de force : ainsi l'agriculteur produit mais subit le rapport de force à son échelle. À l'échelle internationale également, le pays producteur n'est pas toujours celui qui s'enrichit et se renforce le plus. Dès lors, doit s'organiser sur la p...
...uropéenne de véhicules électriques ? Comptez-vous renforcer le soutien public, dans le cadre du plan France 2030, dont 132, 3 millions d’euros ont été décaissés en un an pour le volet « matières premières », tout en garantissant que cet argent serve, en France, à des projets d’exploration et de raffinage conformes à nos ambitions industrielles et écologiques ? Enfin, quelles nouvelles règles de commerce international la France entend-elle promouvoir contre les logiques de rentabilité prédatrices de quelques grands groupes mondiaux, qui dominent le secteur aujourd’hui, pour garantir et sécuriser l’approvisionnement des matières premières critiques nécessaires aux transitions écologiques ? Dans ce cadre, êtes-vous prête, avec le Gouvernement, à agir pour sortir d’une logique de souveraineté égoïs...
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous sommes heureux que ce débat sur le commerce extérieur puisse avoir lieu, car il nous paraît essentiel de ne pas répéter les erreurs du passé. La plus importante d’entre elles fut le choix de la désindustrialisation, pourtant assumée par les gouvernements successifs depuis des décennies. Personne n’a anticipé les conséquences de ce choix désastreux, qui est à l’origine du déficit abyssal de notre balance commerciale. Pour de nombreux comme...
Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, comme l’a souligné à l’instant mon collègue Vincent Segouin, nous avons perçu, tout au long de nos travaux, une défaillance en matière de stratégie publique. Le commerce extérieur doit être appréhendé comme un écosystème, et toutes les dimensions de la compétitivité nécessitent que l’on se fixe des objectifs ambitieux. C’est vrai en particulier en matière de compétences. Elles ne s’improvisent pas et sont incontournables pour que les entreprises puissent s’emparer des marchés étrangers. Compétences linguistiques, économiques et mathématiques doivent être renforc...
...us seulement les produits de faible valeur ajoutée. Force est de constater que la Chine a désormais investi le marché des produits de haute technologie. Cette dépendance n’est pas spécifique à la France, puisqu’elle touche aussi nos partenaires européens et les États-Unis. Lorsque la Chine a commencé à les concurrencer sur ce segment, les États-Unis ont réagi auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en dénonçant, d’une part, l’utilisation du statut de pays en voie de développement, et, d’autre part, les nombreuses subventions et protections que la Chine déployait pour son tissu industriel. Comme par le passé, les nations qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu sont celles qui ont réussi à protéger leur économie des règles du libre-échange. C’est se méprendre que de continuer de pe...
...y est pas, et il faut changer de cap ! Les faits sont têtus : la part de la production manufacturière dans le PIB ne cesse de chuter. Certes, elle avait déjà diminué à 13, 5 % en 2019, comme les rapporteurs l’ont souligné, mais elle n’est plus que de 9 % en 2021 ! À cet égard, notre pays est le dernier de l’Union européenne, à égalité avec la Grèce. Oui, la principale cause de la dégradation du commerce extérieur est la désindustrialisation.
...Nous considérons qu’il en faut davantage. Il y a urgence, tout comme il y a urgence à nous soustraire aux règles de ce dramatique marché européen de l’énergie, totalement absurde et dangereux. Pour autant, le cœur du problème est bien la désindustrialisation. À cet égard, nous partageons la proposition des rapporteurs de mettre en œuvre une stratégie globale de long terme pour le redressement du commerce extérieur et la réindustrialisation. Mais pour ce faire, il faut partir d’un bilan lucide et rigoureux. Au premier chef, il importe de souligner l’inefficience des politiques développées par Emmanuel Macron, et largement soutenues par le Medef, le Mouvement des entreprises de France. On nous disait : pour que la France retrouve sa compétitivité, il faut baisser le coût du travail et les impôts....
...es syndicats. Comme vous l’avez dit, on prétendait qu’il n’était pas grave d’aller produire en Chine, pour moins cher… Aujourd’hui, le temps est venu de rompre avec les politiques européennes qui font du libre-échange généralisé la règle, et pas seulement dans les échanges avec l’extérieur de l’Union européenne. En effet, il faut bien avoir à l’esprit que le gros du déficit de la France vient du commerce intra-européen. Au sein de l’Union européenne, le dumping social et fiscal fonctionnent à plein !
...international pouvant faciliter l’insertion de nos entreprises sur les marchés extérieurs. Ensuite, nous devons mieux identifier les vulnérabilités d’approvisionnement, en utilisant les données douanières européennes. C’est une condition impérative pour garantir notre souveraineté commerciale. Enfin, il est urgent de définir une vision stratégique à horizon de 2040, voire de 2035, en matière de commerce extérieur, afin de nous attaquer aux racines structurelles de notre déficit. Cette vision doit s’appuyer sur deux piliers principaux : d’une part, une meilleure synergie entre les nombreux et différents dispositifs existants, pour une politique plus efficiente ; d’autre part, l’inscription dans une loi de programmation des objectifs précis de réduction du déficit, afin de bâtir une trajectoire l...
...gation sénatoriale aux entreprises de s’être penchée sur cette question épineuse, mais si importante pour l’avenir de notre pays. Au sein d’une Union européenne qui équilibre à peu près ses comptes extérieurs, la France apparaît à la remorque de l’Allemagne, et même de l’Italie, deux pays qui ont su conserver une balance commerciale positive. Il y aurait des choses à dire sur le bien-fondé d’un commerce allemand aussi fortement excédentaire, revers d’une consommation intérieure atone et symbole d’une politique qui se fait parfois au détriment de ses partenaires européens. Ces questions sont débattues depuis des années, avec les crises qui ont secoué la zone euro. Toutefois, cela ne doit pas nous empêcher de regarder certaines réalités en face et de trouver des solutions aux faiblesses structure...
...t trente-six mois, sont nécessaires pour le faire auprès de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA), à des coûts bien supérieurs. Encore faut-il alors passer par la Belgique, car notre propre agence, l’Anses (Agence nationale chargée de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), est saturée. Cette situation pose vraiment un problème indirect à notre commerce extérieur, car elle coûte à nos entreprises, qui subissent des décalages dans leur plan d’affaires et qui perdent leur avance compétitive. Je forme le vœu que l’Inflation Reduction Act européen apporte les améliorations nécessaires pour arrêter l’hémorragie.
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, notre pays affiche un déficit record, qui atteint plus de 150 milliards d’euros à la fin de 2022, comme le soulignent justement les auteurs de ce rapport. Les raisons des contre-performances à répétition du commerce extérieur français sont connues. Celui-ci est déficitaire depuis près de vingt ans ; l’envolée de la facture énergétique, le ralentissement du commerce mondial et la dépréciation de l’euro face au dollar ont accentué son plongeon. Ce sont évidemment les achats d’énergie, notamment d’hydrocarbures, et les importations d’électricité qui pèsent le plus dans le creusement de ces derniers mois. Perme...
Monsieur le ministre, nous avons un désaccord de fond : pour moi, l’investissement dans le nucléaire conduira à de nouveaux retards dans le développement des EnR. S’agissant du commerce extérieur, je suis président du groupe d’amitié France-Népal ; je me suis d’ailleurs rendu à Katmandou en septembre dernier. Ce pays a un potentiel gigantesque en hydroélectricité, atteignant plus de 50 gigawatts, et attend des partenaires. La France, avec EDF, est engagée en ce sens depuis des années, avec un projet qui patine et n’avance pas. Autre exemple, Katmandou a besoin d’un téléphérique...
Un nouveau record a donc été atteint en matière de déficit commercial : 163 milliards d’euros. C’est devenu un marronnier : depuis vingt ans, on verse chaque mois de février des larmes de crocodile sur les chiffres du commerce extérieur, parce que la tendance est lourde. Pour autant, l’examen attentif de ces résultats doit nous inciter à ne pas perdre espoir, car le chiffre porté en pied de colonne dissimule bien des nuances et des surprises. Nous devons conserver en tête ces éléments pour bâtir l’approche stratégique que les rapporteurs appellent de leurs vœux. Tout d’abord, je le répète, l’énergie prend une part im...
...sûr liée aux prix, mais une autre revient bien à ces entreprises. Il nous faut maintenant nous assurer que ces nouveaux exportateurs le restent dans la durée ; pour cela, le rôle du volontariat international en entreprise (VIE), véritable école d’application de l’export, est décisif, comme l’est celui de la TFE. Je tiens ici à saluer l’engagement des régions, de Business France, des chambres de commerce et d’industrie France International (CCIFI), de Bpifrance, des conseillers du commerce extérieur, des opérateurs spécialisés du commerce international (OSCI), ainsi que des « Ambassadeurs » de la TFE. Une dynamique s’est mise en place, qui nous permettra d’aller de l’avant. Il va falloir en effet faire encore plus et encore mieux, car les exportations mondiales croissent plus vite que les nôtres...
...le sujet et d’avancer ses propositions. Je remercie le président Babary de nous permettre de débattre ce soir de ce rapport ô combien stratégique pour notre économie. Je voudrais m’attacher maintenant, au nom des sénateurs socialistes, écologistes et républicains, à souligner quelques aspects qui nous semblent particulièrement importants. Cela a été dit, la dégradation des performances de notre commerce extérieur est le fruit de la désindustrialisation de notre pays. En attestent les données récentes, citées par notre collègue Marie-Noëlle Lienemann, sur la part de l’industrie manufacturière dans le PIB, qui est passée sous la barre des 10 % – 9 % exactement –, nous reléguant là aussi dans les tréfonds du classement européen. Je n’aurai pas une vision aussi optimiste de notre commerce extérieur...
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, le groupe Union Centriste tient à remercier, d’une part, la délégation sénatoriale aux entreprises d’avoir mené un travail sur cette question essentielle du commerce extérieur, et, d’autre part, les trois rapporteurs, pour les dix propositions qu’ils ont formulées afin d’améliorer la situation. En effet, cela a été dit à la tribune par les précédents orateurs, la situation n’est pas bonne, il faut le reconnaître. Le déficit de la balance commerciale française est de 164 milliards d’euros en 2022, en augmentation très significative, puisqu’il a quasiment doub...
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, les chiffres relatifs au commerce extérieur sont catastrophiques. Je ne les reprendrai pas ici, puisque mes collègues les ont déjà évoqués. Face à cela, les plans des gouvernements successifs et les rapports parlementaires – je tiens à saluer la qualité de celui de la délégation – n’ont absolument pas inversé la tendance, pour une part parce que nous n’avons pas appliqué les recommandations, pour une autre parce que nous dépendo...
... entre la perception de l’administration de l’État et la réalité économique vécue sur le terrain par les entreprises et les citoyens. Cette même déconnexion est ressentie par les entreprises face à la complexité des normes qui leur sont applicables. Celles-ci ne cessent de se multiplier, au point de détourner les dirigeants de leur cœur de métier et de plomber notre compétitivité. En matière de commerce extérieur – nous l’avons vu en Italie et en Allemagne –, les ETI constituent un véritable atout. Pourtant, en France, comme le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire le rappelait récemment devant notre délégation, 700 nouvelles normes s’imposent aux ETI chaque année, en plus du stock des 400 000 normes existantes, ce qui représente un coût total de 28 milliards d’euros pour ces entrepr...