Amendement N° 762 (Adopté)

Saisine du conseil constitutionnel

Discuté en séance le 17 février 2015
Avis de la Commission : Favorable — Avis du Gouvernement : Favorable
( amendements identiques : 106 276 368 )

Déposé le 5 février 2015 par : MM. Dantec, Labbé, les membres du Groupe écologiste.

Photo de Ronan Dantec Photo de Joël Labbé 

Supprimer cet article.

Exposé Sommaire :

Ce nouvel article est tout d’abord disproportionné : il s’inspire du mécanisme d’indemnisation en cas d’expropriation suite à une déclaration d’utilité publique, indemnité dont le montant est proposé sur la base de l’évaluation réalisée par le service des Domaines (les « services domaniaux de l’Etat » mentionnés par l’article 38 bisC nouveau du projet de loi). L’éventuel impact d’un parc éolien sur la valeur des biens immobiliers alentours ne peut en aucun cas être comparé à l’expropriation. On notera en outre que l'estimation du montant du préjudice est à la charge de l'exploitant lui-même ce qui est tout à fait inhabituel.

Ensuite, ce nouvel article est injustifié au regard de la situation actuelle observée sur le marché de l’immobilier. A ce jour, aucune étude statistique n’a jamais permis de démontrer que la présence d’éoliennes était à l’origine de la dépréciation de la valeur des biens immobiliers situés à proximité.

Pour exemple, une étude réalisée en 2010 dans le Nord Pas-de-Calais avec le soutien de la Région et de l’ADEME, dont l’objectif était d’appréhender une dépréciation potentielle à l’échelle des communes et des hameaux, conclut que sur les territoires concernés par l’implantation des parcs éoliens de Haute-Lys et de Fruges, « le volume des transactions pour les terrains à bâtir a augmenté sans baisse significative en valeur au m² et [que] le nombre de logements autorisés est également en hausse »(Evaluation de l’impact de l’énergie éolienne sur les biens immobiliers – Contexte du Nord-Pas-de-Calais -, Climat Energie Environnement).

De la même manière, la Cour d’appel d’Angers a jugé que, si la proximité d’un projet de parc éolien à 1, 1 km d’un bien immobilier n’est pas assez anodine pour que le vendeur puisse la taire lors de la vente, elle n’entraîne pas de dépréciation « mécanique » de sa valeur (Cour d’Appel d’Angers, 8 juin 2010, 1ère Chambre A N° RG 09/00908).

En l’absence de dépréciation mécanique de la valeur immobilière des biens situés à proximité d’éoliennes, l’on voit mal pour quelle raison un principe d’indemnisation devrait être inscrit dans la loi de transition énergétique pour la croissance verte.

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