Amendement N° 37 (Rejeté)

Protéger les logements contre l'occupation illicite

Discuté en séance le 2 février 2023
Avis de la Commission : Défavorable — Avis du Gouvernement : Défavorable

Déposé le 30 janvier 2023 par : MM. Benarroche, Breuiller, Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi, Mme Poncet Monge, M. Salmon, Mme Mélanie Vogel, les membres du groupe Écologiste - Solidarité, Territoires.

Photo de Guy Benarroche Photo de Daniel Breuiller Photo de Ronan Dantec Photo de Monique de Marco Photo de Thomas Dossus Photo de Jacques Fernique Photo de Guillaume Gontard Photo de Joël Labbé Photo de Paul Toussaint Parigi Photo de Raymonde Poncet Monge Photo de Daniel Salmon Photo de Mélanie Vogel 

Supprimer cet article.

Exposé Sommaire :

Par cet amendement de suppression, le groupe écologiste, solidarité et territoires marque son opposition à la proposition de loi, qui cherche à criminaliser le mal-logé plutôt que de lutter contre le mal-logement.

L’aggravation de la peine encourue pour violation du domicile que propose cet article est à la fois injuste dans son principe et disproportionnée dans ses modalités.

Le renforcement de la répression pénale des occupations illicites contrarie la politique du logement et la lutte contre l’habitat indigne. Nous tenons à rappeler que ce n’est pas par choix, mais bien par nécessité que des personnes sans logement choisissent d’occuper des terrains ou des immeubles inhabités, notamment parce qu’elles se trouvent sans solution de logement. Pour rappel, la France compte 4 millions de mal-logés, 2 millions de demandeurs de logement social et 300 000 personnes sans-abri, dont 42 000 enfants.

Et en même temps le nombre de logements vacants bat des records chaque année selon l’INSEE. Punir les occupants, c’est faire preuve de brutalité vis-à-vis de personnes vulnérables, qui pour échapper à la violence de la rue s’installent dans un logement vide .

L’aggravation des peines encourues est également disproportionnée. D’une part, l’amende de 45 000 euros équivaut à 35 à 75 RSA, que l’on demandera de payer à des personnes à la rue, qui cherchent à échapper au froid ou à la violence. Par ailleurs, cette aggravation n’a pas pour effet d’aligner les sanctions qu’encourent les squatteurs avec celles qu’encourent les propriétaires qui se font justice eux-même, comme l’affirmait pourtant l’auteur du texte. Au contraire, le délit de squat, qui n’implique aucune atteinte à l’intégrité physique du propriétaire, sera désormais plus sévèrement puni que le délit d’expulsion illégale, qui revient pourtant à se faire justice soi-même et à s’en prendre physiquement aux occupants pour les mettre dehors. Les auteurs de cet amendement dénoncent la bascule ainsi opérée au détriment des personnes les plus précaires.

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