Amendement N° COM-122 (Rejeté)

Commission des affaires sociales

Mise au point au sujet d'un vote


( amendement identique : COM-254 )

Déposé le 26 juin 2023 par : Mmes Poumirol, Féret, Le Houerou, Meunier, Lubin, M. Kanner, Mme Conconne, M. Fichet, Mme Jasmin, M. Jomier, Mme Rossignol, les membres du groupe Socialiste, Écologiste, Républicain.

Photo de Émilienne Poumirol Photo de Corinne Feret Photo de Annie Le Houerou Photo de Michelle Meunier Photo de Monique Lubin Photo de Patrick Kanner Photo de Catherine Conconne Photo de Jean-Luc Fichet Photo de Victoire Jasmin Photo de Bernard Jomier Photo de Laurence Rossignol 

Texte de loi N° 20222023-710

Article 1er

Supprimer cet article.

Exposé Sommaire :

Cet article prévoit l’inscription généralisée et automatique sur la liste des demandeurs d’emploi auprès de France Travail de tous demandeurs d’emploi mais aussi de tous les bénéficiaires ou demandeurs du RSA ainsi que leur conjoint, de toutes les personnes en situation de handicap sollicitant un accompagnement auprès de Cap emploi ou encore de tous les jeunes sollicitant un accompagnement auprès des missions locales.

Cette mesure semble aller à l’encontre de l’esprit initial de la loi concernant les demandeurs d’emploi. En effet, l’article L5411-1 du code du travail dispose actuellement que la recherche d’emploi est un acte volontaire : « A la qualité de demandeur d’emploi, toute personne qui recherche un emploi et demande son inscription sur la liste des demandeurs d’emploi auprès de Pôle Emploi ».

La recherche d’emploi devrait rester un acte volontaire de la personne dans le respect de ses libertés fondamentales. En effet, la recherche d’emploi est conditionnée à la disponibilité immédiate de la personne qui s’expose à des sanctions en cas de refus de proposition d’emploi si elle n’est pas disponible.

De plus, nous nous opposons à l’inscription sur la liste des demandeurs d’emploi auprès de France Travail du conjoint, concubin ou partenaire lié par un pacte civil de solidarité de la personne qui demande le RSA. Il s’agit là encore d’une question de respect des personnes et de leurs libertés fondamentales.

D’autre part, un nombre important des personnes qui font valoir leurs droits au RSA font face à des difficultés qui nécessitent un accompagnement social, bienveillant, sur le temps long, tourné vers la résolution de leurs problèmes (logement, santé, etc.). La mesure consistant à procéder à l’inscription automatique et indifférenciée, à France Travail, de tous les allocataires du RSA, fait primer une logique de retour à l’emploi qui n’est pas adaptée aux besoins spécifiques toutes les personnes. Dans une logique d’atteinte du plein emploi, les allocataires du RSA sont considérés comme employables à n’importe quel prix. Le RSA n’est plus une allocation de subsistance mais devient progressivement une allocation de retour à l’emploi.

Or, cette logique ne fera qu’aggraver la pauvreté en France et fera basculer dans la grande précarité un grand nombre de personnes.

Cet article traite également de l’orientation et de l’accompagnement des personnes inscrites à France Travail. Les critères d’orientations doivent être précisés par arrêté et restent donc assez flou.

Enfin, un diagnostic global de la personne, sur la base d’un référentiel national, doit être réalisé avec un référent. Là encore les éléments de définition de ce référentiel ne sont pas définis par le texte.

Nous proposons la suppression de cet article 1erqui semble poser les bases d’un outil de contrôle des demandeurs d’emploi par l’opérateur France Travail.

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