Amendement N° II-985 rectifié (Non soutenu)

Mise au point au sujet d'un vote

Avis de la Commission : Défavorable

Déposé le 1er décembre 2023 par : M. Iacovelli, Mmes Schillinger, Duranton, MM. Bitz, Fouassin, Rohfritsch, Omar Oili, Mme Phinera-Horth, M. Patient.

Photo de Xavier Iacovelli Photo de Patricia Schillinger Photo de Nicole Duranton Photo de Olivier BITZ Photo de Stéphane FOUASSIN Photo de Teva Rohfritsch Photo de Saïd OMAR OILI Photo de Marie-Laure Phinera-Horth Photo de Georges Patient 

Texte de loi N° 20232024-127

Article additionnel après article 49 untricies

Après l'article 49 untricies

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Le Gouvernement remet au Parlement, avant le 1erjuin 2024, un rapport présentant l’opportunité économique, sanitaire et sociale globale d’établir un prix minimum par unité d’alcool aux boissons alcoolisées et de diminuer marginalement la fiscalité sur celles dont le prix hors-taxes excède le prix minimum afin de préserver le secteur et les petits producteurs.

Exposé Sommaire :

Cet amendement, inspiré par la législation écossaise, vise à amorcer une réforme d’ensemble de la tarification et de la fiscalité des alcools en fixant un prix minimum par unité d’alcool aux boissons alcooliques et en abaissant la fiscalité sur les boissons dont le prix excède d’ores et déjà ce prix minimum.

Alors que l’OMS recommande depuis 2010 d’agir sur le prix afin de lutter contre les risques sanitaires liés à la consommation d’alcool, en France, huitième pays le plus consommateur d’alcool de l’OCDE, le prix des boissons alcooliques diminue relativement à celui des autres denrées alimentaires.

L’instauration en 2018 d’un prix minimum par unité d’alcool a permis à l’Écosse de réduire significativement la consommation excessive d’alcool et la morbidité associée, et ce, sans effet néfaste sur les recettes du secteur. Dès 2020, était observée une réduction de 13, 4 % du nombre de décès directement liés à la consommation d’alcool. Pour autant, le prix minimum n’a pas eu d’effet notoire sur la consommation des personnes respectant les repères de consommation à moindres risques anglais – 14 verres par semaine.

Il s’agit donc d’une mesure qui cible particulièrement la réduction de la consommation de consommateurs les plus à risque. En France, 8 % des adultes consomment la moitié de l’alcool vendu et 22 % des Français dépassent les seuils de consommation à moindre risque ; une telle mesure y est donc particulièrement pertinente.

Le consensus économique propose que le prix minimum d’une unité de 10 grammes d’alcool soit fixé à 50 centimes hors inflation. Ainsi, une bouteille de vin titrant à 12° ne pourrait être vendue moins de 3, 50 €. Les alcools dont les prix de vente sont aujourd’hui supérieurs au prix minimum par unité d’alcool ne sont pas concernés. Pour le secteur, la compensation de la baisse en volume par l’augmentation des marges implique que les petits producteurs bénéficieront de cette mesure.

Aussi, afin de dégager des marges de manœuvre financières qui pourront faciliter l’adaptation des producteurs à une réforme globale sans conséquences notables sur le prix de vente, nous proposons d’abaisser marginalement le montant de celles-ci sur les boissons alcooliques non-concernées par le prix minimal. Au plan sanitaire, outre les bénéfices attendus en matière de réduction de la mortalité par cancers attribuable à l’alcool (22 %), la mesure permettrait à horizon 2050 de réduire les dépenses de santé dans l’ensemble de 237 millions d’euros par an.

Si le prix minimum permet de préserver le secteur en comparaison d’une augmentation de la taxation, les taxes existantes demeurent nécessaires afin notamment de financer le coût de l’alcool pour la collectivité. Le supplément de taxe sur la valeur ajoutée perçu en raison de l’instauration du prix.

NB:La présente rectification porte sur la liste des signataires.

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