Interventions sur "élève"

119 interventions trouvées.

Photo de Jacques-Bernard MagnerJacques-Bernard Magner :

Il me semble que l’on fait la part belle à un phénomène tout à fait minoritaire. Certes, 60 000 élèves, ce n’est pas rien, mais il faut rapporter ce chiffre aux 5 millions d’élèves qui vont à l’école, publique ou privée. L’instruction en famille relève du séparatisme, pas forcément religieux, mais d’une forme de séparatisme. Je connais bien ces familles qui veulent garder leurs enfants à la maison. J’ai l’impression qu’elles sont de plus en plus nombreuses depuis que l’on a légiféré sur le sujet...

Photo de Annick BillonAnnick Billon :

Pour ma part, je conteste le terme de « minoritaires ». Vous avez cité le chiffre de 60 000 élèves. Cela signifie-t-il que ces élèves minoritaires seraient autant d’élèves dont on ne s’occuperait pas ?

Photo de Max BrissonMax Brisson :

...ier, nous votions un budget de 60 milliards d'euros. Pourtant la performance de notre système éducatif ne cesse de se dégrader : production d'inégalités, décrochage dans les classements internationaux, lacunes dans l'acquisition des savoirs fondamentaux. Les enquêtes et rapports nous alertent sur la dramatique baisse du niveau en mathématiques et en sciences ou sur les difficultés croissantes des élèves en lecture et en compréhension d'énoncés simples. Ces évaluations inquiètent un peuple tout entier. Sans qu'on puisse les en blâmer, année après année, les parents qui en ont les moyens font fuir à leurs enfants les plus mauvais établissements. L'évitement est devenu un sport national. Parallèlement, le nombre de candidats au métier d'enseignant fond. Le ministère recrute en urgence des contra...

Photo de Jacques GrosperrinJacques Grosperrin :

...nctionne mal ; les deux tiers de nos concitoyens sont pessimistes quant à son avenir. Cette proportion atteint même 80 % chez les enseignants, ce qui traduit un mal-être profond. L'école de la confiance a cédé la place à l'école de la défiance, parce que l'école n'arrive pas à atteindre les objectifs que lui assigne la Nation. Tout d'abord, la France reste l'un des pays où l'origine sociale des élèves conditionne le plus le parcours scolaire. Malgré les moyens importants en faveur de l'éducation prioritaire, les écarts entre les élèves scolarisés en réseau d'éducation prioritaire (REP) ou REP+ et ceux qui sont scolarisés hors de ces réseaux varient peu. La politique sur laquelle repose l'éducation prioritaire introduit également une dichotomie de moyens entre les établissements relevant de ...

Photo de Monique de MarcoMonique de Marco :

...éducatif français. Il faut tout de suite rappeler que les évaluations internationales auxquelles il est fait référence ne portent pas sur l'intégralité des missions dévolues à l'école. On les retrouve énumérées à l'article 4 de la proposition de loi. J'en citerai quelques-uns seulement : apprentissage d'un socle commun de connaissances, protection de l'environnement – enfin ! –, intégration des élèves en situation de handicap, lutte contre les discriminations, prévention de la radicalisation, et laïcité, laïcité, encore laïcité… Depuis sa fondation, l'école de la République est devenue le rempart face à tous les maux de la société, les enseignants constituant la ligne de front vers où convergent toutes les crises, et ce dans des conditions de travail connues de tous. Je rappelle ainsi qu'en...

Photo de Julien BargetonJulien Bargeton :

...xité sociale dans l'urbain. D'autres sujets, comme l'enseignement privé, ne sont pas du tout abordés. Aussi, nos collègues déposent des amendements sur ces sujets, démontrant ainsi que le texte de la proposition de loi ne correspond pas à l'objet affiché. Je voudrais juste rappeler, sinon personne ne le fera, que le dédoublement des classes dans les REP et REP+ en CP et en CE1 a concerné 300 000 élèves, et va se mettre en place dans les grandes sections de maternelle. Le programme « devoirs faits »…

Photo de Julien BargetonJulien Bargeton :

Nous avons aussi travaillé sur l'école inclusive, avec 430 000 porteurs de handicap concernés, contre 320 000 début 2017. Les « cordées de la réussite » permettent d'accompagner 200 000 élèves de la quatrième à la terminale. Mes chers collègues, il faut bien évidemment toujours chercher à améliorer notre système scolaire, mais il est bon de rappeler ce qui a été fait et de partir de ce qui existe. Je le répète, cette proposition de loi a une vocation politique. Elle est là pour ouvrir des débats, parfois des polémiques, alors que l'école mérite à mon sens de la confiance et de l'eff...

Photo de Marie-Pierre MonierMarie-Pierre Monier :

...e déjà bien assez de moyens. Je souhaiterais à cet égard partager quelques éléments de comparaison. À l'échelle européenne, d'abord : dans son rapport consacré à l'Europe de l'éducation, publié en décembre 2022, la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) relève que la France est le pays de l'Union européenne dont les effectifs par classe sont les plus élevés. Les élèves scolarisés en élémentaire en France sont en moyenne 22 par classe, contre 19, 3 dans le reste de l'Union européenne. Au collège, l'effectif moyen approche 26 élèves, alors que la moyenne européenne se situe sous la barre des 21. La France est aussi l'un des pays de l'Union européenne où les enseignants doivent assurer un nombre d'heures de cours parmi les plus élevés, et ce alors que leur sala...

Photo de Max BrissonMax Brisson :

... métier que moi qui ai travaillé comme professeur pendant de longues années, je n’aurais pas su exercer. Ces dernières années, on a regroupé de plus en plus de formations au nom d’un certain égalitarisme. Or on a constaté une sorte de corrélation entre la mise en place des IUFM puis des Inspé (instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation) et la dégradation des résultats de nos élèves pour ce qui concerne le « lire, écrire, compter », les savoirs fondamentaux. Dans les écoles normales, cher Bernard Fialaire, les maîtres, les instituteurs apprenaient avant tout le cœur de leur métier, c’est-à-dire qu’ils acquéraient les savoirs fondamentaux. Bien sûr, il faut que leur formation ait un lien avec l’université et la recherche. Mais leur métier reste particulier. Surtout, les m...

Photo de Sylvie RobertSylvie Robert :

...de préparer aux concours de recrutement. Notre rapporteur a trouvé une solution en demi-teinte pour tenter de remédier à ce nivellement par le bas, à la fois en permettant à ces écoles de conclure des conventions avec les établissements d’enseignement supérieur, afin de prévoir des rapprochements dans les domaines pédagogique et de la recherche, et de faciliter les parcours de formation de leurs élèves, et en prévoyant une double inscription des élèves des écoles à l’université, sans que l’obtention du master soit pour autant de droit à l’issue de leurs études. Il conviendra, je pense, que la convention précise ce dernier point. De notre côté, nous souhaitons le maintien d’une formation exigeante pour les futurs enseignants du premier degré et ne voulons pas de cette formation aux contours f...

Photo de Jacques-Bernard MagnerJacques-Bernard Magner :

...ession, prive l’éducation nationale d’un vivier, celui des écoles normales. J’ai connu ces écoles pour y avoir été recruté à la fin des années 1960 : elles accueillaient les enfants des classes populaires. Aujourd’hui, il est difficile de recruter les jeunes issus des familles les plus modestes au niveau du master, car les conditions pour y accéder diffèrent de celles auxquelles on recrutait les élèves à l’époque. Ces derniers étaient formés durant trois ans dans une école normale, avant de suivre pendant trois nouvelles années une formation professionnelle. Le mieux n’est pas toujours le plus simple, et le plus simple n’est pas toujours le plus profitable en matière de formation. La formation dans les Inspé souffre d’un manque de pédagogie : les élèves au professorat demandent à être mieux ...

Photo de Max BrissonMax Brisson :

... se paie de mots, car ce lien est relativement ténu. Nous avançons sur le sujet, monsieur le ministre, et nous devrions trouver un accord qui conduira le Sénat à vous soutenir. Cela étant, je tenais à cet article, parce que je constate que l’une des mesures phares de la loi de Jean-Michel Blanquer en matière de formation, qui prévoit que les professeurs des écoles enseignant vraiment face à des élèves assurent la formation dans les Inspé, n’est pas appliquée trois ans après sa promulgation : le seuil de 30 %, qui a été fixé dans la loi, n’est toujours pas atteint. Il existe aujourd’hui une résistance au nom de l’autonomie des universités : vous n’avez plus la main, et on ne vous permet pas d’engager un nombre suffisant de praticiens pour offrir aux futurs professeurs des écoles la formation ...

Photo de Annick BillonAnnick Billon :

...nsieur le président de la commission, je voudrais tout d'abord remercier l'auteur du texte, Max Brisson, ainsi que le rapporteur, Jacques Grosperrin, du travail précis et riche qu'ils ont conduit. Celui-ci nous donne l'occasion d'avoir un débat de fond sur l'éducation. Ce texte témoigne toute l'attention que nous portons à l'éducation nationale. Il traduit notre volonté d'élever notre école, nos élèves, nos enseignants. Nous en avons bien besoin ! En effet, alors que les dépenses en matière d'éducation sont supérieures à la moyenne des pays de l'OCDE, le système éducatif français peine à produire des résultats satisfaisants. L'école ne joue plus son rôle d'ascenseur social. Elle ne lisse plus, ne corrige plus les inégalités. Pire, elle les creuse parfois. Sur le niveau des élèves, l'étude i...

Photo de Esther BenbassaEsther Benbassa :

...ition de loi pour une école de la liberté, de l'égalité des chances et de la laïcité, issue, vous l'avez compris, de la droite sénatoriale. Si l'intitulé semble être porteur d'espoir et de renouveau, le contenu l'est moins. Ainsi, dès l'article 1er, le ton est donné. Il est proposé d'accroître l'autonomie des établissements scolaires sous contrat, en leur offrant la possibilité de recruter leurs élèves, de choisir leur organisation pédagogique et de donner une liberté quasi totale au directeur d'établissement. En proposant un tel mode de sélection des élèves, vous réduisez les chances de certains d'entre eux d'accéder à l'établissement scolaire de leur choix. Par ailleurs, les inégalités entre élèves ne cessent de s'accentuer, et le poids de l'origine sociale se reflète inévitablement dans l...

Photo de Esther BenbassaEsther Benbassa :

Tout prétexte est bon pour redéfinir le principe de laïcité à sa sauce et encourager le marché électoral – que vous avez fait vôtre – de l'islamophobie ! §Cette stigmatisation permanente ne fait que renforcer le repli communautaire. C'est un engrenage vicieux que l'éducation nationale devrait endiguer à force de pédagogie, de formation à la laïcité, de dialogue entre professeurs et élèves, entre professeurs et parents. Emmanuel Macron a déclaré le 16 mars dernier qu'il ferait de l'école sa priorité, de sorte qu'elle soit ouverte à tous, émancipatrice, libératrice et inclusive. Ce texte ne répond visiblement pas à cette ambition ! Je voterai contre celui-ci, clin d'œil fait à l'extrême droite et dont le contenu est suranné !

Photo de Bernard FialaireBernard Fialaire :

...leur sont proposées. Monsieur le ministre, voilà un mois j'ai rappelé, ici même, devant vous, les vœux du Président de la République : « La principale injustice de notre pays demeure le déterminisme familial, la trop faible mobilité sociale. Et la réponse se trouve dans l'école, dans l'orientation. » Vous nous aviez annoncé pour la fin du mois de mars de nouvelles dispositions d'affectation des élèves plus équitables entre les écoles publiques et privées. Où en sommes-nous aujourd'hui ? Cette proposition de loi pour une école de la liberté, de l'égalité des chances et de la laïcité a pour objet de vous interpeller sur le constat accablant du modèle éducatif français, marqué par des classements internationaux catastrophiques et la crise du recrutement des enseignants. Contrairement aux désert...

Photo de Bernard FialaireBernard Fialaire :

Donnons de l'autonomie aux établissements ! L'égalité n'a jamais été l'uniformité ni l'unicité. Elle est au contraire l'adaptation au terrain et aux circonstances. Pour cela, elle doit associer les collectivités locales – les mairies, bien sûr, mais également les services médico-sociaux des départements, les services des régions chargés de l'orientation –, les parents d'élèves et l'éducation nationale, avec l'école pour chef de file. L'expérimentation d'établissements publics autonomes d'éducation va dans ce sens, tout comme la proposition d'instituer une réserve éducative. Le périscolaire, qui a été reçu par nombre de collectivités comme une contrainte précipitée, n'est pas partout à la hauteur de l'enjeu majeur que constitue le temps d'accompagnement des enfants. ...

Photo de Jérémy BacchiJérémy Bacchi :

Si la situation n’est pas nouvelle, l’importance du nombre des postes vacants à la rentrée 2022 et l’absence d’anticipation de la part du Gouvernement provoquent dans les familles, parmi les élèves, mais aussi au sein des équipes pédagogiques, de profondes inquiétudes. Les chiffres sont éloquents : à la rentrée 2022, plus de 4 000 postes dans l’enseignement secondaire et plus de 1 800 postes dans l’enseignement primaire restaient à pourvoir. Environ 8 % des postes dans le secondaire sont actuellement vacants, alors même que 7 900 postes d’enseignants dans le second degré ont été supprimés...

Photo de Bernard FialaireBernard Fialaire :

...uête récente, Jean-Pierre Obin révèle que 50 % des enseignants, particulièrement les plus jeunes, s'autocensurent à cause des menaces et des craintes de représailles. L'humilité du savoir est vécue comme une faiblesse par ceux qui le contestent. Ne cédons rien sur la laïcité, sur ses principes et sur la neutralité qu'elle exige, en matière de tenue vestimentaire aussi bien des enseignants et des élèves que des accompagnants scolaires.

Photo de Bernard FialaireBernard Fialaire :

...curé, l'imam ou le rabbin ne peuvent remplacer l'instituteur. Je suis heureux que nous partagions enfin tous cette affirmation de l'école de la République. Il faut revoir la participation des communes au financement des écoles privées. Dans le contexte de l'augmentation des charges, du coût de l'énergie et des salaires, une baisse d'effectifs d'une école pour cause démographique ou de mutation d'élèves dans le privé renchérit automatiquement la participation des communes. Elle divise leur coût fixe par un nombre moindre d'élèves et abonde ainsi les ressources de leurs concurrentes. Cela rend tout nouvel investissement supplémentaire encore plus pénalisant. Les charges devraient être divisées par le nombre de places potentielles et non par le nombre d'élèves effectif. Je vous ai déjà alerté sur...