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...ans doute tous d'accord pour lutter contre ce fléau –, mais irait en réalité contre des personnes ayant fait le choix particulier de l'instruction en famille. C'est bien ce qui est en train de se produire. Vous avez reconnu vous-même, monsieur le ministre, qu'il existait de grandes inégalités selon les académies. Vous les traitez de manière un peu technocratique. Mais, derrière elles, il y a des élèves et des familles en souffrance confrontés à des inspecteurs qui, comme l'a très bien décrit Cédric Vial, vont bien au-delà de ce que le législateur a voulu. Il se passe exactement ce que nous avions craint. L'administration de l'éducation nationale fait une interprétation très restrictive du texte, parce qu'on lui a ouvert la porte. Je suis déçu, monsieur le ministre. Je savais qu'il n'y avait ...
C’est un classique ! L’article 10 vise concrètement à étendre le principe de neutralité religieuse aux accompagnantes scolaires. En effet, la droite vise les accompagnantes, puisque l’objectif est d’interdire le voile à ces personnes. Actuellement, le port du voile, comme l’a précisé Max Brisson, est déjà réglementé par la loi de 2004 qui interdit le port de signes religieux ostentatoires aux élèves des établissements et par les articles L. 121-1 à L. 121-11 du code général de la fonction publique qui obligent les agents publics à être neutres et à ne pas manifester leurs opinions religieuses. Les accompagnantes ne sont ni des élèves ni des agents du service public : elles sont uniquement présentes pour aider le personnel éducatif à encadrer les sorties scolaires. Elles ne prennent pas par...
Les parents d’élèves sont des usagers du service public. Ils ne peuvent donc être soumis aux mêmes règles que celles qui s’appliquent aux fonctionnaires de l’État et aux agents des services publics. Nous voulons tous lutter contre le séparatisme et les obscurantismes, quels qu’ils soient ; pour cela, il ne faut éloigner personne de l’école. Elle est le lieu consacré à cet objectif. Je confirme : vous avez déjà fai...
J’ajouterai que cette disposition nie la réalité toujours plus présente au sein de nos territoires du manque d’accompagnateurs. Elle va à l’encontre de la promesse de réussite et d’égalité des chances faite par l’école de la République. Vous savez, chers collègues, que vous priverez tout simplement certains élèves de sortie.
Il me semble que l'on fait la part belle à un phénomène tout à fait minoritaire. Certes, 60 000 élèves, ce n'est pas rien, mais il faut rapporter ce chiffre aux 5 millions d'élèves qui vont à l'école, publique ou privée. L'instruction en famille relève du séparatisme, pas forcément religieux, mais d'une forme de séparatisme. Je connais bien ces familles qui veulent garder leurs enfants à la maison. J'ai l'impression qu'elles sont de plus en plus nombreuses depuis que l'on a légiféré sur le sujet...
Pour ma part, je conteste le terme de « minoritaires ». Vous avez cité le chiffre de 60 000 élèves. Cela signifie-t-il que ces élèves minoritaires seraient autant d'élèves dont on ne s'occuperait pas ?
...rains où vous n’avez pas souhaité me suivre, notamment la suppression du concordat en Alsace-Moselle ou du régime dérogatoire de la Guyane. Nous pourrons en discuter de nouveau… Je vous propose, par cet amendement, de rendre facultative l’obligation actuelle d’enseignement religieux qui est fondée sur la loi de l’administration allemande du 9 juin 1871. Actuellement, en Alsace, moins de 50 % des élèves et moins de 10 % des lycéens suivent cet enseignement. Pour la Moselle, c’est pire : la participation à ces cours est inférieure à 10 % des élèves au collège. Dans tout ce département, seuls neuf élèves suivent les cours d’enseignement religieux au lycée. Neuf élèves ! Je trouve donc raisonnable de rendre cette discipline facultative, ce qui évitera aux professeurs, en début d’année d’établir le...
...avancées pour justifier cette mesure : le respect et l’égalité. Je vous avoue que je n’arrive pas à percevoir en quoi l’uniforme serait un signe de respect : vous semblez confondre respect et autoritarisme. Concernant l’égalité, je me dois de vous faire remarquer que le port de l’uniforme n’abolit pas les inégalités. Au mieux, il les gomme fictivement ; en réalité, il les déporte. D’une part, les élèves trouveront toujours un autre moyen d’affirmer leur statut. D’autre part, cet uniforme n’est que le reflet d’une conception de la République totalement hors-sol. Nous lui préférons une République en actes, dont le principe cardinal d’égalité doit conduire à une réduction réelle des inégalités, à une lutte contre la pauvreté et non à des artifices qui ne dupent personne.
...un levier en faveur de la mixité sociale. Or aucune étude ne vient le confirmer. L’idée semble séduisante sur le papier, mais paraît véritablement déraisonnable. D’abord, le port de l’uniforme n’est évidemment pas le gage d’une bonne tenue de l’école en raison du coût : à qui incombe ce dernier ? Pour mémoire, dans les pays anglo-saxons, le coût d’un tel vêtement représente environ 400 euros par élève par année. Pour 5 millions d’élèves, le montant serait de 2 milliards d’euros. Je pense que nous avons d’autres investissements à faire pour l’école, pour les enfants et pour les enseignants. De plus, l’uniforme n’a jamais été dans notre culture, à la différence du sweat, du tee-shirt ou même de la blouse. Son port ne permettra jamais d’éviter la différenciation : il y aura toujours pour cela le...
Beaucoup d’élèves ne vont pas aux cours d’éducation physique et sportive (EPS). Or nous souhaiterions qu’ils fassent du sport. Avis favorable.
... métier que moi qui ai travaillé comme professeur pendant de longues années, je n'aurais pas su exercer. Ces dernières années, on a regroupé de plus en plus de formations au nom d'un certain égalitarisme. Or on a constaté une sorte de corrélation entre la mise en place des IUFM puis des Inspé (instituts nationaux supérieurs du professorat et de l'éducation) et la dégradation des résultats de nos élèves pour ce qui concerne le « lire, écrire, compter », les savoirs fondamentaux. Dans les écoles normales, cher Bernard Fialaire, les maîtres, les instituteurs apprenaient avant tout le cœur de leur métier, c'est-à-dire qu'ils acquéraient les savoirs fondamentaux. Bien sûr, il faut que leur formation ait un lien avec l'université et la recherche. Mais leur métier reste particulier. Surtout, les m...
...de préparer aux concours de recrutement. Notre rapporteur a trouvé une solution en demi-teinte pour tenter de remédier à ce nivellement par le bas, à la fois en permettant à ces écoles de conclure des conventions avec les établissements d'enseignement supérieur, afin de prévoir des rapprochements dans les domaines pédagogique et de la recherche, et de faciliter les parcours de formation de leurs élèves, et en prévoyant une double inscription des élèves des écoles à l'université, sans que l'obtention du master soit pour autant de droit à l'issue de leurs études. Il conviendra, je pense, que la convention précise ce dernier point. De notre côté, nous souhaitons le maintien d'une formation exigeante pour les futurs enseignants du premier degré et ne voulons pas de cette formation aux contours f...
...ession, prive l'éducation nationale d'un vivier, celui des écoles normales. J'ai connu ces écoles pour y avoir été recruté à la fin des années 1960 : elles accueillaient les enfants des classes populaires. Aujourd'hui, il est difficile de recruter les jeunes issus des familles les plus modestes au niveau du master, car les conditions pour y accéder diffèrent de celles auxquelles on recrutait les élèves à l'époque. Ces derniers étaient formés durant trois ans dans une école normale, avant de suivre pendant trois nouvelles années une formation professionnelle. Le mieux n'est pas toujours le plus simple, et le plus simple n'est pas toujours le plus profitable en matière de formation. La formation dans les Inspé souffre d'un manque de pédagogie : les élèves au professorat demandent à être mieux ...
... se paie de mots, car ce lien est relativement ténu. Nous avançons sur le sujet, monsieur le ministre, et nous devrions trouver un accord qui conduira le Sénat à vous soutenir. Cela étant, je tenais à cet article, parce que je constate que l'une des mesures phares de la loi de Jean-Michel Blanquer en matière de formation, qui prévoit que les professeurs des écoles enseignant vraiment face à des élèves assurent la formation dans les Inspé, n'est pas appliquée trois ans après sa promulgation : le seuil de 30 %, qui a été fixé dans la loi, n'est toujours pas atteint. Il existe aujourd'hui une résistance au nom de l'autonomie des universités : vous n'avez plus la main, et on ne vous permet pas d'engager un nombre suffisant de praticiens pour offrir aux futurs professeurs des écoles la formation ...
Si la situation n'est pas nouvelle, l'importance du nombre des postes vacants à la rentrée 2022 et l'absence d'anticipation de la part du Gouvernement provoquent dans les familles, parmi les élèves, mais aussi au sein des équipes pédagogiques, de profondes inquiétudes. Les chiffres sont éloquents : à la rentrée 2022, plus de 4 000 postes dans l'enseignement secondaire et plus de 1 800 postes dans l'enseignement primaire restaient à pourvoir. Environ 8 % des postes dans le secondaire sont actuellement vacants, alors même que 7 900 postes d'enseignants dans le second degré ont été supprimés...
... pour l'améliorer et pour être constructifs en la matière. Premièrement, au regard du développement rapide des outils numériques et de l'intelligence artificielle – ChatGPT, par exemple –, nous souhaitons sensibiliser les enseignants à la protection des données personnelles. Les risques en la matière étant évidents et exponentiels, il est essentiel de les expliquer et de les faire comprendre aux élèves. La prise en compte de cet enjeu est aussi une manière d'agir pour favoriser un usage raisonné des réseaux sociaux par ces derniers. Deuxièmement, pour renforcer la formation au principe de laïcité, qui est fondamental, il est nécessaire de lui conférer une coloration plus concrète et opérationnelle. Elle ne saurait se résumer à des injonctions peu mobilisables en cas de difficultés d'enseignem...
...s précédents, sur lesquels je n'ai pas pris la parole pour ne pas ralentir les débats. Mais le présent article me paraît intéressant. J'avais moi-même souhaité, en lien avec le Gouvernement, déposer un amendement prévoyant un accompagnement gratuit d'aide aux devoirs pendant toute la scolarité. Le dispositif Devoirs faits, je l'ai dit lors de la discussion générale, fonctionne bien. Énormément d'élèves sont concernés : plus de 700 000, soit 20 % environ d'entre eux. Ce type de dispositif nous paraît donc utile. Nous voulons bien nous inscrire dans une réflexion sur cet article, mais à condition que l'amendement du Gouvernement reçoive un accueil favorable, ce qui nous permettra d'avancer sur ce point, lequel est peut-être le plus consensuel de cette proposition de loi.
... des acteurs privés. De plus, faire peser le fonctionnement d'un tel service sur des associations nous expose au risque d'une fragmentation de la qualité de celui-ci en fonction des territoires, les tissus associatifs n'étant pas les mêmes selon que l'on se trouve en zone urbaine ou rurale. Les moyens accordés aux dispositifs d'aide hors temps scolaire, qui ne sont pas destinés à l'ensemble des élèves, ne sont pas une solution. Lors de la mise en place des temps d'activité périscolaire (TAP), des différences sont très vite apparues en fonction des moyens des collectivités, mais aussi de la ressource des personnels intervenants. Néanmoins, nous sommes conscients que la création d'un tel service public de soutien est une demande des usagers pour pallier les difficultés scolaires. Pour cela, de...
... éducative. Le soutien scolaire et l'accompagnement des enfants le plus en difficulté sont bien sûr un sujet, mais nous pensons, pour notre part, qu'il faut améliorer ces dispositifs dans le cadre de l'éducation nationale. Or nous assistons à la disparition et au retrait progressif des mesures visant spécifiquement à atteindre cet objectif. Je pense notamment aux réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased), qui sont de plus en plus démunis, pour ne pas dire inexistants, et au dispositif « Plus de maîtres que de classes ». Peut-on imaginer que l'on va remplacer tous ces dispositifs par une réserve éducative dont on ne connaît pas vraiment la typologie des membres, même si quelques indications ont été données ? Ainsi, je ne suis pas certaine, dans la période de crise du recrut...
...ils assument des missions supplémentaires, en échange d'une petite augmentation de salaire. Or on a déjà vu le nombre d'heures supplémentaires obligatoires croître, justement pour pallier le manque d'enseignants. Il faut le savoir, les enseignants travaillent en moyenne dans notre pays 43 heures par semaine. À ce jour, il n'a pas été démontré que la bivalence était un levier de réussite pour les élèves. Pour cette raison, nous demandons la suppression de cet article.