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...olie humaine. Que justice leur soit rendue un jour, mes chers collègues. Non, l’Ukraine n’a pas sombré. Sa bravoure, sa solidarité, ses qualités militaires et sa détermination l’ont maintenue à flot. Face à une brutalité d’un autre âge, elle s’est révélée à elle-même, au monde et surtout à Vladimir Poutine et à son régime. Car, si nous en sommes là, c’est parce que dans leur vision dévoyée de la Russie éternelle, la nation ukrainienne n’existe pas. Pour les dirigeants russes, l’Ukraine n’est qu’une partie de l’empire qu’ils veulent ressusciter dans toute sa sphère historique. Leur irrédentisme prétend ramener chaque russophone dans le giron d’une mère patrie magnifiée et donc dépecer les pays dans lesquels ils vivent. C’est bien là que le conflit ukrainien plonge ses racines. En 2016, Vladimi...
...ie américain et de son industrie de défense. Ne nous méprenons pas : l’Otan reste notre alliance la plus solide, la seule – à vrai dire – à pouvoir garantir notre sécurité collective. Il était donc assez prévisible que les Européens cherchent à s’abriter derrière le bouclier atlantique, dans cette tempête. D’autant que, sur le flanc est, le danger n’est pas simplement en Ukraine. Ainsi, la Biélorussie de Loukachenko marche dans les pas de Vladimir Poutine et s’invente des menaces lituano-polonaises à ses frontières. N’oublions pas cependant tous ces Biélorusses courageux, qui sont opprimés par un régime tout aussi tyrannique. Mme Svetlana Tikhanovskaïa, que nous avons reçue avec le président Larcher et vous aussi, mes chers collègues, dans cet hémicycle, a réussi à fédérer l’opposition biéloru...
...ment constitue tant pour les Finlandais que pour les Suédois. Pour les premiers, il s’agit d’un stigmate de la guerre froide qui, soudain, s’efface. Pourtant, cette neutralité contrainte, le renoncement à une politique étrangère pleinement indépendante, la fameuse « finlandisation », visait précisément à survivre à la menace russe. Ces sacrifices semblent donc aujourd’hui insuffisants face à une Russie jugée plus menaçante qu’au pire moment de l’époque du rideau de fer. En 2020, près de 20 % des Finlandais soutenaient l’adhésion à l’OTAN ; ils étaient 76 % à y être favorables en mai 2022. Les autorités d’Helsinki avaient tenté de conserver une approche équilibrée vis-à-vis de Moscou : tout cela aura été balayé par l’agression russe. Loin d’aboutir à la « finlandisation » de l’Ukraine, l’aventu...
Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, madame, messieurs les ministres, mes chers collègues, en une semaine nous avons changé d’époque. L’invasion dramatique de l’Ukraine par la Russie a rebattu en un instant toutes les cartes géopolitiques, changé nos références et bouleversé nos perspectives. Il nous faut maintenant dresser un constat lucide de la situation, en tirer les conséquences et déterminer enfin dans quelle voie il convient d’avancer. Le constat, c’est d’abord celui d’un véritable choc de valeurs. En effet, nous assistons à une mobilisation puissante, déterminée et r...
Cette consultation revient sur l’accord de 1994, lequel consacrait le statut dénucléarisé de la Biélorussie et de l’Ukraine. C’est un facteur de risque supplémentaire, ainsi qu’une preuve que le dessein de Vladimir Poutine dépasse largement la seule Ukraine. Poutine sera au moins parvenu à ce résultat : rendre à l’Europe son unité et sa détermination. Il y a seulement dix jours, qui, dans cet hémicycle, aurait cru que l’Union européenne financerait la livraison d’avions de combat à un pays en guerre ...
Nous poursuivons cette matinée consacrée à la crise russo-ukrainienne : après avoir entendu le point de vue des diplomates, ce sont deux chercheuses renommées que j'ai le plaisir d'accueillir ce matin : Mme Tatiana Kastouéva-Jean, directrice du Centre Russie/nouveaux États indépendants de l'Institut français des relations internationales (IFRI), et Mme Isabelle Facon, directrice adjointe de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Je vous remercie de vous être rendues disponibles pour cette audition. Les tensions actuelles avec la Russie, aux frontières de l'Europe, nous rappellent une époque que l'on croyait révolue, celle de la guerre fr...
... de l’OTAN s’est brouillé. Pourtant, c’est sur l’Alliance atlantique que la sécurité de l’Europe repose aujourd’hui. Mais pour qu’elle garde tout son sens, il faut qu’elle intègre les menaces d’aujourd’hui. La première question, qui, en réalité, n’est plus pensée depuis la chute du mur de Berlin, est celle de l’architecture globale de sécurité en Europe. Pour la traiter, il faudra parler avec la Russie, avec bien sûr la fermeté nécessaire et sans naïveté, mais sans dogmatisme, comme nous le faisons au Sénat. Les Européens doivent être parties prenantes à cette architecture, qui peut d’autant moins se limiter à un dialogue entre les États-Unis et la Russie que les États-Unis n’entendent plus assumer la même part dans la défense de notre continent. C’est pourquoi il faudra que le rôle des Europé...
Ainsi, quand on parle de ligne rouge, mieux vaut sanctionner, et vite, sinon, l’on risque fort de brandir des sabres de bois… En outre, il fallait intervenir pour envoyer un message clair aux alliés de la Syrie, et particulièrement à la Russie. Ce grand pays, auquel tant de liens nous unissent, doit comprendre que le rôle de grande puissance est incompatible avec le non-respect du droit international.
...idéalement sur la base d’une résolution votée par le Conseil de sécurité, sous le régime du chapitre VII de la Charte des Nations unies, autorisant le recours à la force, que ce genre d’opérations militaires trouve sa légitimité incontestable. Toutefois, force est de constater qu’en utilisant son droit de veto à douze reprises sur le dossier syrien, dont six fois au sujet des armes chimiques, la Russie a paralysé l’action du Conseil de sécurité, y compris pour ce qui concerne le volet humanitaire. Là encore, nous pouvons regretter que les membres permanents du Conseil de sécurité n’aient pas tous accepté la proposition française de s’abstenir d’utiliser ce droit de veto en cas de crime de masse. Le Gouvernement se fonde sur la résolution 2118 de septembre 2013, relative au démantèlement du pr...
... il vous reste à repartir au combat ; mais ce combat, c’est celui de la paix. Bien sûr, nous éprouvons souvent le sentiment de l’impuissance, mais nous avons aussi la chance de pouvoir dialoguer avec le monde entier ; et, à cet effort, le Sénat prend résolument sa part. Notre commission va du reste assurer un suivi actif et vigilant de cette crise. Il faut en effet maintenir le dialogue avec la Russie, naturellement – et nous le faisons –, avec l’Iran et avec la Turquie – même si ce n’est pas si facile. Ce sont les acteurs présents sur le terrain. Mais, bien au-delà, il faut dialoguer avec les organisations africaines, avec les partenaires régionaux, avec l’Arabie saoudite, avec Israël… Certes, les difficultés sont grandes, et, une fois de plus, l’Europe aura montré son impuissance et ses div...
... le ministre, nous allons suivre et appuyer vos efforts pour une diplomatie de la paix, pour une diplomatie du dialogue. Le projet de résolution que la France a fait circuler samedi est une première étape. Il montre les efforts inlassables de notre diplomatie pour replacer les Nations unies au centre du jeu diplomatique et appeler les autres nations à assumer leurs responsabilités. La visite en Russie, en mai prochain, du Président Macron, laquelle semble être confirmée, sera très importante à cet égard. Elle devra permettre au chef de l’État de faire comprendre aux Russes qu’ils ne retrouveront leur rôle sur la scène internationale que s’ils respectent le droit international : cette visite devra servir la paix. Mais il est un rôle particulier que la France doit assumer. Je pense à la dimensi...
Je vous présente maintenant la contribution de notre commission au rapport conjoint que nous avons engagé avec la commission homologue du Conseil de la Fédération de Russie. J'ai associé à ce travail Robert del Picchia et Gisèle Jourda, membres de la délégation conduite à Moscou l'année dernière par Jean-Pierre Raffarin, où avait germé l'idée de ce rapport conjoint. Au cours des dernières heures, nos collègues du Conseil de la Fédération ont souhaité, à la lecture de notre partie du rapport qu'ils estimaient peut-être un peu dure, ajouter des paragraphes complément...
Vous le voyez, notre démarche est équilibrée. Nous constatons les éléments positifs et nous n'occultons aucune des difficultés : ingérence dans les processus électoraux, cyberattaque, Crimée, Donbass, Syrie ; ces sujets sont posés. Mais nous voulons les dépasser par le dialogue, car la Russie sera incontournable pour le règlement des conflits. J'espère que nos homologues vont nous remettre leurs compléments rapidement et que nous ne devrons pas reporter sine die la publication de ce rapport, qui constitue une première. Je le répète, j'ai été très attentif au respect de la méthodologie permettant à chacun de s'exprimer tout à tour sur chaque sujet.
Monsieur le secrétaire d’État, le Conseil européen intervient à un moment où l’Europe traverse une crise sans précédent. Votre tâche est donc immense. Pour ma part, j’évoquerai les trois points essentiels inscrits à l’ordre du jour du Conseil : la Russie, les migrations et la politique commerciale. Pour ce qui concerne tout d’abord la Russie, je ne reviendrai pas sur l’épisode désolant qui a conduit à l’annulation de la visite du président russe à Paris. La commission des affaires étrangères a déjà dénoncé hier cette annulation dans cet hémicycle, par la voix de son président. La diplomatie française, singulière et indépendante, devrait plutôt ...
...tique. On le voit, en particulier, en Arctique, où le réchauffement facilitera l’accès à des ressources géologiques et biologiques abondantes, jusque-là inaccessibles. Le recul de la glace ouvrira de nouvelles routes maritimes, tandis que la fonte du pergélisol libérera des terres agricoles. Ces perspectives, dans un contexte de concurrence entre États riverains et de tensions entre l’OTAN et la Russie, devraient être analysées avec attention. Le risque d’une accélération des migrations environnementales est, lui aussi, particulièrement inquiétant. L’arrivée en Europe d’un million de réfugiés n’est rien, comparée aux 72 millions de personnes qui seraient forcées de se déplacer si le niveau des mers ne s’élevait que de 50 centimètres, ce qui a des chances de se produire avant la fin du siècle ...
Je voudrais vous interroger sur les relations entre la France et la Russie. Elles ont subi des phases de grande tension, notamment autour de l'affaire ukrainienne, avec des conséquences connues de tout le monde, notamment le régime de sanctions qui a été imposé par une partie de l'Europe à l'endroit de la Russie. Ces sanctions ont du reste eu des conséquences assez néfastes pour notre propre pays, entre autres dans le domaine agricole et agroalimentaire. On a assisté, ...
Je remercie à mon tour M. del Picchia pour ce travail approfondi sur un sujet complexe. Ce dossier suscite toutefois un certain nombre d'interrogations. Il illustre tout d'abord l'état des relations franco-russes. C'est à mon sens une grave erreur que de ne pas considérer la Russie comme un interlocuteur obligé, quelle qu'ait été son attitude en Ukraine, pour le règlement des situations diplomatiques difficiles et des crises, en Syrie et ailleurs. Pour une fois, le sujet ne fait pas consensus - une rareté dans le domaine de la politique étrangère. Les rapports avec la Russie ont toujours été considérés comme un élément essentiel de notre diplomatie. Nous avons rencontré ici...
Je souhaiterais vous interroger sur l'état des relations américano-russes. Après le « reset » de Barack Obama, nous avons assisté à une détérioration sensible des relations entre les deux pays, même s'ils ont réussi récemment à s'entendre sur le dossier du nucléaire iranien ou sur la destruction de l'arsenal chimique en Syrie. Pensez-vous que l'on va vers une rivalité ou une complicité entre la Russie et les Etats-Unis ? Que faut-il penser également de la démographie russe ?
L'évolution démographique de la Russie n'est-elle pas un handicap dans son aspiration à retrouver un statut de grande puissance ? L'absence ou la présence insuffisante de la Russie pose problème dans la résolution de certaines crises, mais l'image internationale dégradée de la Russie en raison de son fonctionnement politique interne et de la situation des droits de l'homme ne pose-t-elle pas un problème dans l'accès à la restauratio...
Il y a en Russie quinze pour cent de musulmans et huit Républiques qui portent le nom de peuples à majorité musulmane. Quelle est la part de la politique intérieure russe dans la position de la Russie ? Par ailleurs, est-ce que nous ne sommes pas en train de toucher le fond en termes d'utilité pour le CSNU ? Nous comprenons bien les traces laissées par l'intervention en Libye, mais tout de même, l'affaire syrienn...