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Interventions sur "agriculteur" de Daniel Salmon


59 interventions trouvées.

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, maintes fois mis à l’ordre du jour, le sujet majeur des pensions de retraite des agriculteurs touche à de nombreux enjeux, dont la question essentielle du revenu ou encore celle de la transmission et de l’installation. Les propositions de loi se succèdent, mais sont rarement efficientes. Ce texte d’appel risque de ne pas faire exception. Quand, au bout de plus de quarante années de labeur, les agriculteurs peuvent enfin prendre leur retraite, ils se retrouvent avec une pension au nivea...

...r l’amendement de nos collègues socialistes, que nous soutenons complètement, et à soulever la question des conjoints, qui sont aujourd’hui bien souvent des conjointes. Ces dernières subissent une double peine : d’une part, leur carrière ayant souvent été fractionnée, le montant de leur retraite est insignifiant ; d’autre part, elles doivent fréquemment assumer une autre fonction. En effet, les agriculteurs étant exposés aux pesticides, ils sont sujets aux maladies professionnelles, qui se déclarent souvent, hélas ! au moment de la retraite. Leurs conjointes doivent alors assumer, en plus du reste, l’assistance à leur mari. Il est donc urgent de prendre en compte la question des conjointes d’agriculteurs.

Cela a été dit, l’adoption de cette proposition de loi permettrait à certains agriculteurs de gagner 188 euros de plus par mois. La moyenne étant de 47 euros supplémentaires par mois, on comprend aisément que si certains gagnent 188 euros de plus, les autres gagneront 5, 10 ou 15 euros de plus qu’auparavant. Les agriculteurs ne demandent pas l’aumône, ils veulent simplement percevoir une retraite décente, proportionnelle à leur investissement pour la Nation.

Or cette proposition de loi n’est pas à la hauteur. C’est pourquoi nous nous abstiendrons. Les revenus des agriculteurs sont très inégaux. Nous le savons, certains grands céréaliers, certains éleveurs porcins n’ont aucun problème à s’assurer des revenus pour leurs vieux jours, car ils ont pu investir dans l’immobilier.

Ce n’est pas le cas de nombreux agriculteurs. Dans mon département, certains éleveurs laitiers n’ont jamais eu de revenus suffisants leur permettant d’investir. C’est là que le bât blesse. Il va falloir agir pour ces véritables oubliés de la retraite agricole. Labeur et labour ont la même racine latine : labor, qui signifie la peine, l’effort. Nos agriculteurs ont droit à une retraite qui soit vraiment à la hauteur de leur labeur.

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, alors que les mobilisations se poursuivent, et à dix jours de l'ouverture du salon de l'agriculture, nous voici réunis pour débattre de l'avenir de notre modèle agricole. Si la colère des agriculteurs ne nous a pas surpris, elle a révélé au grand jour à l'ensemble de nos concitoyens l'ampleur de l'impasse dans laquelle le système actuel nous a conduits. La question du revenu agricole s'est rapidement imposée comme centrale dans le débat. Et pour cause : en 2022, plus de 11 000 agriculteurs percevaient le revenu de solidarité active (RSA) et 40 000 d'entre eux la prime d'activité, sachant que...

...de l'écologie punitive ! Il nous faut construire l'accès de toutes et tous à une alimentation de qualité, conformément à la voie tracée par les expérimentations, sans cesse plus nombreuses sur les territoires, de sécurité sociale de l'alimentation. Aussi, madame la ministre, quand votre gouvernement cessera-t-il d'accélérer dans la mise en œuvre de ce système qui appauvrit la grande majorité des agriculteurs aux dépens de notre environnement et de notre santé ? Attendrez-vous l'extinction du dernier insecte et du dernier oiseau des champs ? Attendrez-vous l'implosion de notre système de santé ? Changer d'indicateur ne change pas la réalité ! Quand cesserez-vous de tendre l'oreille à la fabrique du doute ? Les agriculteurs ne veulent pas travailler plus, mes chers collègues, …

... crise. Le malaise est palpable depuis des décennies. Il se cristallise aujourd’hui, car la coupe est pleine : le revenu agricole chute inexorablement, alors que les prix alimentaires augmentent. Jamais la question du partage de la valeur n’a été aussi cruciale. Les marges de l’agro-industrie ont atteint 48 % en 2023 ! La problématique n° 1 est bien la faiblesse du revenu agricole, qui épuise les agriculteurs. Le Gouvernement et le syndicat majoritaire font de la diversion en réduisant la contestation à celle des normes environnementales, à la question des jachères. Le syndicat majoritaire agite l’écologie comme un épouvantail, pour mieux masquer les échecs sinistres des politiques menées depuis des décennies : organisation d’une concurrence déloyale, confiscation de la politique agricole commune (...

Les agriculteurs sont en première ligne. Ils savent parfaitement que nous devons agir sans tarder pour limiter le réchauffement climatique et pour nous adapter, mais il faut les accompagner. Voilà ce qui manque aujourd’hui dans votre politique, qui est insignifiante à ce niveau-là. On comprend donc bien l’émoi de toute la profession. Sept ans ont déjà passé, il vous reste quelques années : agissez !

...e sont pas un guichet ouvert sans limites. Je l’entends. Cependant, dans le même temps, vous accordez 10 milliards à la planification écologique. Là, nous ne demandons que 100 millions. Notez par ailleurs que cette demande est complètement transpartisane. Ainsi, vous avez reçu un courrier rédigé par trente-cinq parlementaires de Bretagne, tandis que de nombreuses organisations, allant des Jeunes Agriculteurs de Bretagne jusqu’à Eaux et rivières de Bretagne, réclament que le paiement des Maec soit assuré, car il s’agit d’un engagement de l’État ! Les agences de l’eau abonderont ce dispositif, dites-vous, mais dans quelle mesure ? Irons-nous jusqu’au bout de la démarche ? Les attentes sont réelles, monsieur le ministre.

Je suis convaincu qu’il sera voté par un certain nombre d’entre nous ici, ce qui montrera aux agriculteurs que nous prenons leurs attentes en compte. Les agriculteurs, eux aussi, ont fait leur budget en fonction de ce qu’ils pensaient faire financer par les Maec. Nous ne pouvons les trahir de la sorte.

Nous souhaitons augmenter de 60 millions d'euros le budget alloué à l'ACJA afin de mieux soutenir les installations en agriculture. Entre 2010 et 2020, la France a perdu 101 000 exploitations agricoles et 50 % des agriculteurs et agricultrices seront en âge de prendre leur retraite dans les dix ans à venir. Il est donc primordial de renforcer le soutien à l'installation. On le voit, le modèle agricole ne fonctionne pas très bien. Le montant initial de cette aide à l'installation s'élevait à 4 469 euros. Cependant, début octobre, un arrêté du ministère de l'agriculture a réduit son montant à 3 100 euros pour le paieme...

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, les importations augmentent, ce qui pénalise à la fois nos agriculteurs et l'environnement, car les produits importés sont généralement soumis à des normes moins exigeantes que celles qui sont imposées dans notre pays. Pour nous, la solution à cette problématique n'est pas à chercher dans un recul de nos exigences environnementales ou sociales, mais dans un travail actif sur des clauses miroir et sur une relocalisation de l'alimentation. Nous souhaitons d'ailleurs ...

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous le savons tous, notre agriculture fait face à de nombreux défis, qui sont chaque jour plus prégnants : dérèglement du climat, effondrement de la biodiversité, revenu agricole, mal-être des agriculteurs, concurrence déloyale conduisant à des importations, renouvellement des générations, attentes sociétales en matière de bien-être animal et de qualité de l'alimentation. Devant ces enjeux, ce budget reste malheureusement largement insuffisant sur de nombreux plans. S'agissant de l'installation-transmission, le flou total règne sur la mise en œuvre du fonds Entrepreneurs du vivant. En parallèle,...

...e prise de conscience. Elle se doit d'être concrétisée dans ce PLF. Je rappelle que, sur ces deux sujets, des amendements ont été votés à l'Assemblée nationale. Ils n'ont – hélas ! – pas été retenus dans le cadre du 49.3. Ensuite, il y a le problème des financements de la planification écologique. Ceux-ci reposent avant tout sur l'investissement, avec le risque de contribuer à l'endettement des agriculteurs s'il n'est pas ciblé. Or nous sommes convaincus que ce n'est ni la robotique ni le numérique qui nous permettront de relever les défis environnementaux. Nous devrions bien davantage miser sur des moyens d'animation territoriale et d'accompagnement largement négligés par ce budget. § Toujours en ce qui concerne la transition écologique, nous dénonçons le revirement sur l'augmentation de la redev...

...nt vise à donner une réalité au plan Éco'Azot, adopté sur l'initiative du Sénat dans le cadre des débats sur la loi Climat et résilience. On le sait, l'usage des engrais azotés de synthèse accentue notre dépendance énergétique et pénalise notre souveraineté, dans un contexte de tension géopolitique lié à la guerre en Ukraine. Leur prix ayant explosé, il est aussi un facteur de fragilité pour les agriculteurs. Je rappelle que ces engrais sont responsables d'un quart des émissions des gaz à effet de serre du secteur agricole.

...l'eau. Certes, le projet de loi de finances pour 2024 prévoit la poursuite du plan Protéines, ainsi que des financements pour la transition des engins agricoles en vue notamment de réduire l'utilisation des engrais azotés. Toutefois, ces financements sont insuffisants. En cohérence avec le vote du Sénat de 2021, nous nous devons de donner une réalité au plan Éco'Azot et d'aider concrètement nos agriculteurs à se passer de ces produits fossiles.

En France, nous avons du mal à appliquer le principe pollueur-payeur. En l'espèce, c'est le pollué qui est puni. Il est donc nécessaire de trouver les moyens d'indemniser les agriculteurs bio, lorsque leurs cultures sont polluées par l'épandage de prosulfocarbe effectué par un agriculteur voisin. Monsieur le ministre, vous avez annoncé la mise en place d'un tel fonds dans le cadre du futur plan Écophyto, ce qui est une bonne chose. Toutefois, selon la Fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab), avec laquelle nous avons discuté, les agriculteurs bio ne peuvent pas atte...

Au travers de cet amendement, nous proposons de mettre en œuvre, dès à présent, une mesure pragmatique pour favoriser l'installation d'agricultrices et d'agriculteurs. Il s'agit de déployer, au sein des lycées agricoles, un réseau d'espaces de test. J'en ai visité un, hier, en Seine-et-Marne, qui m'a semblé très pertinent. Il permet à de jeunes agriculteurs de tester leurs processus agricoles et, ainsi, de partir sur de bonnes bases. Ces espaces de test sont des couveuses ou des pépinières, qui mettent à disposition des moyens de production, pour un temps d...

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous le savons tous, notre agriculture fait face à de nombreux défis, qui sont chaque jour plus prégnants : dérèglement du climat, effondrement de la biodiversité, revenu agricole, mal-être des agriculteurs, concurrence déloyale conduisant à des importations, renouvellement des générations, attentes sociétales en matière de bien-être animal et de qualité de l’alimentation. Devant ces enjeux, ce budget reste malheureusement largement insuffisant sur de nombreux plans. S’agissant de l’installation-transmission, le flou total règne sur la mise en œuvre du fonds Entrepreneurs du vivant. En parallèle,...