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Madame la ministre, vous avez sans doute pris connaissance de l'excellent rapport de Sandrine Doucet sur les priorités et les difficultés du développement du parcours artistique et culturel des enfants. Il faut s'ouvrir. Les activités artistiques ne peuvent pas être organisées uniquement dans le monde de l'école. Il a beaucoup été fait appel aux artistes locaux pour animer les ateliers périscolaires. Qu'en sera-t-il avec le retour à la semaine de quatre jours ? À propos de la diffusion les oeuvres, je vous informe qu'une mallette pédagogique a été créée avec la Réunion des musées...
...ui propose une réorganisation, n'implique pas automatiquement que ce soit la culture qui soit la première touchée. C'est une question de choix politique et de priorités à établir. Il ne faudrait pas qu'on assimile trop rapidement causes et conséquences et que les restrictions budgétaires qui doivent être portées par tous, ne se traduisent pas immédiatement par des coupes sombres dans les dépenses culturelles. D'autres questions se posent. Ces dernières années, il y a eu un foisonnement d'initiatives culturelles et de création de lieux de culture. Mais ce sont toujours les mêmes qui fréquentent ces lieux. Il n'y a pas suffisamment d'ouvertures et d'élargissement des publics, ce qui pose la question de l'éducation artistique et culturelle. Les pratiques culturelles doivent devenir naturelles ; cela...
Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je commencerai mon intervention en rebondissant sur les propos que vient de tenir Anne-Marie Escoffier et en évoquant une réalité. Très souvent, trop souvent, les budgets consacrés à l’action culturelle peuvent paraître aux yeux de certains superflus, et les élus locaux, voire nationaux, doivent quelquefois se battre et ferrailler pour obtenir des budgets à la hauteur de leurs ambitions. Or, cela a été dit, en ce début d’année, un rapport des inspections générales des finances et des affaires culturelles a rappelé le poids considérable de la culture dans notre richesse nationale : 3, 2 % du P...
...raduit sûrement un sentiment de surprise face à cette ampleur financière de la culture, autant qu’un attachement fort à une « industrie » définitivement pas comme les autres ! Rappelons-nous ce que disait Malraux : la culture est « ce qui fait de l’homme autre chose qu’un accident de l’univers ». Elle est ce qui permet de lier les individus ensemble, de ne pas les désunir. Les biens et services culturels véhiculent des valeurs, du contenu et du sens, aussi bien pour l’accomplissement de soi qu’au service de notre construction collective. Cette idée de cohésion sociale à laquelle j’associe la culture est devenue, à certains égards, un lieu commun. Tout le monde y recourt, tout le temps, prenant ainsi le risque de vider de contenu ce qui, pourtant, représente un fondement de notre société. Parle...
...ais la culture est partie intégrante du contrat de plan : le Fonds régional d'art contemporain (FRAC) a été reconstruit lors du précédent CPER et la négociation sur le prochain contrat porte aussi sur la culture. Je crois, ensuite, qu'il ne faut pas se laisser abuser sur les financements croisés et que les collectivités territoriales savent bien pourquoi elles participent aux différents projets culturels. Ma commune accueille un centre de développement chorégraphique : la région y participe et ce faisant, elle demande qu'on réserve des places aux artistes régionaux. Il en va de même pour le département, qui assortit sa participation de demandes précises en direction des publics défavorisés ou handicapés, ou encore pour la commune, qui attend un retour pour l'éducation artistique des élèves de pr...
Il y a quelques années l'accord Lang-Tasca avait créé une véritable impulsion pour la diffusion des matières artistiques. Puis la priorité a été donnée aux enseignements fondamentaux. Ils sont certes essentiels, mais il faudrait susciter un nouvel élan : être un adulte culturellement accompli ayant des connaissances et une réelle appétence pour la culture, suppose d'avoir été placé enfant dans un environnement favorable. C'est l'un des objets de la réforme sur les rythmes scolaires et du projet éducatif territorial, qui prévoit une coopération entre l'éducation nationale, les lieux où s'expriment la culture et les arts, et les collectivités. Nous devons nous appuyer su...
La culture crée du sens, du lien, de la relation, particulièrement dans les communes. La voie moyenne, entre l'échelon communal et le niveau intercommunal, ne réside-t-elle pas dans la mise en réseau des établissements ? Nous parviendrons ainsi, sur nos territoires, à une palette variée d'offres culturelles, qui ne soient ni redondantes ni concurrentes. Cela suppose une réflexion sur la prise de la compétence culturelle. Celle-ci peut très bien rester partielle, il faut y songer car le transfert total freine les avancées.
Vous relevez l'augmentation du temps passé devant la télévision. Avez-vous analysé l'évolution de ses contenus, de la place des émissions culturelles ? Vous vous inquiétez des jeunes adultes, mais avez-vous mesuré l'impact de la sensibilisation des jeunes publics, même après une période de « blanc », sur les pratiques culturelles adultes ? Le grain semé dans la jeunesse lève-t-il à l'âge adulte ?
... aux libertés et responsabilités locales, les transferts de monuments aux collectivités sont effectués « à titre gratuit et ne donnent lieu au paiement d’aucune indemnité, droit, taxe, salaire ou honoraires ». Or l’article 5 de la présente proposition de loi remet en question ce principe de gratuité, qui s’applique désormais aux seules demandes de transfert de propriété accompagnées d’un « projet culturel ». Si l’objet du transfert est déclaré non culturel, sa cession à titre onéreux est possible. Dans ce cas précis, la collectivité n’a pas à présenter de projet culturel spécifique et peut utiliser le monument pour tout usage, sans aucun contrôle, et le revendre ensuite à une personne privée pour n’importe quel usage. À ce propos, je souhaite revenir sur un exemple récent illustrant parfaitement...
...ans notre pays un large écho de la part de parents qui, pour 98 % ou 99 % d’entre eux, vous le savez bien, plébiscitent déjà l’école maternelle ? Qu’avez-vous à craindre de la part d’enfants à qui vous offrirez la possibilité de grandir, de se construire, d’acquérir des connaissances ? Je pense en particulier aux enfants de familles défavorisées qui n’ont pas tous la chance de bénéficier du bain culturel leur permettant d’acquérir les outils pour devenir, demain, des élèves qui réussissent et, après-demain, des citoyens bien intégrés ? Je reçois donc votre sourire comme une insulte.
J'aimerais évoquer les motivations que nous devons mettre en avant pour convaincre car la lourdeur apparaît comme une difficulté. Le projet culturel prime et la vocation est l'éducation artistique, la sensibilisation sur le territoire. Nous avons des difficultés à faire venir un partenaire essentiel qu'est l'éducation nationale. Le ministère de la culture et de la communication a-t-il les moyens de le motiver pour être partenaire dans un projet d'EPCC ?
...ère. En vertu de l’article 97 de la loi du 13 août 2004, les transferts de monuments aux collectivités « sont effectués à titre gratuit et ne donnent lieu au paiement d’aucune indemnité, droit, taxe, salaire ou honoraires. » Au sens de l’article 5 de la présente proposition de loi, le principe de gratuité est remis en question. Il s’applique désormais aux seuls transferts justifiant d’un projet culturel. Si l’objet est déclaré non culturel alors sa cession à titre onéreux devient possible. La boîte de Pandore est ainsi ouverte et le risque est grand de voir notre patrimoine monumental bradé. La recherche d’un profit immédiat, par la revente à une personne privée, serait susceptible, à l’avenir, de motiver à titre principal la demande d’acquisition. Par ailleurs, qu’il s’agisse des consultation...