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Interventions sur "restitution" de Pierre Ouzoulias


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...française – modèle Montmorency, 1820, fabriqué en Haute-Alsace –, il a été donné par un général français et repris par un général français ! Est-ce vraiment ce qu’aurait choisi le Sénégal ? Je n’en suis pas sûr. D’ailleurs, quand on reprend le rapport Sarr-Savoy, on s’aperçoit que la demande vient non de la République du Sénégal, mais de la famille d’Omar Tall. Or le même rapport précise que les restitutions doivent relever de relations d’État à État. Il s’agit d’une clause forte, qui, manifestement, n’a pas été respectée en l’occurrence. Un débat contradictoire et public, fondé sur des pièces, est donc bel et bien nécessaire, faute de quoi l’on en arrive à de telles décisions. Nous avons voté cet article à l’unanimité. Je ne le regrette pas. Mais on sent que l’on nous a un peu forcé la main : si l...

...gne pas de l'image qu'ils se font d'Omar Tall comme dignitaire religieux qui a introduit le soufisme sunnite au Sénégal - dimension qui aurait d'ailleurs sans doute méritée d'être un peu plus mise en avant en raison du contexte. Au demeurant, la représentation diplomatique de ces deux pays nous a brossé les contours du programme culturel et d'échanges très structuré qui pourrait accompagner ces restitutions. Je reconnais qu'il emporte l'adhésion. Dans ces conditions, la restitution des objets peut contribuer à refonder nos relations culturelles avec ces pays et je trouve cette démarche très constructive. Toujours en ce qui concerne la méthode, je regrette que le Gouvernement ait repris à son compte certains arguments du rapport Sarr-Savoy, sans faire connaître sa position sur d'autres évoqués par...

...out en faisant des conservateurs du patrimoine de simples gardiens des collections. Les collections sont nationales et, en dernier ressort, la représentation nationale doit pouvoir décider que, pour des raisons politiques d'importance, des pièces puissent en sortir. Je vous le dis sans ambages : autant l'argumentaire développé par l'ambassade du Bénin m'a convaincu, autant j'ai des doutes sur la restitution du sabre, modèle 1820 de l'officier d'infanterie français, dont le musée de l'Armée détient sans doute une centaine d'exemplaires. Par ailleurs, la France aurait pu tout aussi bien envisager de le remettre au Mali de manière parfaitement légitime, puisque l'Empire toucouleur qu'El Hadj Omar Tall a constitué était étendu sur l'actuel Mali bien plus que sur le Sénégal. Enfin, d'après ce que j'ai co...

...que si tous les objets étaient restitués à leurs pays d'origine, ce serait une perte globale pour l'humanité. Je suis sensible à ce que vous avez dit sur la nécessité d'engager un travail scientifique constant sur les collections, pour mieux comprendre l'originalité de leur fonction et leur origine. Madame la présidente, nous devons dire aux tutelles que, pour dépasser le discours facile sur la restitution des biens, un travail reste à faire pour permettre au plus grand nombre de comprendre la constitution des collections, leur raison d'être. Lorsque j'étais à l'Institut national du patrimoine, on nous expliquait que notre priorité était l'accueil du public, avant le récolement des collections : les choses ont changé, il faut insister sur la nécessité de réinvestir cette dimension de la constitutio...

J'aimerais vous remercier, madame la présidente, car il était important de réagir promptement et fermement pour imposer l'avis de la représentation nationale dans un processus où elle a été singulièrement oubliée, malgré ses travaux antérieurs, notamment ceux conduits au sein de la commission de la culture. Des débats nourris ont été complètement ignorés et on est reparti sur ce dossier des restitutions comme s'il ne s'était rien passé. Ce dossier au niveau international est complexe. L'Unesco a autrefois émis un certain nombre de réflexions à ce sujet. Elles ont abouti à une convention sur le trafic illicite des biens culturels signée en 1970, même si celle-ci ne couvre toutefois pas la totalité de la problématique. L'Unesco dispose depuis 1978 d'un comité chargé de réfléchir à toutes ces que...