Interventions sur "Éducation"

898 interventions trouvées.

Photo de Max BrissonMax Brisson :

...hers collègues, notre école est en crise. Évaluation après évaluation, la faillite se précise. Selon une récente enquête portant sur 7 039 établissements et 795 000 collégiens, 53 % des élèves entrant en classe de quatrième ne maîtrisent pas les compétences élémentaires requises en français, un chiffre qui atteint 55 % concernant les mathématiques. Pis encore, dans les établissements classés en éducation prioritaire, 79 % des élèves ne comprennent pas la langue française et 83 % d'entre eux ignorent les bases du calcul. La mobilité sociale en France est la plus faible d'Europe ; les actes de violence et les atteintes à laïcité se multiplient ; la crise des vocations s'amplifie. Ainsi, 4 000 postes n'ont pas été pourvus l'année dernière au concours et 39 270 enseignants ont démissionné. J'y vois...

Photo de Aymeric DUROXAymeric DUROX :

...rai pas l'injure, monsieur le ministre, de vous donner la bonne. La deuxième question demande combien vaut la moitié de 70, présentant toujours un choix entre quatre réponses. Tout le reste est pathétiquement à l'avenant. Il s'agit de questions de niveau théorique CE2 ou CM1, auxquelles près de six élèves de quatrième sur dix échouent à répondre correctement. Dans les établissements classés en éducation prioritaire, la situation est bien pire : 80 % des élèves ne comprennent pas la langue française et 83, 5 % ignorent les bases du calcul. Les trois quarts des élèves présentant un retard scolaire ne savent ni lire ni compter. Le professeur d'histoire-géographie que j'étais il y a encore deux mois se souvient avec effarement des fautes d'orthographe et du niveau de culture générale moyen en secon...

Photo de Colombe BROSSELColombe BROSSEL :

...ers collègues, dans un contexte de démographie scolaire à la baisse, ce budget est celui des occasions manquées. La baisse démographique aurait pu vous conduire à ne pas détruire des postes d'enseignants pour faire enfin baisser le nombre d'élèves par classe, qui demeure le plus élevé en Europe. La communauté éducative, ce sont les enseignants, mais également tous les adultes qui concourent à l'éducation des élèves. Sur ce point aussi, votre budget apparaît comme celui des occasions manquées. Ces adultes, ce sont les personnels d'encadrement, les personnels de direction chargés du pilotage administratif et pédagogique des établissements ; ce sont, encore, les conseillers principaux d'éducation (CPE), les assistants d'éducation (AED), qui sont des acteurs importants de la vie scolaire ; ce sont, ...

Photo de Béatrice GosselinBéatrice Gosselin :

...onscience du triste niveau de nos élèves en sciences et en mathématiques, les résultats des classes de CM1 et de quatrième se situent bien en dessous de la moyenne européenne et un élève de collège sur quatre ne maîtrise pas la lecture. Après le choc issu des résultats obtenus aux tests Pisa, qui révélait une baisse du niveau des élèves allemands en 2002, Edelgard Bulmahn, ministre fédérale de l'éducation, déclarait : « Une chose est claire : les bases de l'apprentissage réussi se construisent dès le plus jeune âge. Nous devons donc concentrer nos efforts sur l'éducation des jeunes enfants. » Vous avez également décidé d'insister sur les mathématiques et sur le français, je m'en réjouis. Pour remettre l'accent sur les apprentissages fondamentaux en classe de CP, il convient de doubler le nombre d...

Photo de Agnès EVRENAgnès EVREN :

...estes, les arrachant au déterminisme social. Pour d'innombrables enfants, cette promesse d'ascenseur social a bien été tenue. Je le sais d'autant mieux que j'en ai bénéficié moi-même et je veux le dire simplement, avec toute la reconnaissance de la jeune fille que je fus, élevée aux côtés de neuf frères et sœurs, issue d'un milieu modeste, élève boursière scolarisée dans un lycée alors en zone d'éducation prioritaire (ZEP), dans le Val-de-Marne. Je sais ce que je dois à cette école républicaine : je lui dois tout. Elle m'a même appris le français, une langue que nous ne parlions pas à la maison. J'en ai tiré la conviction que, dans la vie, tout est possible, rien n'est déterminé, rien n'est donné, rien n'est facile ; il faut savoir affronter les difficultés avec courage et, surtout, travailler t...

Photo de Max BrissonMax Brisson :

Il s'agit d'un marronnier de l'éducation nationale. Chaque année, le ministère de l'éducation nationale, qui est pourtant le ministère de la formation par excellence, est celui qui consacre le moins de crédits à la formation de ses agents. Or, en dépit du niveau modeste de ces crédits comparé à celui des autres ministères, on constate également chaque année leur sous-consommation. Vous avez eu des paroles fortes, monsieur le ministre...

Photo de Colombe BROSSELColombe BROSSEL :

Les assistantes et les assistants d'éducation (AED) sont souvent la première personne qui accueille les enfants à la grille de l'établissement. Véritables contacts de proximité, ils peuvent être amenés, parfois les premiers, à détecter des situations compliquées pour les élèves. Ces personnels souvent jeunes et très engagés doivent être soutenus. Comme je l'indiquais précédemment, on compte en moyenne un AED pour près de 100 élèves. Cet am...

Photo de Mathilde OLLIVIERMathilde OLLIVIER :

Si le recrutement de 3 000 équivalents temps plein (ETP) d'AESH prévu dans le projet de loi de finances pour 2024 va dans le bon sens, force est de constater que les effectifs demeurent insuffisants pour traiter les nombreuses demandes et pour couvrir l'ensemble des besoins. Nous observons en effet de réelles difficultés d'accès à l'éducation pour les enfants en situation de handicap. Pour rappel, 430 000 élèves sont aujourd'hui en situation de handicap, un nombre en constante augmentation depuis le début des années 2000. Nous devons pourtant garantir à chaque enfant, quel que soit son handicap, le droit à la scolarisation. Par cet amendement, nous demandons donc un nouveau geste de recrutement massif de 4 000 AESH à temps complet. ...

Photo de Marie-Pierre MonierMarie-Pierre Monier :

... quelque 900 euros par mois, ce qui les place en dessous du seuil de pauvreté, alors qu'ils déploient une énergie considérable pour que les enfants en situation de handicap soient accueillis dans de bonnes conditions et dans une école réellement inclusive. Depuis la loi du 16 décembre 2022 visant à lutter contre la précarité des accompagnants d'élèves en situation de handicap et des assistants d'éducation, adoptée sur l'initiative des parlementaires socialistes, les AESH sont recrutés en CDI au bout de six ans d'exercice et ont la possibilité de l'être au bout de trois ans. Il convient désormais d'améliorer leurs conditions d'exercice – recrutement à temps plein, affectation au suivi d'un enfant ou dans un secteur cohérent et traitement décent. L'augmentation que nous proposons, loin d'être suff...

Photo de Marie-Pierre MonierMarie-Pierre Monier :

... éducatives du quinquennat, mes collègues Max Brisson, Annick Billon et moi-même pointions déjà l'écart de 12 221 ETP entre le nombre d'ETP créés dans le primaire en 2018 et2022 et les besoins humains afférents à la mise en œuvre du dédoublement des classes de grande section, CP et CE1 en REP et REP+, ainsi qu'au plafonnement à vingt-quatre élèves des classes de grande section, CP et CE1 hors éducation prioritaire. La baisse du nombre d'élèves prévue à l'horizon 2027 constitue pourtant une opportunité de mettre en œuvre ces politiques dans de bonnes conditions, sans le faire au détriment des conditions d'apprentissage dans d'autres territoires – je pense notamment au maintien des classes dans nos territoires ruraux. Nos élus locaux sont en effet nombreux à craindre qu'une nouvelle classe de l...

Photo de Olivier PaccaudOlivier Paccaud, rapporteur spécial :

Je suis défavorable à vos deux amendements en raison des arguments démographiques que vous avez cités, madame Monier. Je reconnais toutefois que vous pointez une difficulté réelle. Dans nos territoires, notamment dans des zones périurbaines et rurales, les inspecteurs de circonscription informent les maires d'éventuelles fermetures de classes. Le redéploiement des postes en faveur des zones d'éducation prioritaire, dans lesquelles 16 000 postes ont été créés depuis 2017, suscite un légitime sentiment d'injustice, car cela se fait au détriment de la ruralité, que l'on dévitalise. Certains inspecteurs menacent de fermeture des classes de 18 élèves, alors que, quelques kilomètres plus loin, un effectif de 12 élèves est jugé opportun.

Photo de Olivier PaccaudOlivier Paccaud, rapporteur spécial :

Il est contradictoire de vanter les petits effectifs en zone d'éducation prioritaire et pas ailleurs, monsieur le ministre, d'autant que de nombreux élèves qui pourraient relever des dispositifs d'éducation prioritaire résident en zone rurale ou périurbaine – la Cour des comptes a publié un excellent rapport sur ce sujet. La carte d'éducation prioritaire n'a pas été réformée depuis 2014. Il convient de repenser les périmètres, et sans doute les effectifs, afin de réi...

Photo de Max BrissonMax Brisson :

Il y a en effet un problème, comme l'a souligné le rapporteur, mais je ne poserai pas le débat dans les mêmes termes que Marie-Pierre Monnier. Le premier point sur lequel nous devons nous interroger tient au fait que nous consacrons à l'éducation un budget plus important que la moyenne des pays de l'OCDE, mais que nous détenons les taux d'encadrement les plus faibles. Le problème vient certainement de ce que le budget finance des postes d'enseignants qui ne sont pas devant des élèves. Le deuxième problème, qu'a parfaitement présenté le rapporteur, vient de la nécessité de revoir la carte scolaire pour l'inscrire dans l'avenir, en tenant ...

Photo de Stéphane SautarelStéphane Sautarel :

...es élus locaux – mon collègue Max Brisson vient d'en parler. En effet, dans les territoires ruraux, une suppression de poste entraîne forcément une fermeture de classe, ce qui constitue un véritable traumatisme alors que les élus tentent de développer des politiques d'attractivité et de mettre en place des projets. Il faut donc instaurer un dialogue pour concilier l'aménagement du territoire et l'éducation dans les territoires ruraux. Monsieur le ministre, les inspecteurs qui se déplacent dans les communes sont inquiets ; je le suis aussi. Connaîtrons-nous, en septembre 2024, une rentrée aussi dramatique que la précédente dans les territoires ruraux, ou bien ce moratoire sera-t-il mis en place pour que nous puissions installer un dialogue dans la durée et en responsabilité ? Nous pourrons ainsi fa...

Photo de Laurent SomonLaurent Somon :

Je souscris complètement aux propos de Max Brisson et de Marie-Pierre Monnier quant à la discordance entre les moyens qui sont consacrés au budget de l'éducation et le nombre de professeurs qui sont en face des élèves, notamment dans le primaire. Il avait été annoncé que la carte des zones prioritaires serait révisée, mais cela n'a jamais eu lieu. La loi du 26 juillet 2019 pour une école de la confiance, dite loi Blanquer, semble avoir donné des résultats – c'est du moins ce qu'a annoncé le Gouvernement. Lorsque je présidais le conseil départemental de ...

Photo de Gérard LahellecGérard Lahellec :

Nous sommes à la veille des jeux Paralympiques et des jeux Olympiques. Dans ce contexte, l'enjeu de l'éducation physique et sportive prend un relief tout à fait particulier. Par conséquent, cet amendement vise à augmenter le nombre de professeurs d'éducation physique et sportive.

Photo de Christian BilhacChristian Bilhac :

Chacun le sait, les qualités physiques et sportives des adolescents ont régressé de manière inquiétante. L'accès au sport est difficile, surtout en zone rurale, notamment dans l'enseignement agricole. C'est la raison pour laquelle je propose de relever le nombre de postes d'enseignants d'éducation physique et sportive dans l'enseignement agricole de 350 postes à 400 postes.

Photo de Daniel SalmonDaniel Salmon :

On ne peut pas négliger les problèmes liés à la fonction de directeur d'école. Certes, il y a eu une amélioration notable ces dernières années, mais on part de tellement loin et de tellement bas qu'il va falloir « cranter » encore au-dessus, monsieur le ministre. L'épuisement des directeurs d'école est avéré, parce qu'ils font l'interface entre les mairies, l'éducation nationale et les parents d'élèves, alors même que les enquêtes se multiplient et que les dossiers s'empilent jour après jour. Mes chers collègues, il faut entendre leur demande et trouver les moyens de les aider, en particulier dans les écoles qui comptent peu de classes. La charge de travail n'est en effet pas proportionnelle au nombre de classes : même dans une école à trois ou quatre classes ...

Photo de Max BrissonMax Brisson :

Je voudrais que l'on en revienne à la réalité du terrain. Une école de dix classes, c'est 200 à 250 élèves, et un directeur qui continue d'enseigner tout en pilotant l'établissement, en assurant le lien avec la mairie et les relations avec les parents d'élèves, ainsi que la sécurité de l'établissement. En revanche, un collège de 200 élèves, c'est un principal, un conseiller principal d'éducation (CPE) et un gestionnaire, alors que l'établissement n'est pas plus important que l'école que je viens de prendre en exemple. Je crois qu'il faut en finir avec cette distorsion. Le rapporteur spécial a dit qu'il était nécessaire d'aller plus loin que la loi Rilhac sur le statut de directeur d'école. Certes, ces amendements sont aussi des amendements d'appel, mais j'invite mes collègues à aller au...

Photo de Ahmed LAOUEDJAhmed LAOUEDJ :

...sychologique à laquelle de nombreux élèves agriculteurs sont confrontés quotidiennement. Alors que tous les élèves devraient pouvoir bénéficier d'un suivi psychologique, force est de constater que tel n'est pas le cas. Les établissements d'enseignement agricole privés sous contrat ne disposent pas, à ce jour, d'infirmières scolaires psychologues. Certes, des outils existent, comme les modules d'éducation à la santé : ils sont utiles, mais pas suffisants. La santé mentale est une problématique plus globale et nécessite l'intervention en continu de ces professionnels de santé. Par leur présence, ces infirmières psychologues pourraient accompagner les élèves dans leurs nombreuses angoisses, tout en menant un travail pédagogique sur la préservation de leur santé physique au travail. Monsieur le min...