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Si la situation n’est pas nouvelle, l’importance du nombre des postes vacants à la rentrée 2022 et l’absence d’anticipation de la part du Gouvernement provoquent dans les familles, parmi les élèves, mais aussi au sein des équipes pédagogiques, de profondes inquiétudes. Les chiffres sont éloquents : à la rentrée 2022, plus de 4 000 postes dans l’enseignement secondaire et plus de 1 800 postes dans l’enseignement primaire restaient à pourvoir. Environ 8 % des postes dans le secondaire sont actuellement vacants, alors même que 7 900 postes d’enseignants dans le second degré ont été supprimés...
...uête récente, Jean-Pierre Obin révèle que 50 % des enseignants, particulièrement les plus jeunes, s'autocensurent à cause des menaces et des craintes de représailles. L'humilité du savoir est vécue comme une faiblesse par ceux qui le contestent. Ne cédons rien sur la laïcité, sur ses principes et sur la neutralité qu'elle exige, en matière de tenue vestimentaire aussi bien des enseignants et des élèves que des accompagnants scolaires.
...curé, l'imam ou le rabbin ne peuvent remplacer l'instituteur. Je suis heureux que nous partagions enfin tous cette affirmation de l'école de la République. Il faut revoir la participation des communes au financement des écoles privées. Dans le contexte de l'augmentation des charges, du coût de l'énergie et des salaires, une baisse d'effectifs d'une école pour cause démographique ou de mutation d'élèves dans le privé renchérit automatiquement la participation des communes. Elle divise leur coût fixe par un nombre moindre d'élèves et abonde ainsi les ressources de leurs concurrentes. Cela rend tout nouvel investissement supplémentaire encore plus pénalisant. Les charges devraient être divisées par le nombre de places potentielles et non par le nombre d'élèves effectif. Je vous ai déjà alerté sur...
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, plus que jamais, l'éducation est le pilier fondamental de notre société. Le système éducatif français fournit un apprentissage de qualité à des millions d'élèves chaque année. Malgré cela, la crise de l'école est un constat qui ne fait plus débat : perte de confiance des familles et des élèves, manque de soutien auprès du personnel de l'éducation nationale, crise d'attractivité du métier d'enseignant, baisse du sentiment d'appartenance. Ce sont tout autant de manifestations d'une institution affaiblie, qui peine à trouver un nouveau souffle. Il est clai...
Dernier point, et non des moindres : la tenue d'établissement scolaire est une mesure sociale. Elle permettra de limiter le diktat des marques coûteuses pour les familles, pouvant conduire l'élève au racket, au harcèlement et à l'exclusion. Concernant le financement, l'État abondera pour les familles ne disposant pas de ressources suffisantes par le biais de l'allocation scolaire. Cette mesure aussi pourrait profiter à nos entreprises françaises et mettre en avant le made in France, par exemple. À mon sens, il faudra explorer cette piste. Pour conclure, ma conviction est que la te...
... fondation Jean-Jaurès et Charlie Hebdo, quelques mois après l'assassinat de Samuel Paty. L'enquête souligne un fait important : 34 % des professeurs en réseau d'éducation prioritaire ont témoigné de perturbations lors des cérémonies d'hommage. Par ailleurs, selon le rapport de Jean-Pierre Obin, la moitié des professeurs déclarent s'être autocensurés pour éviter des incidents avec certains élèves. Ces chiffres doivent nous alerter et nous pousser à agir au plus près des difficultés dont témoignent les enseignants et à les soutenir dans l'exercice de leur noble mission. Nous devons cesser les petits renoncements du quotidien qui font reculer la République et son idéal. Mes chers collègues, nous devons, ensemble, engager un grand chantier pour refonder les bases de notre école républicai...
... pour l’améliorer et pour être constructifs en la matière. Premièrement, au regard du développement rapide des outils numériques et de l’intelligence artificielle – ChatGPT, par exemple –, nous souhaitons sensibiliser les enseignants à la protection des données personnelles. Les risques en la matière étant évidents et exponentiels, il est essentiel de les expliquer et de les faire comprendre aux élèves. La prise en compte de cet enjeu est aussi une manière d’agir pour favoriser un usage raisonné des réseaux sociaux par ces derniers. Deuxièmement, pour renforcer la formation au principe de laïcité, qui est fondamental, il est nécessaire de lui conférer une coloration plus concrète et opérationnelle. Elle ne saurait se résumer à des injonctions peu mobilisables en cas de difficultés d’enseignem...
...ectués à temps, l'affection qui ronge l'école est devenue générale. Toutes ses fonctions sont atteintes. Le tableau symptomatologique, si je puis dire, de cette maladie de l'école n'est guère reluisant. Et pour cause ! Là où elle obtenait des résultats pédagogiques excellents, donnant une instruction vaste et ferme à des générations entières de jeunes, l'école peine aujourd'hui à inculquer à ses élèves les fondamentaux : lire, écrire, compter. Et je n'évoque même pas tous ceux qui sortent du système sans bagage ni diplôme. La dégringolade de notre pays dans les différents classements internationaux n'en est que l'insigne illustration, cela a été mentionné. L'école est devenue l'institution où apparaît la première lézarde sur la cuirasse de l'autorité. La volonté de s'affranchir des règles com...
...ents, sur lesquels je n’ai pas pris la parole pour ne pas ralentir les débats. En revanche, le présent article me paraît intéressant. J’avais moi-même souhaité, en lien avec le Gouvernement, déposer un amendement prévoyant un accompagnement gratuit d’aide aux devoirs pendant toute la scolarité. Le dispositif Devoirs faits, je l’ai dit lors de la discussion générale, fonctionne bien. Énormément d’élèves sont concernés : plus de 700 000, soit 20 % environ d’entre eux. Ce type de dispositif nous paraît donc utile. Nous voulons bien nous inscrire dans une réflexion sur cet article, mais à condition que l’amendement du Gouvernement reçoive un accueil favorable, ce qui nous permettra d’avancer sur ce point, lequel est peut-être le plus consensuel de cette proposition de loi.
Légiférer sur l'école nécessite avant toute chose de se poser la question de la société que l'on veut construire demain. Pendant des décennies, l'école républicaine a été fondée sur un système méritocratique, destinée à développer davantage l'esprit de compétition que de coopération entre les élèves. Les apprentissages et les exercices alternatifs défendant des valeurs plus coopératives ont toujours existé au sein de l'école républicaine, sur l'initiative des enseignants. Nous proposons aujourd'hui d'en faire l'une des missions de l'éducation nationale face aux enjeux qui attendent les générations futures. L'éducation nationale peut jouer un rôle important dans le développement de l'espr...
Je souscris à l'importance de développer la coopération entre les élèves. On sait que les petits Français, collégiens ou lycéens, sont ceux qui coopèrent le moins au niveau de l'Union européenne. Cependant, dans la mesure où l'article L. 111-1 du code de l'éducation précise que le service public de l'éducation « favorise la coopération entre les élèves », nous considérons que l'amendement est satisfait. Par conséquent, nous sollicitons le retrait de l'amendement. ...
... des acteurs privés. De plus, faire peser le fonctionnement d’un tel service sur des associations nous expose au risque d’une fragmentation de la qualité de celui-ci en fonction des territoires, les tissus associatifs n’étant pas les mêmes selon que l’on se trouve en zone urbaine ou rurale. Les moyens accordés aux dispositifs d’aide hors temps scolaire, qui ne sont pas destinés à l’ensemble des élèves, ne sont pas une solution. Lors de la mise en place des temps d’activité périscolaire (TAP), des différences sont très vite apparues en fonction des moyens des collectivités, mais aussi de la ressource des personnels intervenants. Néanmoins, nous sommes conscients que la création d’un tel service public de soutien est une demande des usagers pour pallier les difficultés scolaires. Pour cela, de...
Cet article consacre la logique de contractualisation, qui est en constante progression dans le domaine de la politique publique éducative, au risque, désormais, de morceler l'éducation nationale. Rappelons tout de même que l'objectif premier est de permettre la réussite de chaque élève, et non de quelques-uns. Une autonomie favorisée des établissements garantirait-elle de meilleures conditions d'études pour les élèves et de meilleures conditions de travail pour le personnel éducatif ? Depuis la loi Fillon de 2005, nous disposons de quelque recul et de fragments de réponse : l'autonomisation des établissements n'est en rien un facteur de réussite des élèves – c'est empirique. ...
...ancement type n'exige pas que les enseignants soient qualifiés ni que les académies soient contraintes de respecter les conditions salariales de la convention collective nationale des enseignants. Les académies n'ont pas l'obligation de respecter le programme national ; elles doivent seulement offrir un programme large et équilibré. En outre, elles fixent leurs propres politiques d'admission des élèves. Voilà où vous voulez emmener l'école publique au travers de cet article 1er, chers collègues : vers le tout-privé, soumis aux méthodes du New Public Management, loin des idéaux de l'école républicaine. Au demeurant, cette académisation à marche forcée de l'école publique britannique n'est absolument pas un succès, puisque l'on observe des résultats très nuancés en matière de performanc...
Je vais reposer les questions que j'ai soulevées en commission la semaine dernière. Considérons-nous tous ici que le système actuel est satisfaisant ? Considérons-nous que les résultats scolaires, que le niveau des élèves qui sortent de l'enseignement primaire sont à la hauteur de la pratique qui consiste, année après année, à déverser de l'argent public dans quelque chose qui ressemble à un puits sans fond et qui ne fonctionne pas ? Il faut oser se l'avouer ! Et c'est un enseignant qui a fait toute sa carrière dans l'enseignement public qui vous le dit. J'entends M. Chantrel parler de libéralisation, de privati...
... éducative. Le soutien scolaire et l’accompagnement des enfants le plus en difficulté sont bien sûr un sujet, mais nous pensons, pour notre part, qu’il faut améliorer ces dispositifs dans le cadre de l’éducation nationale. Or nous assistons à la disparition et au retrait progressif des mesures visant spécifiquement à atteindre cet objectif. Je pense notamment aux réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased), qui sont de plus en plus démunis, pour ne pas dire inexistants, et au dispositif « Plus de maîtres que de classes ». Peut-on imaginer que l’on va remplacer tous ces dispositifs par une réserve éducative dont on ne connaît pas vraiment la typologie des membres, même si quelques indications ont été données ? Ainsi, je ne suis pas certaine, dans la période de crise du recrut...
...se du volontariat… En réalité, ce projet pour l'école ne recueille aucun soutien dans le pays, hormis sur les travées de droite de cet hémicycle. Alors que l'on vient d'évoquer les maires, je rappelle que l'Association des maires de France et des présidents d'intercommunalité (AMF) y est hostile – des amendements font d'ailleurs suite à ses réactions. Personne, ni aucun syndicat ni les parents d'élèves, ne soutient ce projet. Je crois que celui-ci est vraiment le calque d'un modèle anglo-saxon. Si vous me permettez cette question, que reste-t-il de gaulliste parmi vous ?
...s, notamment sous le gouvernement précédent, on y a mis beaucoup de moyens – les chiffres ont été avancés tout à l'heure dans la discussion générale. Les problèmes ont-ils été résolus ? Non ! Dès lors, ne faut-il pas tenter autre chose ? Oui, bien évidemment. Céline Brulin l'a très bien dit : l'expérimentation ne pourra concerner plus de 10 % de l'ensemble des établissements ni plus de 20 % des élèves dans une même région académique. Ne doit-on pas tenter une expérience de ce type quand on voit, malheureusement, que le système, aujourd'hui, ne fonctionne pas ? Je ne dirai pas que je suis un pur jacobin, mais je crois en l'éducation « nationale ». Néanmoins, aujourd'hui, il faut tenter autre chose. C'est pourquoi cet article présente des vertus.
...ter sur les règles budgétaires et sur celles qui s'appliquent à la répartition des dépenses, ainsi que sur le régime financier et comptable, ce qui permettra à l'établissement de déroger aux règles des marchés publics. Les rares garde-fous apportés au dispositif ne changeront pas le caractère inégalitaire d'un tel régime. Au contraire, en fixant un seuil de 10 % des établissements et de 20 % des élèves d'une même région académique bénéficiant de la dérogation, on crée une arme à deux tranchants, qui légalise, au sein d'un même territoire, un système à deux vitesses. Nous sommes hostiles à ces dérogations, qui vont rompre l'unicité de l'école de la République et faire entrer des disparités d'enseignement et de moyens selon les territoires. Cette expérimentation rappelle le projet de « l'école...
...enciation ? Tout le monde l'a dit, et nous pouvons, sur ce point, nous rejoindre : l'école française est très inégalitaire. Elle reproduit les inégalités au lieu de les corriger. Si l'on veut faire de la différenciation, c'est pour réduire ces inégalités, non pas pour les aggraver ! Or des recteurs ont décidé, par exemple, d'exclure des contrats locaux d'accompagnement les écoles de moins de 100 élèves. Où est le critère de justice sociale de réduction des inégalités dans cette décision ? D'autres ont décidé de ces contrats en fonction de l'ancienneté des professeurs. Où est, là encore, la réduction des inégalités ? Je ne vois pas bien non plus, puisque l'on parle là des écoles élémentaires et maternelles, comment on peut régler des questions de mixité sociale à cette échelle : on parle là d'...