Interventions sur "classe"

1070 interventions trouvées.

Photo de Stéphane PiednoirStéphane Piednoir :

Je me félicite à mon tour que l'article 9 prévoie de solliciter les conseils municipaux lorsqu'une fermeture de classe est envisagée dans la commune. Plutôt qu'un moratoire de trois ans qui me paraît un peu excessif, je propose une autre modalité : que l'avis du conseil municipal, éventuellement défavorable, entraîne de manière automatique un moratoire d'un an, reconductible une fois. Cette modalité de consultation me semble plus appropriée aux réalités du terrain.

Photo de Jacques GrosperrinJacques Grosperrin, rapporteur :

L'avis est défavorable, parce que les classes de moins de huit élèves sont des classes uniques : la fermeture de la classe coïncide avec la fermeture de l'école, pour laquelle un accord de la commune est nécessaire.

Photo de Sabine DrexlerSabine Drexler :

Cet amendement a été déposé par mon collègue Édouard Courtial. L'un des fléaux pour une commune, surtout rurale avec des moyens limités, est l'incertitude qui pèse chaque année sur le devenir de ses classes, alors même que les élus mettent en place des projets pour les années à venir. L'article 9 de la proposition de loi prévoit qu'en cas de vote défavorable du conseil municipal, un moratoire pour l'année suivante soit prononcé. Cette disposition répond à l'urgence, mais ne suffit pas à améliorer la visibilité pour la commune. Le présent amendement tend à créer un espace d'échange avec tous les a...

Photo de Jacques GrosperrinJacques Grosperrin, rapporteur :

L'avis est défavorable, parce que les parents d'élèves sont déjà informés des projets de fermeture de classe. Il ne paraît pas nécessaire de l'inscrire dans la loi.

Photo de Yan ChantrelYan Chantrel :

...ont pas identifié, outre les agents et les usagers, une troisième catégorie, celle de collaborateurs ou participants, qui serait soumise en tant que telle à l'exigence de neutralité religieuse ; les parents accompagnateurs ne sont pas considérés comme des agents auxiliaires du service public et ne sont donc pas soumis à ce principe. Autrement dit, une femme qui porte le voile peut accompagner une classe en sortie à condition qu'elle ne se livre pas à de la propagande ou à du prosélytisme, ce qui vaut pour toutes les religions. Même s'ils peuvent parfois, pour des raisons pratiques liées aux assurances et parce qu'ils sont bénévoles, être appelés « collaborateurs occasionnels du service public », les parents n'exercent pas une mission de service public de l'éducation : celle-ci ne peut être exer...

Photo de Max BrissonMax Brisson :

...écidé d'emprunter d'autres voies... Pour notre part, nous conserverons cet héritage et nous le porterons haut et fort. Il y a bel et bien une exigence de laïcité supplémentaire à l'école, un supplément d'âme, depuis les origines. Elle a été confortée par le texte de 2004 : à l'école, la neutralité s'impose aux agents et aux usagers. Nous souhaitons qu'elle s'impose à celles et à ceux qui font la classe – nous le répéterons lors de l'examen des amendements de suppression –, car une sortie scolaire n'a de raison d'être que pédagogique. Dans la classe hors les murs comme dans la classe dans les murs, il me paraît nécessaire que les enfants soient protégés de tout prosélytisme et de toute forme d'expression religieuse. La neutralité doit être la règle.

Photo de Thomas DossusThomas Dossus :

... pour aider le personnel éducatif à encadrer les sorties scolaires. Elles ne prennent pas part à l'activité pédagogique en tant que telle. Au nom de quoi voulons-nous imposer des contraintes liées à une fonction à des personnes qui ne l'exercent pas ? Je m'inscris en faux contre ce que vient d'affirmer Max Brisson sur le prosélytisme. Les textes sont très clairs : « le professeur en charge de la classe au moment de l'activité garde la responsabilité pédagogique permanente », ce qui protège les enfants face aux éventuelles interférences des parents accompagnants. La vérité est que vous cherchez au travers de cet article et d'un texte portant sur l'école à instrumentaliser une nouvelle fois la laïcité pour discriminer nos compatriotes de confession musulmane. Un petit fumet de racisme permanent ...

Photo de Claude KernClaude Kern :

... d'une jeune femme que j'ai interrogée : ma jeune collaboratrice en circonscription. Elle a grandi en Alsace et atteste que, lorsqu'elle était enfant, suivre l'enseignement religieux au sein de son école lui a permis d'en apprendre davantage non seulement sur sa propre religion, mais aussi sur celles de ses camarades. Elle a ainsi pu découvrir les grandes dates associées aux religions évoquées en classe, les rites et coutumes qui ponctuent la vie des croyants, et les personnages marquants. Ce savoir offert aux enfants leur donne tous les outils pour mieux appréhender leurs différences et leurs similarités. Apprendre la religion des autres, c'est apprendre le « bien vivre ensemble ». Cet apprentissage me semble indispensable au développement des adultes de la société de demain. Pour ceux qui sou...

Photo de Gérard LonguetGérard Longuet, rapporteur spécial :

... arrivées et les performances des différents établissements. En ce qui concerne plus précisément les moins de six ans et l'obligation de scolarisation dès trois ans, leur apprentissage est plus aisé car les jeunes enfants ont des facilités à acquérir un langage qui n'est pas le leur. En revanche, pour les plus de 16 ans, l'apprentissage est plus compliqué car il peut se mêler à un sentiment de déclassement. En effet, il est difficile d'exprimer toutes les nuances de sa pensée dans une langue qui n'est pas la sienne. Concernant les mineurs non accompagnés, vous avez en face de vous de nombreux élus avec des responsabilités départementales, pour lesquels le statut de mineur non accompagné n'est qu'un statut administratif d'attente et ne correspond souvent pas à une réalité. Lorsque nous avons d...

Photo de Jean-François HussonJean-François Husson, rapporteur général :

... fait d'être en zone rurale est-il facilitateur pour opérer un suivi plus individualisé des élèves ? Ce paramètre doit être pris en compte car l'intégration par l'école est essentielle. Je me souviens de l'exemple, il y a quelques années, d'un enfant syrien scolarisé dans l'école élémentaire de mes enfants, qui ne parlait pas un mot de français au début de l'année scolaire et a fini premier de sa classe.

Photo de Daniel BreuillerDaniel Breuiller :

Je souhaitais également partir d'un témoignage personnel pour évoquer un doute quant au recensement des élèves allophones. J'ai été maire d'Arcueil à l'époque où une classe d'UPE2A avait été créée dans la commune voisine de Gentilly. Huit enfants d'Arcueil avaient été installés dans cette classe. Lorsqu'une nouvelle classe UPE2A a été ouverte à Arcueil, vingt-cinq enfants y ont immédiatement été scolarisés, il y avait donc des besoins non-pourvus. Pour cette raison je pense que le nombre d'enfants allophones scolarisés en UP2A est très inférieur au nombre d'enfants ...

Photo de Sylvie RobertSylvie Robert :

...de Pisa, à savoir celle de 2018, démontrait que, sous le poids des déterminismes sociaux, le système scolaire français devenait gravement inégalitaire. Avec Israël et le Luxembourg, la France est le pays de l’OCDE où l’origine sociale des parents influence le plus le parcours scolaire. Or nous ne pouvons nous satisfaire d’une telle représentation, à moins d’estimer que le retour à une société de classes, figée, est un projet politique d’avenir. La récente publication des indices de position sociale (IPS) des collèges et des lycées a jeté une lumière crue sur le déclin de la mixité sociale dans notre système scolaire. Ainsi, sur les 100 lycées de France présentant les IPS les plus élevés, 82 sont des établissements privés sous contrat. Nous sommes face à une véritable saignée du secteur public...

Photo de Pierre-Jean VerzelenPierre-Jean Verzelen :

...xité ne se pose pas avec la même intensité selon les territoires. Chacun a son expérience. La mienne est celle d’un ancien maire d’une commune rurale dans l’Aisne, et j’imagine que l’enjeu n’est pas le même quand on est le maire d’une ville-centre ou d’une ville de banlieue. Des décrochages, des problèmes et des difficultés liés à la mixité, il y en a partout – il ne s’agit évidemment pas de les classer. Néanmoins, quand on est dans un territoire métropolitain, grâce aux offres de mobilité – le RER, le métro ou le bus –, on a accès à des lieux culturels. Pour dire les choses simplement, le monde est devant soi et on peut le voir. En revanche, dans les territoires ruraux, soit on vit dans une famille qui a les moyens et l’organisation permettant de se rendre dans de tels lieux, soit on connaît ...

Photo de Thomas DossusThomas Dossus :

...qui reproduisent le plus les inégalités sociales, et cela depuis plus de dix ans. Le manque de mixité sociale à l’école est un facteur aggravant des inégalités ; sur ce point, la France est à la traîne. On assiste au développement d’une école à deux vitesses. Les établissements privés sont devenus l’un des moteurs de la ségrégation scolaire en favorisant l’évitement de la carte scolaire pour les classes les plus favorisées. Selon une étude de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp), à la rentrée scolaire de 2021, quelque 40, 1 % des collégiens du secteur privé sous contrat étaient issus de milieux sociaux très favorisés, contre 19, 5 % dans le public. Monsieur le ministre, vous avez annoncé que la mixité sociale à l’école était l’une de vos priorités, et nou...

Photo de Bernard FialaireBernard Fialaire :

... effectifs scolaires », selon vos propres mots. L’intégration, depuis la rentrée de 2022, des lycées Louis-le-Grand et Henri-IV dans le système d’affectation Affelnet semble prometteuse. Les candidats parisiens y sont recrutés non plus sur dossier, mais en fonction de leur proximité géographique et de caractéristiques sociales, et des quotas d’élèves boursiers sont désormais appliqués. Parmi les classes de seconde, la part d’élèves de catégories moyenne et défavorisée est ainsi passée de 13 % à 29 % à Louis-le-Grand et de 12 % à 22 % à Henri-IV. L’entrée de ces deux établissements dans Affelnet semble avoir produit un effet incitatif sur les élèves parisiens, qui sont plus nombreux à avoir candidaté – plus 29 % – par rapport à l’an dernier, et qui proviennent de collèges plus divers. Devant l...

Photo de Marie-Pierre MonierMarie-Pierre Monier :

... des conditions correctes et de maintenir leur ancrage territorial. Sur le terrain, on observe en effet une montée en puissance des écoles privées rurales, notamment hors contrat, qui pourrait remettre en cause ce fragile équilibre. Nous payons aujourd’hui très cher les suppressions de postes actées lors du vote du budget pour 2023, en particulier dans le premier degré. Dans la Drôme, plus de 40 classes vont ainsi être fermées, essentiellement dans les communes rurales, victimes d’une logique comptable. Monsieur le ministre, que prévoyez-vous pour maintenir des conditions d’enseignement à la hauteur des besoins dans ces territoires ? La situation des lycées ruraux appelle également votre attention, car la réforme du lycée a mis à mal leur attractivité. Nous avions pointé ce problème dans le r...

Photo de Marie-Pierre MonierMarie-Pierre Monier :

Nous avons pourtant bien le sentiment que les suppressions de postes sont proportionnelles au nombre des élèves… La moyenne des élèves par classe en primaire est de 21, 9 enfants en France, contre 19, 4 dans l’Union européenne. Dans nos classes rurales, après fermeture, ce nombre monte souvent à 24, 25 ou 26. Cela rompt l’égalité et fragilise la mixité. Vous avez indiqué que les directions académiques négociaient avec les élus, mais elles le font à partir de ce qui a été voté dans le cadre du projet de loi de finances pour 2023, c’est-à-d...

Photo de Jean-Jacques LozachJean-Jacques Lozach :

...er une véritable culture de l’hétérogénéité dans les établissements ? Sur des problématiques plus locales, qui affectent le fonctionnement de nos écoles et creusent encore davantage les inégalités scolaires, qu’entendez-vous opposer à la crise structurelle du non-remplacement des enseignants dans nos départements, qui dégrade les conditions d’apprentissage et qui est à l’origine de fermetures de classes uniques ou de sites isolés ? Concrètement, vous fermez des classes pour créer des postes de remplaçants, par exemple en Creuse. Dans un contexte national de suppressions de postes pour 2023 – moins 1 117 postes – comment envisagez-vous de garantir une présence enseignante au quotidien dans chaque classe ? Par ailleurs, la prise en charge des élèves à besoins éducatifs particuliers vous paraît...

Photo de Toine BourratToine Bourrat :

...iguée aux élèves soit redressé partout, pour tous et dans la durée. Vous proposez de colmater un bateau dont il faut redresser le gouvernail par des binômes d’établissements et un charcutage de la carte scolaire indignes des enjeux. Ne nous trompons pas de débat, et encore moins de solutions, monsieur le ministre. Le sociologue Jean-Pierre Terrail rappelait en 2006 que les enfants de toutes les classes sociales peuvent mener une scolarité égale dès lors que le savoir transmis est le même partout. La maîtrise des acquisitions élémentaires neutralise le poids de l’origine sociale dans les parcours scolaires. Telle est donc la clé si l’on veut vraiment et durablement gommer le poids des inégalités sociales. Comme l’indiquait votre illustre prédécesseur Jules Ferry, « avec l’inégalité d’éducatio...

Photo de Jacques GrosperrinJacques Grosperrin :

...s les plus performants, le cabinet McKinsey, qui s’est penché sur 25 pays de l’OCDE, montre que, indépendamment du contexte culturel dans lequel ils se déploient, les meilleurs systèmes scolaires remplissent trois critères – je n’en citerai que deux. Premièrement, ils incitent les personnes les plus compétentes à devenir enseignants. Deuxièmement, seule l’amélioration de l’enseignement dans les classes produit des résultats. Max Brisson évoquait tout à l’heure la question de la formation. Il faudrait s’interroger sur ce qui se passe véritablement en classe et avoir le courage de l’évaluer et de le rendre public.