Interventions sur "corse"

288 interventions trouvées.

Photo de Jean-Jacques LozachJean-Jacques Lozach :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, il y a près de trente ans, le 5 mai 1992, le Sporting Club de Bastia recevait dans son stade Armand-Cesari de Furiani l’Olympique de Marseille pour une place en finale de la Coupe de France de football. Dès l’issue du tirage au sort et dans le cadre de la préparation de cette affiche, les autorités du club corse décidèrent de maximiser les capacités d’accueil du public et des supporters des deux équipes, intention traduite par la démolition de la tribune Nord Claude Papi le 28 avril 1992, qui avait une jauge de 800 spectateurs, et son remplacement par une autre, provisoire, qui en décupla le nombre de places. En moins de dix jours, la capacité du stade était portée de 6 800 spectateurs à près de 18 000. ...

Photo de Michel SavinMichel Savin :

...t d’autres drames. La loi du 13 juillet 1992 a ainsi complété la loi du 16 juillet 1984 relative à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives, en créant un chapitre spécifique à la sécurité des équipements et des manifestations sportives. Ces règles mises en œuvre ont été efficaces, puisqu’aucun drame n’est depuis arrivé. Cependant, cet accident continue de hanter la Corse depuis trente ans et aucune initiative visant à le commémorer n’a jamais abouti. En effet, si les initiatives furent nombreuses, notamment de la part de presque tous les présidents de la République, rien n’a jamais abouti. Pis, les engagements de certains acteurs n’ont pas été honorés. C’est pourquoi nous nous retrouvons aujourd’hui à discuter d’un texte pour régler une question mémorielle qui ...

Photo de Jean-Raymond HugonetJean-Raymond Hugonet :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, permettez-moi en premier lieu d’avoir une pensée pour ceux qui sont « tombés », comme l’on dit en Corse, ce maudit 5 mai 1992, au stade Armand-Cesari de Furiani, alors qu’ils venaient partager un moment de bonheur comme le football sait nous en réserver tant. Le football, c’est la vie ! Cela n’aurait jamais dû être la mort ce soir-là. Aujourd’hui, l’heure n’est plus à pointer les responsabilités, puisque la justice est passée. L’heure n’est pas non plus à la récupération politique maladroite qui v...

Photo de Jean-Raymond HugonetJean-Raymond Hugonet :

Pourquoi, me demanderez-vous ? Pour trois raisons simples. D’abord, parce qu’en Corse on se souvient. Il s’agit même d’une passion insulaire, ce qui est heureux dans cette société où nous avons tendance à zapper. Là-bas, on dit : à quoi cela servirait-il de vivre, si personne ne se souvenait de vous après la mort ? Ensuite, parce que, depuis trente ans, l’État, la Fédération française de football et la Ligue de football professionnel ont été incapables de trouver une solution con...

Photo de Jacques GrosperrinJacques Grosperrin :

... brassards pour ne pas oublier cette catastrophe, comme le souligne Stéphane Piednoir ? Ne faut-il pas aller encore plus loin avec cette proposition de loi ? Mon ami Jean-Jacques Panunzi m’a convaincu : au-delà des chiffres – 19 décès, 2 357 blessés –, ce sont des personnes et des familles qui sont touchées dans leur chair et des noms qui résonnent. Les victimes représentent 1 % de la population corse de l’époque ; si cette catastrophe s’était produite en Île-de-France, 120 000 personnes auraient été touchées, soit la population de la ville où j’habite, Besançon. C’est une tragédie. Tant de promesses ont été faites, certaines, et non des moindres, émanant du Président de la République de l’époque. Nous vivons un moment fort en ce haut lieu qu’est le Sénat en nous apprêtant à voter le texte c...

Photo de Ronan DantecRonan Dantec :

Tout a été dit sur ce drame qui marque toujours la mémoire de la Corse et du football français. Il faut un acte fort, que nous allons réaliser aujourd’hui. À ceux qui se demandent à quoi sert de ne pas jouer le 5 mai, je réponds que nous ne devons pas seulement regarder le passé : à l’avenir, le fait qu’aucun match de football professionnel n’ait lieu ce jour-là offre des perspectives. Cette journée peut ainsi devenir une journée de réflexion qui implique égalemen...

Photo de Max BrissonMax Brisson :

Pourquoi les instances du football n’ont-elles pas été capables de répondre aux attentes des familles, du Collectif des victimes de la catastrophe de Furiani du 5 mai 1992 et de la Corse ? Pourquoi la justice n’a-t-elle pas su apaiser les souffrances ? Pourquoi le ministère des sports n’a-t-il pas été capable d’inscrire cet hommage mémoriel national dans un projet de loi ? Pourquoi d’ailleurs, sans vous faire offense, madame la ministre, la ministre chargée des sports n’est-elle pas présente au banc du Gouvernement ? Pourquoi faut-il passer par la loi et modifier le code du s...

Photo de Philippe FolliotPhilippe Folliot :

Nous avons tous en mémoire ce qu’il s’est passé ce jour-là : nous étions, pour la plupart, devant nos écrans de télévision quand ce qui devait être un grand moment de fête et de liesse s’est transformé en un drame terrible pour la ville de Bastia, pour la Corse et pour le football. Les conséquences ont été fortes, puisque nombreux sont ceux qui furent touchés dans leur chair, soit qu’ils y aient laissé la vie, soit qu’ils aient été blessés, éventuellement avec des séquelles définitives. Face à cette situation, une proposition nous est faite, qu’à certains égards on peut comprendre. Néanmoins, mes chers collègues, je veux appeler votre attention sur di...

Photo de Guy BenarrocheGuy Benarroche :

...mais un certain nombre de mes amis étaient dans le stade. En effet, le match opposait le Sporting Club de Bastia à l’Olympique de Marseille. Or je suis marseillais et, vous le savez, l’Olympique de Marseille est l’un des ciments fondamentaux du peuple marseillais et de la vie marseillaise. Ainsi, parmi les gens qui étaient dans le stade – l’un de mes amis a été blessé ce jour-là – figuraient des Corses, certes, mais également des Corses de Marseille, car ils sont nombreux dans cette ville, et nombre de Marseillais. Je me fais aujourd’hui le porte-parole de ces supporters marseillais, qui nous soutiennent et qui soutiennent le Collectif dans la promotion de cette proposition de loi. Je vous invite donc, mes chers collègues, à en tenir compte et, si vous aviez encore des doutes, à les lever pou...

Photo de Paul Toussaint ParigiPaul Toussaint Parigi :

... sont exprimés avec bienveillance et humanité. Je remercie également, à titre personnel, le groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, qui nous a permis d’examiner cette proposition de loi. Madame la ministre, je vous prie de transmettre nos remerciements à Mme la ministre chargée des sports pour son soutien indéfectible. Au nom de toutes les familles, de tous ceux qui souffrent, du peuple corse, de notre mémoire collective et de nos nobles valeurs, que ce texte sanctuarise, je vous remercie de ce vote historique.

Photo de Max BrissonMax Brisson :

... souhaite simplement que ce moment d’émotion et d’hommage n’entraîne aucune instrumentalisation politique par la suite, car cela affaiblirait l’hommage que tous les groupes ont voulu rendre. Tous les arguments ont été exposés, y compris ceux qui sous-tendent des réserves, exprimées jusque sur ces travées ; je les comprends, parce que certaines défaillances devaient être soulignées. Toutefois, la Corse, fortement représentée tant dans les tribunes que dans l’hémicycle par deux sénateurs qui ont parlé d’une même voix, attend que la Nation se souvienne. Jean-Raymond Hugonet l’a très bien dit, la Corse est une terre où l’on n’oublie pas les morts. Il est donc nécessaire, à mes yeux et aux yeux des membres du groupe Les Républicains dans leur très grande majorité, que l’hommage de la Nation soit à...

Photo de Thomas DossusThomas Dossus, rapporteur :

...s créés à cette occasion. Par ailleurs, afin de veiller au respect des jauges, la Fédération française de football (FFF) et la Ligue de football professionnel (LFP) ont mis en place des procédures permettant de contrôler l'émission des billets par les clubs. Depuis 1992, aucun drame similaire à celui de Furiani n'est intervenu en France du fait des dispositions adoptées. Le drame qu'a connu la Corse, par son caractère unique, a ainsi pu conforter l'idée selon laquelle il aurait pu être évité. Les motivations financières qui ont conduit à maximiser la taille de la tribune pour accroître le plus possible les recettes ont par ailleurs ôté toute place à l'argument de la fatalité dans le déroulement de ces évènements. L'absence de reconnaissance du caractère véritablement national de ce drame n...

Photo de Julien BargetonJulien Bargeton :

Le drame de Furiani concerne non seulement la Corse, mais la Nation tout entière, qui doit se retrouver derrière le souvenir de cet évènement. On ne peut pas dire que rien n'a été fait, puisque plusieurs décisions ont été prises depuis. L'enquête judiciaire a prouvé les manquements graves, dont la primauté donnée à des intérêts de court terme par rapport à la sécurité des spectateurs. La loi du 13 juillet 1992 a créé une nouvelle procédure d'homol...

Photo de Jean-Raymond HugonetJean-Raymond Hugonet :

Ayant un fort penchant pour cette belle région de Corse et pour le football, je me sens particulièrement concerné par cette discussion. Mes pensées vont aux 19 personnes qui sont mortes et aux plus de 2 300 blessés à Furiani. À l'image de ce qui s'est produit durant la guerre de 1914-1918, on ne compte pas un seul village corse qui n'ait été touché par ce drame ! Veillons donc à ne pas minimiser le sujet, qui a des répercussions importantes encore tre...

Photo de Jacques GrosperrinJacques Grosperrin :

J'entends que cette demande résulte d'une souffrance persistante depuis plus de vingt-huit ans, mais elle provient avant tout de la Corse. Nous sommes mal à l'aise, car si nous aimons cette région, toutes les autres pourraient également demander au Parlement de légiférer pour les drames intervenus à tel ou tel endroit. Les élus n'interviennent-ils pas à la place des Corses eux-mêmes ? En outre, cette proposition de loi devrait aussi concerner le football amateur. Enfin, le gel des matchs empêche le devoir de mémoire, contrairement ...

Photo de Olivier PaccaudOlivier Paccaud :

...ue. Se taire ou ne rien faire est à mon avis la moins bonne des solutions. Il est essentiel que les évènements soient rappelés, notamment lors de chaque match qui aura lieu à la date anniversaire, par les éducateurs sportifs, les arbitres, lors de matchs professionnels ou amateurs. Je ne voterai pas non plus cette proposition de loi tout en étant pleinement solidaire de la douleur de ces familles corses.

Photo de Frédérique PuissatFrédérique Puissat, rapporteur :

Les amendements n° 12 et 33 rectifié prennent en compte les spécificités de la Corse dans le cahier des charges. L'Assemblée nationale avait introduit l'outre-mer dans ce cahier des charges, notre commission a rajouté les territoires insulaires. Ces amendements me semblent donc superfétatoires, car la Corse fait bien partie des territoires insulaires.

Photo de Raymonde Poncet MongeRaymonde Poncet Monge :

Si, dans les territoires insulaires, vous enlevez les territoires d'outre-mer, il ne reste que la Corse... Il serait plus clair de mentionner « les territoires d'outre-mer et la Corse ».

Photo de Frédérique PuissatFrédérique Puissat, rapporteur :

Lors de notre réunion de commission, j'avais indiqué qu'il aurait été préférable de mentionner la Corse en tant que telle, mais j'avais accepté l'amendement du groupe socialiste rédigé différemment. Mais nous nous accordons tous sur la finalité.

Photo de Frédérique PuissatFrédérique Puissat, rapporteur :

Il faudrait modifier l'amendement, car vous n'avez pas supprimé la mention des territoires insulaires auxquels la Corse vient donc s'ajouter. M. Panunzi est dans la même logique.