Interventions sur "l’agriculture"

1945 interventions trouvées.

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

...d’alimentation pour le plus grand nombre, comme le rappelait Mme Primas. Nous devons nous battre contre cette tendance, et il apparaît en effet indispensable de définir une politique alimentaire – c’est d’ailleurs le thème du présent rapport, que je soutiens de toutes mes forces. En revanche, ce doit être, me semble-t-il, une politique alimentaire européenne, et non régionale. La concurrence de l’agriculture française n’est pas internationale ; elle est à 95 % ou 98 % européenne. Tant que nous ne réglerons pas le problème du dumping social et fiscal qui creuse les différences de compétitivité avec les pays de l’Union européenne, nous ne tiendrons pas le coup ! Les légumes allemands coûtent moins cher sur le marché de Strasbourg que les légumes français. De même, les melons espagnols sont meilleur mar...

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

...nstruction entre les régions, les métropoles et, évidemment, l’État. Seuls, les territoires ne pourront pas y arriver. Quant à l’État, il n’a évidemment pas une connaissance assez précise des réalités locales. C’est la raison pour laquelle nous lançons une grande réflexion : les structures, organismes, associations, ONG et syndicats agricoles nous ont envoyé des documents pour préparer l’après. L’agriculture française correspond-elle aujourd’hui à ce qu’il faudra cultiver demain, avec le réchauffement climatique, pour alimenter les territoires et les régions ? Je ne suis pas sûr que la réponse soit si évidente, et c’est pourquoi nous devons y travailler. Le sujet du foncier est essentiel. Madame Tocqueville, pour vous répondre avec un peu de décalage, je ne sais pas s’il y aura une loi foncière. Il ...

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

...n que le Président de la République a annoncé la mise en place d’un plan Protéines végétales visant à notre autonomie. Ce plan devait être présenté il y a deux mois ; il le sera à la rentrée et, dans le cadre du plan de relance, plusieurs dizaines de millions d’euros seront mis sur la table dès la première année. Notre objectif – le Président de la République l’a dit lors de sa visite au salon de l’agriculture – est une autonomie protéinique totale. Je ne peux pas vous dire aujourd’hui en combien d’années nous atteindrons cet objectif, mais je peux vous dire que nous voulons avancer vite dans cette direction. Vous avez raison de dire, comme Mme Cartron et M. Fichet l’écrivent dans leur rapport, que nous devons incorporer davantage de protéines végétales et de légumineuses dans notre nourriture. C’est ...

Photo de Laurent DuplombLaurent Duplomb :

... ces hommes qui travaillent plus de soixante-dix heures par semaine dans un pays qui ne cesse de travailler moins – il n’y a pas si longtemps, certains proposaient même de ne travailler que vingt-huit heures par semaine… Une fois de plus, ce débat participe à la critique, absurde et totalement démagogique, de ceux qui travaillent d’arrache-pied. On pourrait croire que le seul but est de détruire l’agriculture française ! Pour cela, nous ne sommes pas à une contradiction près. Quand vous proposez de végétaliser l’assiette des Français, en demandant de manger moins de viande et donc plus de fruits et légumes, et quand dans le même temps vous souhaitez que la France retrouve plus d’autonomie alimentaire, vous ignorez – plutôt, encore plus grave, vous faites semblant d’ignorer – que nous sommes autosuffi...

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

...ural et le monde métropolitain comme deux TGV qui roulent l’un vers l’autre sur la même voie ! Nous avons bien vu pendant le mouvement des « gilets jaunes » que les campagnes en avaient assez. Si nous ne voulons pas que ce mouvement reparte, nous devons nous adresser différemment à la ruralité et aux agriculteurs et nous devons simplement aider ces derniers à faire leur métier. Monsieur Duplomb, l’agriculture française a effectivement répondu présent pendant la crise du covid-19 et a nourri l’ensemble de la population, mais on ne peut pas opposer la viande et les légumes comme vous le faites. Vous dites que nous sommes autosuffisants en viande, mais en réalité une grande partie de nos concitoyens ne mangent pas de viande française.

Photo de Didier MandelliDidier Mandelli :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, il y a près de soixante ans, ici même au Sénat, le ministre de l’agriculture, Edgard Pisani, présentait la loi d’orientation agricole qui porte son nom et qui faisait suite à d’autres dispositifs importants adoptés deux ans plus tôt. Élaborée en lien avec Michel Debatisse, leader des jeunes agriculteurs, cette loi devait répondre aux faiblesses relevées à l’époque : « bas niveau de vie, absence d’espoir, vie difficile pour les femmes, inaptitude à la vie économique modern...

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

Monsieur le sénateur Mandelli, je vous remercie d’avoir cité Edgard Pisani qui restera sûrement le meilleur ministre de l’agriculture de la Ve République ; tout était alors à construire et il s’est montré visionnaire, vous l’avez dit, en faisant voter la première loi d’orientation. Aujourd’hui, plusieurs questions se posent à nous. Une partie de l’agriculture souffre, mais ce n’est pas le cas de tous les secteurs. Pendant la crise, les revenus de certaines filières ont augmenté de 30 % à 40 %, car – évidemment ! – les gens on...

Photo de Jean-Claude TissotJean-Claude Tissot :

... humains en quantité et en qualité suffisantes. Cet objectif de souveraineté alimentaire est bien entendu incompatible avec les traités commerciaux, tels que le traité de libre-échange transatlantique (Tafta) et l’accord économique et commercial global avec le Canada (CETA), qui s’emploient à faire tomber nos normes protectrices de l’environnement et de la santé humaine. Cette relocalisation de l’agriculture doit aussi se faire dans sa dimension infranationale. En décembre dernier, notre collègue Françoise Laborde a soutenu une proposition de résolution sur la résilience alimentaire des territoires qui soulevait la question de l’autonomie alimentaire. Elle pointait du doigt la grande dépendance de nos territoires qui ne maîtrisent qu’une partie infime des ressources agricoles consommées directement p...

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

Monsieur le sénateur Tissot, j’organiserai à l’automne une grande conférence pour parler de ces sujets. Pour autant, nous devons nous mettre d’accord sur les termes de la discussion : que signifient précisément souveraineté agricole, relocalisation, impact sur la santé, durabilité, etc. ? Tout le monde ne met pas la même chose derrière ces mots. L’agriculture n’a jamais eu autant d’impact sur la santé ni fait autant d’efforts en matière de transition et, pour lutter contre le dénigrement, il faut aussi mettre en avant ce qui se passe bien.

Photo de Françoise CartronFrançoise Cartron :

...ce, pourtant, nous avons bien perçu ce que des citoyens lambda ont pu pointer du doigt. Monsieur le ministre, vous avez compris que nous attendons beaucoup du Gouvernement pour ce qui est des suites à donner à toutes les propositions de notre rapport. Il faut que le Gouvernement joue un rôle d’impulsion pour que naissent des propositions concrètes. Nous attendons aussi beaucoup de l’Europe. Pour l’agriculture, il importe de marcher sur ces deux pieds. Enfin, monsieur Duplomb, nous n’avons absolument pas stigmatisé les agriculteurs ou un mode d’agriculture. D’ailleurs, nous avons auditionné les représentants de tous les syndicats agricoles, et beaucoup nous ont dit que les agriculteurs qui se sentaient mal attendaient une évolution. Ils veulent bouger pour être reconnus dans leur travail, en produisan...

Photo de Jean-Luc FichetJean-Luc Fichet :

C’est un point essentiel. Bien entendu, quand on parle de réforme de la PAC, on mesure l’immensité de la tâche. Le troisième volet, qui nous paraît très important, c’est la question de l’accès au foncier, que l’on n’a pas fini de régler. C’est un goulet d’étranglement pour toutes nos réflexions sur l’agriculture et l’alimentation. On regrette la diminution du nombre d’agriculteurs. Aujourd’hui, la gestion du foncier repose sur une réglementation qui a plusieurs dizaines d’années. Il faut absolument la revisiter, la réinterroger pour permettre l’installation de jeunes agriculteurs, hors cadre familial. Si l’on ne permet pas cela, toutes nos belles paroles resteront vaines. Enfin, nous devons mettre l’acc...

Photo de Laurent DuplombLaurent Duplomb :

...stre, mes chers collègues, ce débat est important. Pour comprendre ce qu’il se passe aujourd’hui, il faut revenir trois ans en arrière. À l’arrivée au pouvoir du Président Macron, un espoir immense est né dans la profession agricole, celui de faire comprendre que cette profession avait une attente forte, une attente que nous pourrions résumer par un mot : la reconnaissance. Les États généraux de l’agriculture qui se sont tenus peu après ont amplifié cet espoir, car ils ont donné aux agriculteurs le sentiment d’être enfin compris, que la question de leurs revenus allait pouvoir être traitée. Puis, il y a eu le discours de la Sorbonne, qui est passé totalement inaperçu, embué par le discours de Rungis. Pourtant, par ce discours, le Président de la République a porté un coup fatal à la PAC (politique ag...

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

...e : il s’agit de travailler pour les agriculteurs, de travailler pour les pêcheurs, pour les conchyliculteurs, pour l’ensemble du monde agricole, pour les forestiers, pour les entreprises agroalimentaires et pour l’agroalimentaire. Voilà l’enjeu de la politique menée par le Gouvernement ! Il s’agit d’abord d’écouter, de comprendre et d’accompagner les agriculteurs, parce que ce sont ceux qui font l’agriculture, ceux qui travaillent dans l’agriculture, ceux qui travaillent pour l’agriculture qui sont les plus à même de parler de l’agriculture, même s’il n’est pas forcément utile d’être agriculteur pour comprendre la dynamique agricole et pour travailler dans cette dynamique. Je le réaffirme devant vous : l’agriculture n’est pas à bout de souffle et, pour lutter contre l’agribashing, il faut aussi parle...

Photo de Henri CabanelHenri Cabanel :

Nous connaissons bien les grandes mutations qui ont affecté l’agriculture française depuis la guerre et leurs conséquences. Parmi celles-ci, je souhaite évoquer la question de l’emploi agricole. Aujourd’hui, devenir agriculteur n’est plus nécessairement une destinée. En outre, dans une France désormais largement urbaine, la vocation aux métiers agricoles n’est plus évidente, et ce d’autant moins qu’ils véhiculent une image de pénibilité et de faibles rémunérations, li...

Photo de Henri CabanelHenri Cabanel :

...hiffres – nous avons d’ailleurs eu un débat sur l’enseignement agricole il y a quelque temps. Il n’en demeure pas moins que le secteur agricole est en baisse au détriment – ou au profit – des services à la personne, qui sont mis en avant dans l’enseignement agricole. Je note que vous avez engagé un dialogue avec le ministre de l’éducation nationale. Il était important de se pencher sur ce sujet. L’agriculture en a bien besoin.

Photo de Colette MélotColette Mélot :

Si l’action du Gouvernement en faveur de l’agriculture est essentielle au niveau national, elle est primordiale au niveau européen. Les années qui viennent ne feront pas exception. Alors que les négociations sur le prochain cadre financier pluriannuel se poursuivent, avec des points de vue bien différents, et que la réforme de la politique agricole commune est également en discussion, l’agriculture constitue un point central où la France doit occupe...

Photo de Colette MélotColette Mélot :

Je vous remercie pour ces précisions, monsieur le ministre. L’agriculture est essentielle et ses défis sont multiples. Comme vous venez de l’expliquer, la réforme de la PAC doit être articulée avec le nouveau pacte vert européen.

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

Monsieur le sénateur Kern, un certain nombre d’organisations professionnelles et de syndicats agricoles ont fait leur le mot d’ordre suivant : « N’importons pas l’agriculture que nous ne voulons pas ! » Je fais mienne cette phrase, tout comme le Gouvernement : n’importons pas une alimentation que nous ne voulons pas ! C’est tout le sens du travail que nous menons pour la mise en place de normes équivalentes, avant tout en Europe, évidemment, car 95 % des importations agricoles en France viennent d’États membres de l’Union européenne. C’est sur ce volet que notre trav...

Photo de Claude KernClaude Kern :

J’ai bien noté votre réponse, monsieur le ministre. Soyez assuré de notre vigilance sur ce dossier : n’importons pas l’agriculture que nous ne voulons pas ! Il est nécessaire de suivre ce mot d’ordre aujourd’hui.

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

...ez raison, la filière bovine est confrontée à des problèmes structurels, ce qui explique qu’elle fonctionne mal depuis plusieurs années. Cela étant, cette filière est en train de se prendre en main et d’évoluer ; je vais y revenir. J’en viens au premier sujet que vous avez abordé. Le Président de la République, lors de la remise des prix d’excellence du concours général agricole au ministère de l’agriculture, il y a un mois, a parlé pour la première fois de l’« exception agricole et agroalimentaire française », au même titre que nous parlons d’exception culturelle. La position du Président de la République et du Gouvernement est donc claire : on ne peut pas échanger des produits agroalimentaires et agricoles contre des voitures ou des fusées. Dans tous les accords internationaux en cours de négociati...