Interventions sur "relation"

467 interventions trouvées.

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

...il appartient aux États hôtes, et à eux seuls, de décider s'ils acceptent ou non leur présence. Cependant, l'annonce d'une « cogestion » me pose problème sur les plans conceptuel et opérationnel : dans ce cadre, serions-nous toujours capables, demain, de lancer dans l'urgence une opération telle que Sagittaire ? Madame la ministre, monsieur le ministre, nous sommes à un moment charnière de notre relation avec le continent africain. Ce débat a pour but de vous amener à préciser vos priorités. Soyons objectifs : rien n'est plus acquis dans le nouvel environnement ultra-concurrentiel où de nombreux pays, y compris nos partenaires européens, tentent de gagner de nouvelles positions. Si nous voulons continuer à jouer un rôle de premier plan, il nous faudra tirer les leçons, parfois douloureuses, de c...

Photo de Marie-Arlette CarlottiMarie-Arlette Carlotti :

...90, le continent était abandonné, il est désormais courtisé par de nombreux pays : la Russie, bien sûr, et la Chine, depuis plus longtemps, sans oublier les États-Unis, le Japon, la Turquie ou les Émirats arabes unis. Tous ont développé leur appétit à l'égard de l'Afrique ; tous sont nos compétiteurs. Nous avons perdu nos liens privilégiés exclusifs avec les États africains. Il est temps que nos relations deviennent ordinaires et ne soient plus marquées du sceau de la singularité. Alors que la hiérarchie du monde change, l'Afrique veut être considérée comme un acteur de plein droit sur la scène internationale. C'est un défi géopolitique majeur que le président Macron a pointé du doigt et qu'il convient de traduire dans les faits. Au fil des ans, la société civile africaine a changé. La jeunesse...

Photo de Olivier CadicOlivier Cadic :

...puis son indépendance, le Somaliland a su garantir une stabilité politique à ses citoyens, avec l'élection d'un président et de deux chambres au suffrage universel. Cinq présidents se sont succédé à la tête du pays depuis son indépendance. Allons-nous évoluer sur la question d'une prise en compte officielle du Somaliland pour favoriser son développement ou allons-nous continuer à nous limiter aux relations avec Mogadiscio ? La France, comme nos partenaires africains, a besoin d'une ligne claire, fondée sur le respect mutuel. Cessons de chercher à nous faire aimer ; concentrons-nous sur nos intérêts en faisant valoir nos atouts pour nous faire désirer. Un membre du parlement togolais, l'honorable Alipui, l'a résumé ainsi, hier, devant moi à Lomé : « Plutôt que pour Plus de France, optez pour Mieu...

Photo de Nicole DurantonNicole Duranton :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, aucune relation internationale n'est aussi complexe et importante pour notre pays et notre continent que celle qui nous unit à l'Afrique. La politique étrangère de la France envers le continent africain se trouve à la croisée des chemins, oscillant entre les promesses d'une coopération fructueuse et les traces tenaces de son passé néocolonial. Comme le disait Albert Camus, l'amitié n'exige rien en échange, elle...

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

...que la France devait refuser d'entrer dans une logique de compétition, qu'il fallait tourner la page de l'économie de rente et qu'il convenait d'entrer dans une logique partenariale d'investissement solidaire. Le problème, c'est que tous les fondamentaux dépassés de nos rapports économiques avec l'Afrique, qui sapent depuis tant d'années le développement de ces pays comme la confiance dans cette relation, sont maintenus, au mépris de tous les nouveaux enjeux du XXIe siècle. Alors que les pays africains cherchent, par exemple, à financer leur développement, nous continuons de faire l'éloge de la pseudo-réforme unilatérale du franc CFA, qui laisse en l'état les instruments de la domination monétaire en vigueur et qui n'a constitué en vérité qu'une OPA hostile visant à tuer dans l'œuf le projet de ...

Photo de Joël GuerriauJoël Guerriau :

...nent directement l'Europe. Le groupe Les Indépendants considère que les ambitions de la politique étrangère de la France en Afrique doivent être proportionnées aux moyens dont nous disposons. À cet effet, nous saluons la décision du Président de la République relative à la cogérance de bases militaires avec les pays dont nous partageons les objectifs. Il conviendrait également de repenser notre relation avec l'Afrique en matière sécuritaire, migratoire et économique et de retrouver des instances de dialogue et d'échange, à l'instar de l'Union pour la Méditerranée. Il nous apparaît ensuite nécessaire de concentrer nos efforts sur les pays qui partagent nos valeurs et se montrent solidaires. Rappelons que sept pays, dont l'Érythrée et le Mali, ont refusé à l'ONU de condamner l'agression russe en ...

Photo de André GuiolAndré Guiol :

...lègues, l'Afrique est le continent de tous les défis : climatique, démographique et économique. Il est aussi celui de tous les enjeux, pour ne pas dire de toutes les convoitises. L'intérêt de la Chine et de la Russie a permis de sortir l'Afrique de son face-à-face avec l'Europe, mais à quel prix ? Concernant la Chine, la masse d'argent qu'elle a déversée sur de nombreux pays africains a créé une relation asymétrique qui n'a pas forcément apporté le développement attendu, bien que Pékin prétende depuis deux ans ouvrir une nouvelle ère pour une relation financière plus soutenable avec ses partenaires. La Russie, quant à elle, y mène également sa stratégie d'influence, avec des moyens peu conventionnels si l'on songe au travail de sape mené par le groupe privé Wagner sur le thème de l'Occident déca...

Photo de Guillaume GontardGuillaume Gontard :

... L'opération Barkhane montre clairement les limites d'une intervention extérieure purement militaire, sans aucune vision de sortie de crise. La situation chaotique de ces pays et de bien d'autres en Afrique, couplée avec un sentiment anti-français de plus en plus prégnant, ouvre la voie à l'influence russe, en particulier à la milice Wagner, aujourd'hui présente dans dix-sept pays africains. La relation étroite de la France avec le continent africain s'est abîmée. Le sentiment anti-français a progressé à grande vitesse ces dernières décennies. Mais pourquoi ? La présence croissante de puissances étrangères cherchant à instrumentaliser le rejet de la France l'explique, mais seulement en partie. C'est notamment le manque important de transparence des opérations militaires françaises qui est mis e...

Photo de Stéphane RavierStéphane Ravier :

...s de notre politique d'influence. Ce n'est pas le cas des autres puissances coloniales, qui ne pratiquent pas cette autoflagellation. J'en veux pour preuve le fait que nos anciennes colonies, toujours francophones, du Togo et du Gabon ont rejoint le Commonwealth en 2022 ! La France doit cesser de se désigner elle-même comme bouc émissaire ; ce masochisme injustifié ne saurait servir de base à une relation fructueuse entre la France et les pays africains. Une deuxième erreur consiste à vouloir exporter la démocratie comme une recette universellement transposable. Nous avons vu ce que cela a donné, par le passé, en Libye ou ailleurs : chaos aggravé chez eux, chaos importé chez nous. Votre troisième erreur, c'est d'avoir refusé de faire de la politique, en vous cantonnant à des partenariats avec le...

Photo de Sébastien LecornuSébastien Lecornu :

...a part, je considère qu'il doit avoir lieu. Je sors d'ailleurs de deux semaines de débats à l'Assemblée nationale sur le projet de loi de programmation militaire, et il m'a semblé intéressant de constater à quel point un certain nombre de formations politiques manquent de cohérence avec leur histoire, voire parfois avec des prises de position récentes, que ce soit sur l'Europe, sur l'Otan, sur la relation franco-allemande, ou encore sur l'aide à l'Ukraine.

Photo de Sébastien LecornuSébastien Lecornu :

...lou, nous participons au narratif anti-français. Faire croire qu'une base au Sénégal peut permettre d'y entretenir des intérêts politiques et intérieurs, comme on le lit parfois dans la presse, c'est mentir ! Le troisième point que je soulèverai est dans la même veine. Vous êtes nombreux à avoir appelé au respect d'une véritable souveraineté des États africains avec lesquels nous entretenons des relations militaires, sécuritaires, économiques et diplomatiques. Je partage bien sûr cet avis ; personne dans cet hémicycle n'oserait appeler à ce que nous malmenions ou bafouions la souveraineté des autres pays. Pour autant, votre lecture de ce qui s'est passé au Mali est pour le moins unilatérale. Vous portez un regard très expéditionnaire en considérant, en substance, que nous nous sommes fait mettre...

Photo de Jocelyne GuidezJocelyne Guidez :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, tout d’abord, je tiens à remercier M. Pascal Savoldelli de son engagement et notre collègue rapporteure, Mme Cathy Apourceau-Poly, de la qualité de son travail. Cette proposition de loi vise à encadrer le recours aux algorithmes et la numérisation des relations de travail. Il s’agit de renforcer la responsabilité des employeurs et la protection des salariés. Cette initiative parlementaire s’inscrit dans le prolongement du rapport d’information de Pascal Savoldelli du 29 septembre 2021 sur l’ubérisation de la société et l’incidence des plateformes numériques sur les métiers et le marché de l’emploi. Selon les conclusions de cette mission d’information...

Photo de Jean-Pierre CorbisezJean-Pierre Corbisez :

...isément l'objet de cette proposition de loi déposée par nos collègues du groupe communiste républicain citoyen et écologiste. La commission n'a pas adopté le texte, au motif qu'il n'apporterait pas de garanties supérieures aux salariés et que des travaux du même ordre sont en cours à l'échelle européenne. Et alors ? Pourquoi attendre l'Europe ? Pour ma part, j'estime que, lorsqu'il s'agit de la relation au travail, les garanties et protections des salariés méritent toujours d'être interrogées et renforcées, d'autant plus dans un contexte où les discussions européennes semblent assez mal engagées… Gardons en mémoire que l'économie des plateformes concernera, d'ici à 2025, 43 millions de salariés ! Au-delà des plateformes, nombre d'entreprises ont aujourd'hui pris le virage du numérique avec pou...

Photo de Serge BabarySerge Babary :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, un certain humanisme à la française, assez largement partagé, qu'il soit d'origine religieuse ou laïque, nous a toujours fait considérer avec inquiétude et circonspection l'intrusion d'automatismes dans les relations interpersonnelles au sein du monde du travail. Souvenons-nous de l'essai de Georges Bernanos, La France contre les robots, dans lequel l'auteur formulait, dès 1947, une violente critique de la société industrielle, estimant que le machinisme limitait la liberté des hommes et perturbait jusqu'à leur mode de pensée. L'actualité concernant les nouvelles formes d'emploi – free-lance,...

Photo de Colette MélotColette Mélot :

...tes étaient lancées sur le risque d'ubérisation de la société et sur la nécessité d'adapter notre droit du travail aux évolutions numériques. Nous devons donc en permanence nous interroger sur le rapport entre les évolutions techniques et le travail, qui est le sujet de la présente proposition de loi. Plus précisément, ses auteurs nous proposent de légiférer sur les effets des algorithmes sur la relation de travail. Le cadre de cette proposition de loi dépasse celui des plateformes numériques. L'usage d'algorithmes dans la relation de travail est aujourd'hui présent bien plus largement, y compris dans des secteurs qui ne sont pas directement liés au numérique, par exemple en matière de processus de recrutement, de gestion des carrières ou d'évaluation des salariés. Les algorithmes interviennent ...

Photo de Raymonde Poncet MongeRaymonde Poncet Monge :

...le en 1945 et le salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) en 1950, la France des congés payés, du minimum vieillesse, de la couverture médicale universelle (CMU), du revenu de solidarité active (RSA) et – c'est d'actualité – de la retraite à taux plein à 60 ans ! » Nous saluons la proposition de loi de nos collègues du groupe CRCE qui, au-delà des plateformes numériques dites de mise en relation, adapte une partie de notre droit à l'avancée de l'organisation algorithmique du travail dans les entreprises. Il nous apparaît en effet fondamental et urgent de définir juridiquement l'algorithme comme une intégration automatisée du pouvoir de direction, d'organisation et de contrôle de l'employeur, qui est le seul responsable in fine des critères et des finalités retenus dans le cahier ...

Photo de Ludovic HayeLudovic Haye :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, la proposition de loi que nous examinons cet après-midi a pour objet d'encadrer davantage la numérisation des relations de travail, en définissant juridiquement l'algorithme, en renforçant les prérogatives d'information et de contrôle des comités sociaux et économiques et en légiférant sur le cas particulier des plateformes de mise en relation. En 2021, nous avons mené une mission d'information, dont j'ai été vice-président – je salue d'ailleurs le travail de son rapporteur, Pascal Savoldelli –, portant sur l'ub...

Photo de Corinne FeretCorinne Feret :

...ins d'entre eux voient leur compte suspendu, souvent sans aucune justification. Cela est d'autant plus dur qu'ils sont privés de nombreux droits sociaux, en raison du statut fictif de travailleur indépendant. Nul ne peut plus nier que la dématérialisation des entreprises, à laquelle nous assistons sous l'effet de l'intelligence artificielle, et plus largement le numérique bouleversent toutes les relations de travail. De plus en plus de travailleurs seront gérés par un algorithme, qui leur attribuera des tâches, les rémunérera, organisera leur travail, les évaluera et, même, les sanctionnera. L'enjeu est désormais de maîtriser ces algorithmes. Il est de notre responsabilité de garder la mainmise sur les innovations technologiques avant d'être dépassés par elles. Encadrer et contrôler devraient êt...

Photo de Fabien GayFabien Gay :

...il de contrôle des travailleurs, de management, mais aussi de discrimination, voire de répression syndicale : ce n'est plus le patron qui vous licencie, c'est l'algorithme qui vous suspend. Nous proposons donc de modifier le code du travail afin que les décisions prises à l'aide de moyens technologiques relèvent du pouvoir de direction de l'employeur, qui programme la machine à son avantage. La relation de travail qui en est issue est, certes, moins directe avec l'employé, mais elle reste contractuelle et elle accroît la domination de l'employeur, en faisant peser de nouvelles contraintes sur les salariés. En étant maître de la programmation et en organisant son opacité, l'employeur reste le décideur unique : il existe donc bien un lien de subordination. Les algorithmes incitent à davantage de ...

Photo de Olivier JacquinOlivier Jacquin :

...nt ! La question centrale est simple : comment s'assurer que le progrès technologique permette l'émancipation des travailleurs, et non leur assujettissement via un contremaître 2.0 ? Corinne Féret a cité ma proposition de loi visant à lutter contre l'indépendance fictive, en permettant des requalifications en salarié par action de groupe et en contrôlant la place de l'algorithme dans les relations contractuelles, qui a été rejetée ici en 2021. Nous y défendions déjà la nécessité de contrôle et de transparence des algorithmes. Le texte présenté aujourd'hui avance encore dans cette direction, et je m'étonne que la majorité sénatoriale continue, quant à elle, à se cacher sur ce sujet majeur, après le revirement opéré l'année dernière, lors des débats sur la ratification de l'ordonnance du 2...