Interventions sur "relation"

467 interventions trouvées.

Photo de Jean-Noël GuériniJean-Noël Guérini :

Madame la présidente, madame, monsieur les ministres, mes chers collègues, depuis quelques années, les relations entre notre pays et le continent africain sont devenues un long bulletin de mauvaises nouvelles qui, malheureusement, ne cessent de se répéter. Dans ce contexte, les échanges qui nous rassemblent ce soir revêtent une importance que nul ne doit sous-estimer. Au risque d'être lapidaires, nous pourrions les résumer de manière prosaïque par une question : comment sauver la place de la France en Afr...

Photo de Catherine ConconneCatherine Conconne :

... toutes ces réalités, nous avons bel et bien « un destin lié avec le continent africain », selon la formule employée le 27 février dernier par le Président de la République, qui disait aussi dans cette intervention : « Ce n’est ni une bonne ni une mauvaise nouvelle, c’est un fait. Et tout dépendra de ce que nous en faisons. » On a trop souvent considéré, de ce côté-ci de la Méditerranée, que les relations entre la France et l’Afrique étaient un peu à l’image de celles de Montaigne et La Boétie : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi. » Nous avons trop longtemps pensé que nos relations allaient de soi, faisant comme si les Africains allaient toujours nous donner la préférence, dans une logique de réflexe immuable. Or rien n’est plus faux. Dans un monde sans cesse plus concurrentiel, cett...

Photo de Sébastien LecornuSébastien Lecornu :

...es pays ont choisi de diversifier leurs partenariats et de faire jouer une forme de mise en concurrence sur les questions économiques, mais aussi, parfois, sur les sujets sécuritaires, et notamment de développement capacitaire en matière d’équipements militaires. La France doit donc relever le défi suivant : être davantage attractive pour ces partenaires anciens avec lesquels elle entretient une relation que l’on pourrait qualifier d’affective. Pour autant, notre manière d’interagir avec d’autres compétiteurs a parfois été très déceptive. D’autres influences sont plus malvenues, sur fond de compétition économique et d’initiatives sécuritaires ou informationnelles. On ne peut pas ne pas citer, à cet égard, le compétiteur stratégique russe et le groupe Wagner. Le troisième point que j’évoquerai n...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, au cours des soixante dernières années, la relation que nous entretenons avec les pays africains a rythmé comme nulle autre la vie de notre pays, de sa diplomatie, de sa coopération, de ses armées. Elle est le reflet d’une longue histoire commune, qui porte ses indéniables parts d’ombre, auxquelles il faut savoir se confronter, mais qui fut aussi brillante d’engagements sincères, d’amitiés profondes et de réalisations admirables. Cette relation s...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

...e véritable bascule générationnelle s’est opérée, distendant nos liens diplomatiques, militaires et culturels. Les nouvelles générations, les nouvelles élites africaines, au cœur de l’essor économique du continent, sont aussi celles de la globalisation. Le monde, désormais, se presse à la porte de l’Afrique. Les pays africains multiplient les partenariats – ce qui est bien normal – loin de toute relation exclusive. Cette réalité, et les attentes qui en découlent concernant la relation avec la France, sans doute ne les avons-nous pas suffisamment observées ni intégrées. Ne soyons pas naïfs : certains de nos compétiteurs stratégiques font tout pour nous évincer et cherchent pour cela à accroître le sentiment anti-français. Dans ce domaine, l’affaire du prétendu charnier de Gossi nous a une nouvell...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

...il appartient aux États hôtes, et à eux seuls, de décider s’ils acceptent ou non leur présence. Cependant, l’annonce d’une « cogestion » me pose problème sur les plans conceptuel et opérationnel : dans ce cadre, serions-nous toujours capables, demain, de lancer dans l’urgence une opération telle que Sagittaire ? Madame la ministre, monsieur le ministre, nous sommes à un moment charnière de notre relation avec le continent africain. Ce débat a pour but de vous amener à préciser vos priorités. Soyons objectifs : rien n’est plus acquis dans le nouvel environnement ultra-concurrentiel où de nombreux pays, y compris nos partenaires européens, tentent de gagner de nouvelles positions. Si nous voulons continuer à jouer un rôle de premier plan, il nous faudra tirer les leçons, parfois douloureuses, de c...

Photo de Marie-Arlette CarlottiMarie-Arlette Carlotti :

...90, le continent était abandonné, il est désormais courtisé par de nombreux pays : la Russie, bien sûr, et la Chine, depuis plus longtemps, sans oublier les États-Unis, le Japon, la Turquie ou les Émirats arabes unis. Tous ont développé leur appétit à l’égard de l’Afrique ; tous sont nos compétiteurs. Nous avons perdu nos liens privilégiés exclusifs avec les États africains. Il est temps que nos relations deviennent ordinaires et ne soient plus marquées du sceau de la singularité. Alors que la hiérarchie du monde change, l’Afrique veut être considérée comme un acteur de plein droit sur la scène internationale. C’est un défi géopolitique majeur que le président Macron a pointé du doigt et qu’il convient de traduire dans les faits. Au fil des ans, la société civile africaine a changé. La jeunesse...

Photo de Olivier CadicOlivier Cadic :

...puis son indépendance, le Somaliland a su garantir une stabilité politique à ses citoyens, avec l’élection d’un président et de deux chambres au suffrage universel. Cinq présidents se sont succédé à la tête du pays depuis son indépendance. Allons-nous évoluer sur la question d’une prise en compte officielle du Somaliland pour favoriser son développement ou allons-nous continuer à nous limiter aux relations avec Mogadiscio ? La France, comme nos partenaires africains, a besoin d’une ligne claire, fondée sur le respect mutuel. Cessons de chercher à nous faire aimer ; concentrons-nous sur nos intérêts en faisant valoir nos atouts pour nous faire désirer. Un membre du parlement togolais, l’honorable Alipui, l’a résumé ainsi, hier, devant moi à Lomé : « Plutôt que pour “Plus de France”, optez pour “M...

Photo de Nicole DurantonNicole Duranton :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, aucune relation internationale n’est aussi complexe et importante pour notre pays et notre continent que celle qui nous unit à l’Afrique. La politique étrangère de la France envers le continent africain se trouve à la croisée des chemins, oscillant entre les promesses d’une coopération fructueuse et les traces tenaces de son passé néocolonial. Comme le disait Albert Camus, l’amitié n’exige rien en échange, elle...

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

...que la France devait refuser d’entrer dans une logique de compétition, qu’il fallait tourner la page de l’économie de rente et qu’il convenait d’entrer dans une logique partenariale d’investissement solidaire. Le problème, c’est que tous les fondamentaux dépassés de nos rapports économiques avec l’Afrique, qui sapent depuis tant d’années le développement de ces pays comme la confiance dans cette relation, sont maintenus, au mépris de tous les nouveaux enjeux du XXIe siècle. Alors que les pays africains cherchent, par exemple, à financer leur développement, nous continuons de faire l’éloge de la pseudo-réforme unilatérale du franc CFA, qui laisse en l’état les instruments de la domination monétaire en vigueur et qui n’a constitué en vérité qu’une OPA hostile visant à tuer dans l’œuf le projet de ...

Photo de Joël GuerriauJoël Guerriau :

...nent directement l’Europe. Le groupe Les Indépendants considère que les ambitions de la politique étrangère de la France en Afrique doivent être proportionnées aux moyens dont nous disposons. À cet effet, nous saluons la décision du Président de la République relative à la cogérance de bases militaires avec les pays dont nous partageons les objectifs. Il conviendrait également de repenser notre relation avec l’Afrique en matière sécuritaire, migratoire et économique et de retrouver des instances de dialogue et d’échange, à l’instar de l’Union pour la Méditerranée. Il nous apparaît ensuite nécessaire de concentrer nos efforts sur les pays qui partagent nos valeurs et se montrent solidaires. Rappelons que sept pays, dont l’Érythrée et le Mali, ont refusé à l’ONU de condamner l’agression russe en ...

Photo de André GuiolAndré Guiol :

...lègues, l’Afrique est le continent de tous les défis : climatique, démographique et économique. Il est aussi celui de tous les enjeux, pour ne pas dire de toutes les convoitises. L’intérêt de la Chine et de la Russie a permis de sortir l’Afrique de son face-à-face avec l’Europe, mais à quel prix ? Concernant la Chine, la masse d’argent qu’elle a déversée sur de nombreux pays africains a créé une relation asymétrique qui n’a pas forcément apporté le développement attendu, bien que Pékin prétende depuis deux ans ouvrir une nouvelle ère pour une relation financière plus soutenable avec ses partenaires. La Russie, quant à elle, y mène également sa stratégie d’influence, avec des moyens peu conventionnels si l’on songe au travail de sape mené par le groupe privé Wagner sur le thème de l’Occident déca...

Photo de Guillaume GontardGuillaume Gontard :

... L’opération Barkhane montre clairement les limites d’une intervention extérieure purement militaire, sans aucune vision de sortie de crise. La situation chaotique de ces pays et de bien d’autres en Afrique, couplée avec un sentiment anti-français de plus en plus prégnant, ouvre la voie à l’influence russe, en particulier à la milice Wagner, aujourd’hui présente dans dix-sept pays africains. La relation étroite de la France avec le continent africain s’est abîmée. Le sentiment anti-français a progressé à grande vitesse ces dernières décennies. Mais pourquoi ? La présence croissante de puissances étrangères cherchant à instrumentaliser le rejet de la France l’explique, mais seulement en partie. C’est notamment le manque important de transparence des opérations militaires françaises qui est mis e...

Photo de Stéphane RavierStéphane Ravier :

...s de notre politique d’influence. Ce n’est pas le cas des autres puissances coloniales, qui ne pratiquent pas cette autoflagellation. J’en veux pour preuve le fait que nos anciennes colonies, toujours francophones, du Togo et du Gabon ont rejoint le Commonwealth en 2022 ! La France doit cesser de se désigner elle-même comme bouc émissaire ; ce masochisme injustifié ne saurait servir de base à une relation fructueuse entre la France et les pays africains. Une deuxième erreur consiste à vouloir exporter la démocratie comme une recette universellement transposable. Nous avons vu ce que cela a donné, par le passé, en Libye ou ailleurs : chaos aggravé chez eux, chaos importé chez nous. Votre troisième erreur, c’est d’avoir refusé de faire de la politique, en vous cantonnant à des partenariats avec le...

Photo de Catherine ConconneCatherine Conconne :

Je veux avant tout, mesdames, messieurs les sénateurs, remercier chacun d’entre vous pour vos interventions. Je relève en premier lieu que nous faisons souvent un constat partagé sur les enjeux et les défis que représente notre relation avec le continent africain, les pays africains dans leur évolution. Le constat est également partagé, me semble-t-il, quant à la nécessité de continuer nous-mêmes à évoluer, à transformer notre approche. Monsieur Cambon, je ne saurai vous répondre que par quelques remarques partielles, tant les points que vous avez abordés ont été nombreux. Je voudrais d’abord revenir brièvement après vous sur l...

Photo de Sébastien LecornuSébastien Lecornu :

...a part, je considère qu’il doit avoir lieu. Je sors d’ailleurs de deux semaines de débats à l’Assemblée nationale sur le projet de loi de programmation militaire, et il m’a semblé intéressant de constater à quel point un certain nombre de formations politiques manquent de cohérence avec leur histoire, voire parfois avec des prises de position récentes, que ce soit sur l’Europe, sur l’Otan, sur la relation franco-allemande, ou encore sur l’aide à l’Ukraine.

Photo de Sébastien LecornuSébastien Lecornu :

...lou, nous participons au narratif anti-français. Faire croire qu’une base au Sénégal peut permettre d’y entretenir des intérêts politiques et intérieurs, comme on le lit parfois dans la presse, c’est mentir ! Le troisième point que je soulèverai est dans la même veine. Vous êtes nombreux à avoir appelé au respect d’une véritable souveraineté des États africains avec lesquels nous entretenons des relations militaires, sécuritaires, économiques et diplomatiques. Je partage bien sûr cet avis ; personne dans cet hémicycle n’oserait appeler à ce que nous malmenions ou bafouions la souveraineté des autres pays. Pour autant, votre lecture de ce qui s’est passé au Mali est pour le moins unilatérale. Vous portez un regard très expéditionnaire en considérant, en substance, que nous nous sommes faits mettr...

Photo de Guy BenarrocheGuy Benarroche :

On en revient à la question du numérique, mais cette fois-ci sous l'angle de son développement dans les prisons. Nous pensons que, telle qu'elle est exprimée dans la feuille de route, sans autre précision, la généralisation du numérique pourrait nuire à la réinsertion et à la qualité des relations sociales, notamment celles que nouent les surveillants pénitentiaires avec les détenus. En cherchant à déployer le numérique en détention, notamment à travers la réservation des parloirs par voie informatique ou la mise en place d'un certain nombre de formations par visioconférence, et même si cela peut ne pas paraître totalement absurde en soi, on contribue à diminuer les contacts humains et à...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, au cours des soixante dernières années, la relation que nous entretenons avec les pays africains a rythmé comme nulle autre la vie de notre pays, de sa diplomatie, de sa coopération, de ses armées. Elle est le reflet d'une longue histoire commune, qui porte ses indéniables parts d'ombre, auxquelles il faut savoir se confronter, mais qui fut aussi brillante d'engagements sincères, d'amitiés profondes et de réalisations admirables. Cette relation s...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

...e véritable bascule générationnelle s'est opérée, distendant nos liens diplomatiques, militaires et culturels. Les nouvelles générations, les nouvelles élites africaines, au cœur de l'essor économique du continent, sont aussi celles de la globalisation. Le monde, désormais, se presse à la porte de l'Afrique. Les pays africains multiplient les partenariats – ce qui est bien normal – loin de toute relation exclusive. Cette réalité, et les attentes qui en découlent concernant la relation avec la France, sans doute ne les avons-nous pas suffisamment observées ni intégrées. Ne soyons pas non plus naïfs : certains de nos compétiteurs stratégiques font tout pour nous évincer et cherchent pour cela à accroître le sentiment anti-français. Dans ce domaine, l'affaire du prétendu charnier de Gossi nous a un...