Amendement N° COM-222 (Rejeté)

Commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale

Respect des principes de la république

Déposé le 12 mars 2021 par : M. Magner, Mme Sylvie Robert, M. Sueur, Mmes Harribey, de La Gontrie, MM. Assouline, Kanner, Féraud, Marie, Mmes Meunier, Monier, M. Antiste, Mme Lepage, MM. Lozach, Stanzione, Mme Van Heghe, MM. Durain, Kerrouche, Leconte, les membres du groupe Socialiste, Écologiste, Républicain.

Photo de Jacques-Bernard Magner Photo de Sylvie Robert Photo de Jean-Pierre Sueur Photo de Laurence Harribey Photo de Marie-Pierre de La Gontrie Photo de David Assouline Photo de Patrick Kanner Photo de Rémi Féraud Photo de Didier Marie 
Photo de Michelle Meunier Photo de Marie-Pierre Monier Photo de Maurice Antiste Photo de Claudine Lepage Photo de Jean-Jacques Lozach Photo de Lucien Stanzione Photo de Sabine Van Heghe Photo de Jérôme Durain Photo de Éric Kerrouche Photo de Jean-Yves Leconte 

Supprimer cet article.

Exposé Sommaire :

Cet amendement tend à supprimer l'article 6qui soumet l'octroi de subventions aux associations et aux fondations, par les collectivités publiques ou par toute autre personne chargée de la gestion d’un service public, à la signature d’un contrat d’engagement républicain. En effet cet article est fondé sur une suspicion injustifiée envers les associations qui sont des acteurs incontournables de la diffusion des valeurs de la République.

Cette disposition est d'ailleurs vivement critiquée tant par les associations qui n’ont pas été suffisamment associées à l’élaboration de ce texte que par les institutions de protection des droits fondamentaux pour lesquelles cette mesure est attentatoire à la liberté d’association. Cette mesure procède d'une logique de défiance vis à vis du monde associatif qui constitue l'un des premiers remparts contre les séparatismes. Ce dont la République a besoin c'est du régime le plus protecteur possible de la liberté d'association. Or, le texte met en place un système coércitif applicable à toutes les associations afin de condamner les agissements d'une infime minorité.

Surtout ce dispositif, de contrat d'engagements républicain, fragilise les associations en les plaçant à la merci d'interprétations arbitraires des valeurs qui sont énoncées. En effet, la référence aux principes aussi généraux que la dignité de la personne humaine place les associations dans une situation de vulnérabilité vis-à-vis des autorités publiques pour l’obtention ou le maintien de subvention qui leur sont parfois vitales. C’est leur indépendance qui se trouve menacée puisqu’elles pourraient ainsi se trouver soumises au bon vouloir des autorités nationales ou locales selon l’interprétation faite par ces dernières des notions de dignité ou de respect de l’ordre public.

De surcroit, l'état de droit actuel (adhésion à la Charte des engagements réciproques, convention pluriannuelle de subventionnement, dispositifs du code pénal et du code des relations entre le public et l'administration) permet déjà aux pouvoirs publics concernés de contrôler l'usage par les associations des subventions qu'ils leur octroient et de les retirer si besoin.

Cet amendement propose donc la suppression de ce dispositif qui risque de ne pas atteindre son objectif - lutter contre les dérives séparatistes de certaines associations - mais qui stigmatise l'ensemble des associations en restreignant la liberté d'association et celle de libre organisation des collectivités territoriales.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cet amendement.

Inscription
ou
Connexion