Nous accueillons Mme Salomé Berlioux, fondatrice et présidente de l'association Chemins d'avenirs. Madame, dans votre essai de 2019 « Les invisibles de la République », vous avez évoqué la jeunesse oubliée de la « France périphérique », celle des territoires ruraux, des petites et moyennes villes, éloignée des métropoles, dont les problématiques ont raisonné pendant la crise des gilets jaunes. Ce cri d'alarme devant le parcours d'obstacles de cette jeunesse, qui balaie la promesse d'égalité des chances gravée au coeur du contrat républicain, semble avoir été entendu, puisque le Gouvernement vous a confié un rapport sur l'orientation et l'égalité des chances dans la France des zones rurales et des petites villes. Ce rapport, remis le 5 mars dernier au ministre de l'éducation nationale, porte l'ambition de « restaurer la promesse républicaine » et préconise, notamment, de « favoriser l'utilisation du numérique pour soutenir l'orientation et les aspirations des jeunes ruraux ».
Quelle appréciation portez-vous sur les efforts faits dans cette direction par les pouvoirs publics ? Sont-ils suffisants ? Quelles seraient vos recommandations pour réduire la fracture numérique ?
Après votre présentation liminaire, le rapporteur Raymond Vall puis mes collègues sénateurs vous poseront des questions complémentaires.
Je suis heureuse de participer à vos travaux en tant que porteur de projets sur le terrain - je suis, par exemple, intervenue ce matin dans un collège REP dans l'Allier. La question du numérique, qui est l'un des obstacles rencontrés par les jeunes des territoires ruraux, est revenue au premier plan pendant la crise sanitaire.
La fracture numérique n'est qu'un des obstacles que rencontrent ces jeunes. On constate, en effet, une accumulation d'obstacles pour les jeunes de la France périphérique, des zones rurales et des petites villes. Ces derniers sont nombreux : 23 % des moins de 20 ans grandissent en zone rurale, et 42 % dans les petites villes, soit plus de 10 millions de personnes selon l'Insee. Alors que leur potentiel est immense, ces jeunes sont confrontés, en plus de la fracture numérique, au manque d'informations concernant l'avenir, à des opportunités - académiques, culturelles, professionnelles - moindres à proximité immédiate de leur domicile, à une « assignation à résidence », à une autocensure, à un manque de confiance en soi, et à la fragilité économique et sociale de certains foyers - 80 % des ménages modestes vivent dans la France périphérique.
Un lieu commun veut que les jeunes puissent aujourd'hui accéder à tout grâce à internet : ils peuvent s'informer en un claquement de doigts et s'orienter sans difficulté puisque tout est en ligne.
Pourtant, la fracture digitale prend deux formes.
Elle est, d'abord, technique. Je ne suis pas une spécialiste en la matière, mais il y a des zones blanches, des territoires où la connexion internet est limitée. Certains jeunes ne disposent que d'un matériel informatique peu performant. Chemins d'avenirs fait partie du collectif Mentorat, lequel rassemble huit associations - comme Article 1, l'Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV), l'Institut Télémaque et « Nos quartiers ont du talent » - qui agissent en faveur de l'égalité des chances en utilisant le parrainage individuel comme effet de levier. Avec ce collectif, nous avons mené deux opérations pendant le confinement : « Mentorat d'urgence » et « Connexion d'urgence », pour faire livrer des ordinateurs et des cartes 4G aux jeunes des quartiers prioritaires et des zones rurales afin de leur permettre de suivre les cours. De la même façon, 70 % des 1 000 filleuls de Chemins d'avenirs nous faisaient part de ce type de difficultés.
La fracture numérique est, ensuite, celle des usages. Un jeune de 16-17 ans vivant dans une métropole va, au cours d'une journée, consulter les horaires de bus sur une application, les séances de cinéma sur une autre... Le jeune qui vit au fond de la Creuse, du Morvan ou des Vosges n'aura pas la même utilisation quotidienne du numérique. Ils se servent des réseaux sociaux - Instagram, Snapchat, TikTok, etc. Pour s'orienter, faire des choix académiques, chercher des opportunités d'emploi, il faut avoir une affinité quotidienne avec le numérique qu'ils n'ont pas, pour des raisons liées à la fracture technique, au capital socioculturel et à l'absence de maîtrise de ces outils par leur entourage familial.
La fracture va s'approfondissant, en termes de numérique, de mobilité, de maîtrise des langues vivantes, entre les jeunes des métropoles qui maîtrisent de plus en plus les « attendus » et les autres. Une enquête d'opinion, que la Fondation Jean-Jaurès et Chemins d'avenirs avaient commandée en novembre dernier, montrait 20 points d'écart entre les jeunes des zones rurales et ceux de l'agglomération parisienne à qui l'on demandait s'ils avaient pris des cours de langue supplémentaires financés par leurs parents ou s'ils allaient faire des études « ambitieuses », et 15 points d'écart quand on leur demande s'ils ont auprès d'eux des « modèles » auxquels ils peuvent s'identifier.
Le numérique s'inscrit dans cette série de décalages qui, pris individuellement, ne seraient peut-être pas gênants, mais qui, accumulés, commencent à porter fortement atteinte à l'égalité des chances entre les jeunes Français.
Dans « Les invisibles de la République », nous avions essayé, avec Erkki Maillard, de mettre en avant l'aspect corrosif, plus qu'explosif, de la fracture numérique. Ces jeunes nous disent : « ce n'est pas fait pour moi », « je n'ai pas confiance en moi », « je ne sais pas ce que je vais faire après », « tout ne m'est pas autorisé », « certaines voies me sont interdites ». Le numérique pourrait potentiellement représenter un véritable atout pour eux, mais tel n'est pas totalement le cas aujourd'hui malgré les efforts réalisés. Les campus connectés sont une des solutions vers lesquelles se tourner à l'avenir, car ce dispositif marche bien et suscite la sympathie, voire l'enthousiasme, des acteurs de terrain et des jeunes eux-mêmes.
J'ai particulièrement apprécié votre intervention, étant élu d'un territoire rural, le Gers. Je « vis » au quotidien les situations que vous avez évoquées. Dans la lutte contre l'illectronisme, à quelle échelle territoriale peut-on travailler ? Avec quels partenaires et avec quel maillage ? Laissons de côté la question des infrastructures. Nous devons proposer des mesures d'urgence pour lutter contre le fléau que constituent ces 14 millions de personnes qui n'utilisent pas le numérique.
Nous avons entendu le président de La Poste et une partie de la direction générale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Le maillage de ces organismes est intéressant. La Poste peut servir de relais pour accéder aux services publics ; on peut même imaginer y faire un peu de formation.
Je me heurte aux mêmes obstacles : en matière de numérique, on est confronté assez rapidement à la question des infrastructures.
S'agissant les jeunes, la réponse passe d'abord par la nécessaire implication des familles, qu'il faut mettre dans la boucle pour assurer le prolongement à la maison de l'ouverture au numérique enseignée dans les collèges et lycées. Il faut permettre aux jeunes d'avoir de l'ambition au sens large : pouvoir aller au bout de leur potentiel. Avec les chefs d'établissement de l'académie de Dijon, avec lesquels j'ai eu une réunion pédagogique la semaine dernière, nous avons fait le constat que certains moments étaient plus propices que d'autres pour faire passer des messages aux familles. Je pense notamment au début de l'année scolaire, lorsque les familles reçoivent un soutien financier des pouvoirs publics. Les établissements pourraient envoyer un courrier pour souligner l'importance pour les lycéens de l'utilisation du numérique, en mentionnant ce qu'ils proposent et en suggérant aux parents d'accompagner le mouvement. L'éducation nationale ne doit pas être la seule à se battre au quotidien sur ces questions.
S'agissant des partenariats et du maillage territorial, on constate que, dans les métropoles et certains quartiers prioritaires, l'offre associative est dense et les acteurs publics et privés mobilisés. Pour les territoires où le contexte est moins propice, nous n'avons pas trouvé mieux que de créer un écosystème de réussite pour les jeunes. Les partenariats peuvent se faire entre une association, une collectivité territoriale - la commune, le département ou la région en fonction du thème -, des acteurs économiques locaux et nationaux. Dans le cadre des actions de Chemins d'avenirs, nos partenaires sont notamment EDF, Michelin, Vinci, La Poste, la SNCF, qui ont une présence forte sur le terrain et des collaborateurs partout en France.
L'école, les familles, les collectivités locales, les entreprises locales et nationales et les associations oeuvrant au profit des jeunes : chaque interlocuteur ou structure dispose, à son niveau, d'un levier d'action, même modeste : outils de sensibilisation au numérique, soutien financier, stages, formations thématiques au sein des établissements, ateliers d'empowerment... La solution est dans cette logique de coconstruction avec les acteurs de terrain.
Dans cette stratégie tournée vers les jeunes, il faut sans cesse aller du plus court au plus long terme.
À très court terme, comment faire pour qu'un collégien, un lycéen, maîtrise les bases du numérique, par exemple pour faire ses voeux sur Parcoursup, se connecter pour un entretien sur Skype, envoyer un mail de sollicitation pour un stage, faire un curriculum vitae ?
À plus long terme, avant qu'une jeune fille d'un foyer modeste d'un territoire rural entende parler des métiers du numérique et qu'elle se sente autorisée à prétendre à de tels emplois, il y a un certain nombre d'obstacles à surmonter. Il faut une démarche proactive, avec des acteurs engagés sur le sujet, car il n'y aura pas de « ruissellement » vers les territoires.
Il faut agir le plus tôt possible. Une fois qu'un fils d'agriculteur de la Nièvre découvre sur internet, parce qu'on lui a appris à s'en servir, le métier de chef cuisinier ou d'ingénieur, il va se trouver confronté à d'autres obstacles, notamment en termes de mobilité et d'autocensure. Quand nous avons réfléchi avec nos premiers établissements partenaires à la création de Chemins d'avenirs en 2016, nous nous sommes demandés si nous devions intervenir uniquement dans les lycées, en première et terminale, au moment de l'orientation, mais nous avons décidé d'intervenir dès la quatrième et la troisième parce que les décrochages et les tournants décisifs se font dès cet âge.
Votre exposé m'a beaucoup intéressée. Je suis élue d'un territoire très rural, le Lot. La solution passe, selon moi, par l'équipement des familles. L'apprentissage est fait en classe - j'ai été professeur dans un collège -, mais il faut de la pratique pour éviter que cela ne reste un enseignement scolaire. Pendant le confinement, des mères seules avec leurs enfants n'avaient qu'un seul téléphone portable pour gérer l'école à la maison.
Il faudrait amplifier le travail sur l'orientation conduit par l'éducation nationale, afin que tous les enfants puissent rêver de leur futur avenir. Il faut intervenir en quatrième et en troisième, à cet âge particulier où on ne s'intéresse pas à grand-chose, où on ne voit pas le bout du chemin. S'agissant de l'équipement, les familles modestes ne peuvent investir dans du matériel qui se périme vite : or, les ordinateurs portables ne durent que quelques années en raison de l'obsolescence programmée.
Je suis d'accord avec votre analyse. De nombreux jeunes ont été dans la situation que vous avez décrite : trois ou quatre frères et soeurs doivent se partager un téléphone portable qui capte mal. Nous n'avons pas suffisamment mis l'accent, pendant la crise, sur la situation de ces jeunes confrontés à une fracture numérique dont ils étaient les premières victimes. Les professeurs étant dans la même situation, il a fallu trouver des solutions artisanales, comme le dépôt des copies à la boulangerie du village.
Certaines collectivités territoriales - c'est le cas de mon département - proposent des offres pour permettre l'acquisition d'un ordinateur portable dès l'entrée en sixième, dont le coût est calculé en fonction des revenus des parents. Cette initiative très intéressante permet de faire entrer dans la famille un ordinateur portable pour le collégien. Elle devrait être amplifiée au niveau national. En Occitanie, une initiative du même type a permis de fournir des ordinateurs portables aux lycéens.
Les collectivités locales ont été très actives pendant la crise pour livrer rapidement des ordinateurs et des tablettes.
Selon moi, la priorité devrait être d'avoir du réseau partout en France. Il faut aussi que nos jeunes aient des équipements, et on constate que les départements portent de plus en plus cette problématique. Je partage votre propos sur la nécessité d'offrir aux jeunes un écosystème de réussite. Les associations ont toute leur place. Les familles doivent être aidantes, mais la crise du Covid a montré qu'elles ne peuvent pas toutes l'être : certains parents sont dans l'incapacité intellectuelle d'aider leurs enfants ou n'en ont pas le temps parce qu'ils travaillent.
Il faut une conjonction de structurations entre les collectivités locales, les associations, les entreprises. L'inclusion numérique ne doit pas être réservée aux métropoles, aux grandes villes et aux quartiers prioritaires de la ville.
Je le dis à mes collègues, je suis très dubitative sur l'engagement de La Poste. Je n'y suis pas hostile, mais je ne voudrais pas qu'elle en profite pour recevoir des financements supplémentaires de l'État au prétexte de faire de l'inclusion numérique. La Poste fait tout ce qu'elle peut pour réduire sa présence, fermer ses bureaux, etc. J'insiste, soyons très exigeants à l'égard de La Poste !
Merci pour cette intervention précise, et pour la richesse de votre témoignage.
En tant qu'élu d'une métropole, je suis partisan des partenariats entre les territoires métropolitains et les territoires ruraux. Des contrats de réciprocité peuvent être mis en place entre la métropole et les communautés de communes - c'est le cas dans mon département. Comment organiser les échanges entre ces deux types de territoires ? Les métropoles peuvent aider à lutter contre l'illectronisme, par de la formation, de l'apprentissage et de la pédagogie. Il faut créer des partenariats précis, pour que les ressources des métropoles soient davantage diffusées dans les territoires périphériques.
Ce type de partenariat a beaucoup de sens sur un sujet comme la lutte contre la fracture digitale. Il faut prendre garde à proposer des solutions qui ne donnent pas l'impression d'être déconnectées des réalités du terrain, construites par des urbains de la « France d'en haut ». En tant qu'élus locaux, vous avez une légitimité qui est plus forte que la mienne.
La métropole peut aider les jeunes à découvrir des métiers, leur permettre d'échanger avec des étudiants et des professionnels sur les problématiques liées au numérique, organiser des visites de lieux de travail intégrant une partie numérique, les aider à comprendre que les métiers du numérique ne se limitent pas à informaticien ou trader. Un agriculteur qui veut être à la pointe de son travail, un artisan qui veut attirer une clientèle plus large, doit maîtriser les outils numériques.
Cette interpénétration entre territoires isolés et territoires connectés, la découverte des métiers et l'organisation de stages ou de visites d'entreprise vont faire la différence. Mon association a organisé des ateliers « Osez le numérique ! » en collaboration avec des professionnels qui ont mis le numérique au coeur de leur action et qui vont présenter leur travail aux jeunes. Et cela suffit ! Car on a souvent l'impression que le fossé est énorme, mais, en réalité, il suffit de présenter aux jeunes des opportunités, qu'ils saisiront quelques années plus tard avec un peu d'accompagnement. C'est une solution pragmatique, peu coûteuse, facilement expérimentable, et dont les résultats concrets sont rapidement mesurables.
M. Babary a évoqué les contrats de réciprocité. En 2016, le gouvernement avait mis en place le pacte métropolitain d'innovation, pour encourager les 13 métropoles de l'époque à coopérer avec les territoires périphériques. Parmi les thèmes de coopération figurait l'innovation - tiers-lieux, incubateurs, espaces de télétravail. L'enveloppe financière de ces pactes devait être partagée avec les territoires qui coopéraient avec les métropoles. Cinq ou six contrats de ce type ont été conclus.
Comme la lutte contre la fracture digitale est une compétence transversale, il est difficile de l'attribuer à un organisme ou à un ministère. La Poste ayant une mission d'aménagement du territoire, il est tentant d'y ajouter par avenant l'inclusion numérique. Je suis d'accord avec Denise Saint-Pé : il s'agit non pas de permettre à La Poste de continuer à déserter nos territoires, mais, au contraire, de renforcer sa présence. Madame Saint-Pé, je veux vous rassurer : il n'est pas question que la Poste nous échappe !
Il faut structurer cette politique de lutte contre l'illectronisme autour d'organismes existants qui ont une mission d'aménagement du territoire et la capacité, au travers des lieux ou des moyens - je pense à la CDC - dont ils disposent, de répondre au problème des infrastructures. Il faut clarifier les missions de ces structures que nous avons auditionnées, et trouver les moyens de résorber rapidement le retard qui touche ces 10 ou 14 millions d'habitants coupés des services publics, comme l'a confirmé le Défenseur des droits.
Le fossé s'élargit entre la jeunesse rurale et celle des territoires urbains, et ce malgré les efforts des collectivités, notamment pour distribuer des tablettes, d'autant que les familles n'ont pas toutes les mêmes moyens financiers.
Comme vous intervenez sur le terrain, quel échelon doit, selon vous, gérer la politique de lutte contre l'exclusion numérique ? L'animation départementale est-elle la meilleure ? Un grand nombre de départements ont fourni des équipements, mais ils n'ont rien fait en termes d'accompagnement. Il est important de réunir les partenariats à un échelon judicieux, ce qui nécessite une décision nationale.
Chemins d'avenirs fait le même constat que vous, monsieur le rapporteur, s'agissant du segment particulier qu'est la jeunesse. Nous sommes convaincus qu'une politique publique nationale dédiée aux jeunes ruraux - il faut regarder où placer le curseur, car les jeunes de petites villes peuvent être, eux aussi, très mal connectés - est nécessaire, en complément de ce qui a déjà été fait depuis plusieurs années.
Le numérique présente la particularité d'être une compétence qui n'a pas été transférée : tout le monde en fait, à la mesure de ses moyens et en fonction de l'organisation du territoire en question - département, intercommunalités, région -, ce qui complique les choses. Le stock, ce sont les 13 millions de personnes éloignées ; le flux, ce sont ces jeunes. Pour vous, l'une des meilleures manières de faire, c'est de créer un écosystème de réussite pour les jeunes. Comment le mettre en place ? Qui prendrait la main ? Serait-il applicable partout ?
Dans le rapport que j'ai rendu à Jean-Michel Blanquer, j'ai hésité à préconiser la création d'une agence ou d'un secrétariat d'État à l'égalité des chances territoriale. Je ne l'ai pas fait, car on ne cesse de dire qu'il faut éviter de multiplier les structures... À titre personnel, je pense qu'un organisme de ce type est la solution pour mettre en musique le travail des associations, des collectivités et des entreprises déjà engagées sur le sujet. Celui-ci devrait bien sûr travailler main dans la main avec l'Agence nationale de la cohésion des territoires et la Banque des territoires.
Je vous remercie pour vos propos.
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