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...PE qui nous était annoncée avant l'été, puis avant la fin de l'année 2023, et que je ne vois pas poindre dans nos travaux parlementaires. Je rappelle que ce texte ne comprend pas seulement des objectifs mais aussi des obligations. Or, nous ne respectons pas celle, posée par la loi de 2006, de fonctionner avec un cycle fermé. Celui-ci ne peut se réaliser qu'avec des réacteurs à neutrons rapides, filière qui a été délaissée en 2019 avec l'abandon du projet Astrid initié il y a plus d'une décennie. Il y a un vrai sujet de conformité de nos objectifs avec la réalité des pratiques et de la filière nucléaire que nous proposons dans notre pays. Le sujet de la PPE est vraiment majeur. Pourriez-vous d'ailleurs nous rappeler dans quelle mesure la transmutation, élément absolument essentiel dans cette o...
...hane, engendre plus de 11 millions de tonnes de dioxyde de carbone. L'enjeu, bien identifié, est donc de parvenir à des modes de production neutres en CO2. Tel est le deuxième défi auquel nous sommes confrontés : comment concilier les promesses intrinsèques de ce vecteur énergétique avec des réalités économiques et écologiques qui lui sont aujourd'hui encore assez défavorables ? Comme pour toute filière novatrice, les coûts de production de l'hydrogène bas-carbone, essentiellement par électrolyse de l'eau, sont encore élevés – jusqu'à 8 euros le kilogramme contre environ 2 euros pour un kilogramme d'hydrogène gris. La marche est haute et l'équilibre ne pourra être atteint sans les aides publiques importantes à l'investissement, surtout si l'on veut doubler le volume produit d'ici à 2028 à haute...
...ont l'occasion, monsieur le ministre. Je terminerai par deux points de vigilance, qui n'ont pas été évoqués dans ce débat. Premièrement, la combinaison de l'hydrogène avec le dioxyde de carbone émis par certaines industries permettrait de produire du méthane de synthèse. Cette économie circulaire mériterait davantage d'attention et d'intentions, pour contribuer, au passage, au verdissement de la filière gaz. Deuxièmement, les futurs réseaux de distribution doivent être construits en cohérence avec des schémas nationaux robustes et des emprises foncières intégrées dans une enveloppe nationale de l'objectif de « zéro artificialisation nette », par exemple. Mailler le territoire ne sera pas la plus anodine des politiques à mener, avant de structurer des partenariats puissants avec nos voisins euro...
...ional, appuyée par une communication – il faut le dire – assez efficace. Je prendrai l’exemple assez significatif de la prétendue durée de vie de nos réacteurs. Celle-ci aurait été fixée à quarante ans dès l’origine, en vertu d’une forme d’obsolescence programmée. Il s’agit d’une légende urbaine couramment reprise jusqu’au plus haut niveau de l’État et dont le seul objectif est de discréditer la filière. Pis, nous sommes aujourd’hui en infraction par rapport à notre propre législation, qui prévoit depuis 2006 la fermeture du cycle du combustible, que seuls les réacteurs à neutrons rapides permettent. Diviser par dix la quantité de déchets produits, limiter la prolifération de plutonium, pouvoir utiliser les 300 000 tonnes d’uranium appauvri disponibles sur notre sol, assurer la production d’él...
...cret. L'orientation se fait au collège. Les élèves déjà ancrés dans le milieu agricole ne rencontrent aucune difficulté d'accès à l'information. En revanche, comment donner envie aux élèves de collège de rejoindre cette formation quand ils ne la connaissent pas ? On mesure là l'importance de l'orientation et de la charte d'information du professeur. Les professeurs ne connaissent pas toujours ces filières. En ce qui concerne l'impact de la hausse de l'énergie, notamment pour les internats, l'état des lieux préliminaire du ministre me laisse quelque peu perplexe. Nous manquons de chiffres provenant directement des établissements, afin de pouvoir évaluer les compensations à envisager. Le groupe Les Républicains suivra l'avis de la rapporteure.
Madame la ministre, je profite de l’ouverture aujourd’hui de la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées pour attirer votre attention sur le cas des lycéens professionnels en situation de handicap. Plus des trois quarts des lycéens en situation de handicap sont scolarisés dans la filière professionnelle, alors que les lycées professionnels ne représentent que 30 % des effectifs de l’ensemble des lycées. Une telle disproportion alimente bien évidemment l’idée d’une voie plus subie que choisie. Pour ces lycéens, il faut conjuguer deux impératifs : il est important de conforter leurs fondamentaux académiques et de mettre en place des dispositifs renforcés pour leur insertion dans l...
...Avec le bac professionnel, il s’agissait de proposer une formation un peu moins théorique dans le champ de l’enseignement général et de la compléter par un enseignement professionnel de nature à encourager des vocations dans les métiers dits manuels. Chacun le sait, en réalité, il s’agit souvent d’une orientation par défaut, lorsqu’on estime que l’accès au baccalauréat général est impossible. La filière est considérablement déconsidérée par les familles et largement méconnue par les enseignants, qui sont pourtant chargés de cette orientation ! L’ambition était belle, mais, quarante ans plus tard, le constat est amer pour Daniel Bloch, « père » du bac pro en 1985, que je cite : « baisse significative du niveau des élèves entrant dans l’enseignement professionnel », « perte de “valeur marchande” ...
...quiète légitimement de la rémunération des jeunes en entreprise dans l’hypothèse où la durée des stages serait significativement allongée. Madame la ministre, vous avez en partie répondu à cette question au cours de notre débat en nous assurant que, en la matière, l’État jouerait pleinement son rôle ; nous en prenons acte. Il y a la vision économique, qui consiste à identifier chaque élève de la filière professionnelle comme un potentiel futur candidat à l’embauche dans le secteur correspondant à sa formation. Les entreprises n’ont certes pas à définir elles-mêmes les attendus de chaque cursus, mais nous serions irresponsables si nous fermions les yeux sur le financement massif de certaines impasses, notamment dans le secteur tertiaire. Identifier les besoins ne signifie pas les traduire stri...
Monsieur le Président, merci pour votre présentation de l'ensemble de la filière nucléaire française, qui conduit finalement à un constat assez sombre, à bien des égards, notamment lié au vieillissement du parc actuel. Aucune date n'est programmée pour la fin d'un réacteur nucléaire. Contrairement à une croyance populaire, une obsolescence n'est pas programmée sur les réacteurs de deuxième et troisième générations. Néanmoins, ce parc est vieillissant et il va falloir penser à...
Comme chacun le sait, gouverner, c’est prévoir. Les récentes fermetures de réacteurs nucléaires ont provoqué des désordres sur notre réseau électrique – j’en ai parlé –, mais il y a plus grave : c’est l’absence d’anticipation, car, qu’on le veuille ou non, nous devons préparer l’avenir de notre filière nucléaire. Or la France a abandonné le programme de recherche le plus emblématique en la matière, à savoir le programme Astrid qui porte sur les réacteurs de quatrième génération, ceux qui sont appelés à succéder aux EPR. Depuis septembre dernier, je mène au nom de l’Opecst, avec le député du Rhône Thomas Gassilloud, une mission sur l’arrêt de ce programme. Nous rendrons nos conclusions dans qu...
...us entendre tout à coup, monsieur Dantec, soutenir les grands groupes de l’énergie comme Total et Suez. C’est assez nouveau par rapport à nos débats précédents… Il n’en reste pas moins que, pour décarboner la production d’énergie, des pays comme la Pologne, l’Inde ou la Chine ont absolument besoin de faire appel à la technologie nucléaire. Et si nous ne sommes pas capables d’insuffler dans cette filière une nouvelle dynamique de recherche et d’innovation, nous serons absents – vous avez raison sur ce point – et nous perdrons une nouvelle industrie. Nous avions la légitimité et l’opportunité de consolider notre leadership dans ce secteur, comme je l’ai déjà dit. Finalement, nous l’abandonnons, comme de nombreux autres secteurs industriels avant lui. Mais alors que l’on ne vienne pas se plaindre ...
...ez mes réserves sur celle-ci. Je considère qu'il ne fallait pas confondre la diversité des profils des candidats avec une volonté de diversification de celui des lauréats. La PACES avait des qualités : la clarté, l'équité ou encore l'excellence. Il y avait certes des travers dans le mode de sélections, mais il me semblait néanmoins nécessaire de préserver l'unité de formation délivrée au sein des filières PACES. Quant à la mise en oeuvre de cette réforme, je ne comprends pas cette précipitation alors que sa complexité était connue. Un certain nombre d'universités avait pris de l'avance. Il aurait fallu s'appuyer sur ces universités, la déployer progressivement dans des universités volontaires. On constate aujourd'hui une volonté très variable dans les équipes pour mettre en oeuvre cette réforme...
...tant, personne ne peut croire que l’on va raser gratis, ni qu’une baguette magique sauvera la planète. Rappelons que la France ne compte que pour 1 % des émissions carbone dans le monde, ce qui correspond presque à sa part de population. Cela signifie, compte tenu de nos modes de vie très énergivores, que notre production énergétique est très largement décarbonée, essentiellement en raison d’une filière nucléaire spécifique à notre pays, n’en déplaise à certains ! Aujourd’hui, selon les estimations, un habitant de la planète produit entre 5 et 6 tonnes de CO2 par an. À part ceux qui considèrent leurs œillères comme un guide efficace de réflexion, chacun prend conscience que ce rythme de progression n’est plus supportable, surtout si l’on prend en compte la démographie galopante et l’aspiration ...
...Quel premier bilan tirez-vous du « dialogue permanent » entre l'enseignement scolaire et le supérieur que vous appelez de vos voeux ? Le « continuum » souhaité entre l'enseignement scolaire et le supérieur rend le rôle des attendus des formations, visibles sur la plateforme Parcoursup, fondamental. Or on sait que la qualité des attendus (degré de précision et de clarté) est très hétérogène d'une filière à l'autre, d'une formation à l'autre. Le ministère a-t-il entrepris, comme il s'y était engagé, un travail sur ces attendus pour améliorer leur compréhension et leur appropriation par les candidats ? Les prépas ECE et ECS, qui étaient calées sur les filières économiques et scientifiques du lycée, sont particulièrement touchées par la réforme du baccalauréat. Leur fusion est-elle officiellement ...
...le de dire ce que devait être l’enseignement professionnel ». Les bacheliers professionnels devraient, théoriquement, être en mesure d’intégrer le monde du travail ou de poursuivre leurs études dans des formations comme les diplômes universitaires de technologie, les DUT, ou les brevets de technicien supérieur, les BTS. Or, les chiffres le montrent, ce n’est pas le cas dans la pratique. Dans la filière gestion-administration, par exemple, qui est la plus importante de la voie professionnelle, seuls 34 % des jeunes diplômés sont en emploi sept mois après l’obtention de leur baccalauréat. Quant à la poursuite d’études, le BTS reste la voie « royale » pour ces bacheliers. Mais, là encore, le taux de réussite n’est pas satisfaisant : les bacheliers professionnels accusent un écart de 20 points sur...
...eur choix à l’issue du baccalauréat. S’ils visent une insertion professionnelle, des jeunes qui ne maîtrisent pas correctement notre langue, que ce soit à l’écrit ou à l’oral, auront plus de difficultés à entrer sur le marché du travail. S’ils s’inscrivent dans une poursuite d’études, ils souffriront encore davantage de lacunes en français ou en mathématiques, déjà largement constatées dans des filières comme les DUT ou les BTS. Enfin, que l’on ne me parle surtout pas de l’élargissement du dispositif d’accompagnement personnalisé, véritable « tarte à la crème » des réformes de l’éducation nationale depuis vingt ans, qui ne repose sur aucun programme, dont l’application varie d’un professeur à l’autre, et dont on attend de constater l’inutilité pour pouvoir supprimer ultérieurement de nouvelles...
...trancher la question du niveau qui monte ou qui baisse. Néanmoins, il n’est pas possible d’occulter le désarroi de ces professeurs qui constatent que, globalement, les élèves obtenant ce premier diplôme de l’enseignement supérieur sont de moins en moins armés pour affronter ce dernier. Les professeurs émettent également quelques inquiétudes sur la disparition des séries. Vous le savez, certaines filières de l’enseignement supérieur sont organisées en fonction du baccalauréat que l’on a obtenu. Pour illustrer mon propos, je prendrai l’exemple, que nous connaissons bien tous les deux, monsieur le ministre, des classes préparatoires aux grandes écoles de commerce et de management. Ma question est simple : si, demain, les séries S et ES disparaissent, comme la réforme le prévoit, quel est l’avenir ...
Monsieur le ministre, je ne suis pas tout à fait convaincu, d’autant que vous n’avez pas véritablement répondu à ma question principale, qui portait sur la fusion des filières ECE et ECS. Je maintiens mon propos : il faut absolument préserver la diversité des publics en classes préparatoires, mais aussi dans les écoles de management, car il est important d’avoir des profils différents, qu’il s’agisse d’élèves plutôt forts en mathématiques ou plutôt forts en sciences humaines. C’est ce qui fait la richesse de nos diplômés et c’est un point sur lequel les professeurs, ...
... Le groupe Les Républicains souhaitait que les attendus, dans Parcoursup, s'apparentent davantage à des prérequis : les retours d'expérience me laissent penser que nous sommes sur la bonne voie - nous en reparlerons peut-être dans trois ans lorsque le réforme du lycée aura été appliquée. Le système manque toutefois de clarté : certains lycéens, classés 200e ou 250e sur la liste d'attente de leur filière de prédilection et ignorant sa capacité d'accueil, finissent souvent par en choisir une autre. Une meilleure information sur le nombre de places dans chaque formation permettrait d'y remédier. Nous avons été plusieurs à souligner le succès du « oui, si », mais toutes les universités n'ont pas joué le jeu, invoquant le manque de moyens pour le faire. Avant le baccalauréat, 18 000 lycéens n'ava...