Lors d'une première séance tenue dans la matinée, la commission a procédé à l'audition de M. Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences Po (chaire Moyen-Orient), sur la situation au Yémen.
a indiqué que les liens entre Al-Qaïda et le Yémen étaient anciens. Outre le fait que la famille Ben Laden, de nationalité saoudienne, est originaire du Yémen du Sud, et que de nombreux Saoudiens d'origine yéménite forment la garde rapprochée d'Oussama Ben Laden, c'est à Aden qu'Al-Qaïda a commis son premier attentat, en décembre 1992, en visant un hôtel fréquenté par des soldats américains en route vers la Somalie. Al-Qaïda a frappé le destroyer américain Cole en rade d'Aden en octobre 2000, a visé l'ambassade des Etats-Unis à Sanaa en septembre 2008 et a revendiqué depuis le Yémen la tentative d'attentat contre le vol Amsterdam-Detroit du 25 décembre 2009.
est ensuite revenu sur les origines et les évolutions d'Al-Qaïda. Il a rappelé qu'Al-Qaïda avait été fondée par Oussama Ben Laden en août 1988 au Pakistan et qu'elle reposait sur une allégeance totale à son guide, dont la démarche est beaucoup plus politique que religieuse. A son retour d'Afghanistan, auréolé de son passé de vétéran de la lutte contre l'armée soviétique, Oussama Ben Laden, alors âgé de 32 ans, s'oppose une première fois à la monarchie saoudienne à propos du Yémen, qu'il souhaite expurger des communistes, alors qu'un processus d'unification est en cours.
La deuxième crise survient lors de l'invasion du Koweït par l'Irak, le recours à l'armée américaine par l'Arabie saoudite ayant été vécu par Oussama Ben Laden comme une humiliation ayant entraîné son exil au Soudan, avant son retour en Afghanistan.
L'organisation a développé une dialectique de la violence entre, d'une part, « l'ennemi proche » et musulman, qu'elle veut soumettre et purifier, et, d'autre part, « l'ennemi lointain » et occidental, qu'elle qualifie de « judéo-croisé». C'est « l'ennemi proche » qui est stratégique pour Al-Qaïda, mais elle se sait trop faible pour le défaire par elle-même, aussi s'efforce-t-elle d'attirer « l'ennemi lointain » sur le territoire de « l'ennemi proche ». Les attentats, comme ceux de Dar es Salam et de Nairobi (en août 1998), contre le destroyer américain Cole ou du 11 septembre 2001, visent non seulement à humilier l'Amérique, mais aussi à attirer les troupes étrangères dans les pays musulmans, et à nourrir une guerre des civilisations.
Les attentats du 11 septembre sont ainsi le moyen pour Al-Qaïda de provoquer une intervention américaine, qu'ils espèrent tragique, en Afghanistan et une crise dans les relations entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite. Or, sur ces deux points, l'organisation connaît un échec, avec l'effondrement du régime des taliban et la condamnation quasi unanime des attentats en Arabie saoudite.
L'intervention américaine en Irak offre une opportunité inespérée à Al-Qaïda pour s'implanter au Moyen-Orient, avec la création d'Al-Qaïda pour la péninsule arabique (AQPA), puis l'intégration du groupe du Jordanien Zarqaoui dans Al-Qaïda. Mais, en Arabie comme en Irak, l'organisation va essuyer un échec, du fait de la contre-offensive réussie des forces de sécurité en Arabie, d'une part, et du conflit de plus en plus ouvert entre elle et la guérilla irakienne, d'autre part.
Selon M. Jean-Pierre Filiu, l'organisation Al-Qaïda, qui rassemblerait entre mille et deux mille membres, se décline aujourd'hui comme suit :
- « Al Qaïda central », c'est-à-dire sa direction, qui est réfugiée dans les zones tribales pakistanaises, à la frontière avec l'Afghanistan, et qui entretiendrait de bien meilleures relations avec les taliban pakistanais qu'avec leurs homologues afghans ;
- l'axe moyen-oriental, qui comprend ce qu'il reste d'Al-Qaïda en Irak, très affaiblie depuis sa lutte avec la guérilla sunnite, et Al-Qaïda pour la péninsule arabique, qui s'est repliée d'Arabie Saoudite vers le Yémen à la suite de la répression très efficace des services de sécurité saoudiens. La fusion des branches saoudienne et yéménite d'Al-Qaïda, sous une direction mixte yéménite et saoudienne, a donné une nouvelle dimension à l'implantation de l'organisation au Yémen, qui compterait entre 200 et 500 membres ;
- la troisième branche, plus récente, d'Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) reste fortement marquée par ses origines algériennes puisqu'elle est issue du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Ayant échoué à s'implanter au Maroc ou en Tunisie, elle a noué des liens avec des bandes criminelles en Mauritanie et dans le reste du Sahara.
a souligné le paradoxe d'Al-Qaïda qui, tout en prônant un Jihad mondial, reste une organisation fortement marquée par les prégnances nationales. Elle s'apparente de plus en plus à une secte, avec son gourou charismatique (Ben Laden) et sa vulgate jihadiste diffusée sur Internet.
a souhaité, en conclusion, attirer l'attention des membres de la commission sur le danger que représentent les sites affiliés et alimentés par Al-Qaïda sur Internet : librement accessibles, ils peuvent servir à enrôler et à endoctriner des personnes fragiles et isolées qui, à l'image de l'auteur nigérian de l'attentat manqué de Detroit, ont une culture islamique trop limitée pour résister à un tel matraquage virtuel.
Au terme de cet exposé, un débat s'est ouvert au sein de la commission.
a souhaité disposer d'un éclairage sur la nature et les activités des « filiales franchisées » d'Al-Qaïda dans le monde, et particulièrement au Waziristân pakistanais.
En réponse, M. Jean-Pierre Filiu a apporté les précisions suivantes :
- Al-Qaïda possède trois branches extérieures : une, située au Yémen, dénommée Al-Qaïda pour la péninsule arabique, qui entretient des liens étroits avec l'organisation centrale ; une autre située en Irak, qui a perdu ses bases territoriales au profit des mouvements nationalistes ; et, enfin AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) créée en janvier 2007 à partir du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), et pour compenser l'échec de l'organisation en Irak. AQMI a reçu d'« Al-Qaïda-central » le double mandat d'acquérir une dimension authentiquement maghrébine, d'une part, et de frapper l'Europe, avec pour cible prioritaire l'Espagne et la France, d'autre part. Mais AQMI est demeurée essentiellement algérienne, elle s'est révélée incapable d'intégrer les réseaux marocains et tunisiens en son sein, comme elle n'est pas parvenue à frapper le continent européen. Ce double échec est largement dû à l'effondrement d'Al-Qaïda en Irak, qui a à la fois cassé la dynamique maghrébine et sapé le potentiel de recrutement des réseaux jihadistes, jusqu'alors portés par la perspective du combat anti-américain.
- du fait de cet échec d'AQMI, l'ultime vecteur de recrutement d'Al-Qaïda en France reste Internet, qui permet à ses différents éléments d'obtenir une grande audience, en dépit de leur bas niveau culturel et religieux. Ce sont des individus isolés et désocialisés, qui intègrent Al-Qaïda au terme de trois étapes : prise de contact avec les animateurs des sites électroniques, « examen de passage » du candidat, orienté vers des forums à l'accès codé, puis, s'il en a les capacités, passage à l'action ;
- au total, AQMI n'a pas pu agir de façon durable en Europe et a raté son implantation en France. Elle s'est donc repliée sur sa branche saharienne, en Mauritanie, au Niger et au Mali, qui a frappé, ou tenté de frapper, des cibles occidentales, entre autres françaises. Ses activités s'insèrent dans les nombreux trafics qui traversent cette zone (armes, drogue, immigration illégale). Les menaces proférées sur le déroulement de la course Paris-Dakar ont été prises au sérieux, avec raison, par les organisateurs, les conduisant depuis 2008 à la déplacer en Amérique latine.
s'est interrogé sur la stratégie d'Al-Qaïda qui consisterait à attirer les Occidentaux dans des pièges territoriaux comme le Yémen. Il a souligné la divergence existant entre la priorité accordée par M. Jean-Pierre Filiu à la fermeture des sites internet islamistes et la volonté de certains services de renseignements de les maintenir pour les surveiller. Faisant référence à la publication récente de l'ouvrage de M. Jean-Pierre Filiu, dénommé « Les neuf vies d'Al-Qaïda », il a estimé qu'une dixième vie pourrait lui être accordée par une intervention occidentale en Iran. Puis il a évoqué un article récent de M. Claude Moisy, ancien directeur de l'AFP, analysant le terrorisme comme un affrontement essentiellement inter-musulman. Enfin, il a souhaité obtenir des précisions sur la notion d'« Oumma », qui évoque une nation islamiste sans frontière, en contradiction avec le combat mené par les taliban.
En réponse, M. Jean-Pierre Filiu a précisé que :
- le terme « Oumma » dérive du terme arabe signifiant « mère » (oumm) et il désigne la communauté nationale ou transnationale, s'appliquant dans l'Islam à la communauté des croyants. Le paradoxe de la mondialisation, qui ne s'observe pas que dans l'Islam, est que l'affirmation symbolique d'une solidarité universelle des croyants va de pair avec l'enracinement local des communautés concernées dans leur pays de résidence. Les Mexicains catholiques se sentent aujourd'hui de plus en plus catholiques et mexicains, de même que les Musulmans marocains se vivent toujours plus musulmans et marocains. Cette « Oumma virtuelle » ne remet pas en cause l'Etat moderne, bien au contraire, d'autant qu'il n'y a aucun équivalent en Islam d'une instance centralisée de type papal et à vocation planétaire ;
- Al-Qaïda est en guerre contre l'Islam, elle est une avant-garde auto-proclamée qui prétend « purifier » les Musulmans par la violence. Elle peut être analysée comme une secte, sous l'égide d'un gourou, qui professe une vulgate extrémiste. Celle-ci n'a rien à voir avec le Coran, d'autant que l'Islam est avant tout une religion collective et sociale, alors qu'Al-Qaïda établit un lien direct entre le fidèle et son créateur, sans passer par le biais des docteurs de la loi (oulémas) ou du clergé. Le vecteur de cette secte est Internet, qui permet aux divagations d'Oussama Ben Laden de contester des traditions enracinées dans quatorze siècles d'Islam. C'est pourquoi le message d'Al-Qaïda est dangereux et délétère, car il travestit l'essence même de l'Islam et il entraîne une crise de légitimité. Ainsi, l'Arabie saoudite a mené une contre-campagne sur Internet, dénonçant les contradictions entre les assertions d'Al-Qaïda et le contenu réel du Coran. Une lutte de cet ordre ne peut, cependant, être menée que par un pays musulman ; dans les pays occidentaux, il importe de détruire au plus vite les sites par lesquels Al-Qaïda recrute, et qui sont pour beaucoup localisés aux Etats-Unis d'Amérique. Cette fermeture permettrait de tarir cette voie de recrutement, de fragiliser leurs animateurs dont les connexions seraient plus visibles lors de la reconstruction de ces sites et elle ne priverait pas forcément les services de renseignements d'informations. Le sénateur américain Joseph Lieberman a ainsi incité les fournisseurs d'accès à Internet à fermer les sites jihadistes. La menace représentée par Internet peut être illustrée par l'exemple du kamikaze jordanien, utilisé en Afghanistan comme agent double par la CIA, avant de décapiter l'antenne de la CIA à Khost : il sévissait depuis des années sur Internet et sous le pseudonyme d'Abou Dujjana al-Khorassani, mais ses « officiers traitants » n'ont pas pris au sérieux les menaces qu'il ne cessait de proférer sur la toile.
a souhaité obtenir des précisions sur la culture et la consommation du qat au Yémen.
En réponse, M. Jean-Pierre Filiu a précisé que :
- cette culture est indépendante d'Al-Qaïda, dont les membres ne sont pas des adeptes. Cette culture est une malédiction pour le Yémen dont la moitié de la population se trouve sous le seuil de pauvreté. Elle consacre néanmoins une part substantielle de ses faibles revenus à l'achat de cette plante, dont la consommation est aussi bien le fait des femmes que des hommes. Outre les effets délétères sur la population de sa consommation, le qat réclame beaucoup d'eau, et la prolifération de sa culture, très rémunératrice, fragilisera, à brève échéance, les ressources hydriques du Yémen. Cependant, une limitation de la consommation de qat ne pourra être effective que si elle vient d'instances religieuses, et se faire progressivement en limitant la consommation à quelques jours par semaine. Le sud-Yémen communiste avait réussi à limiter sa consommation au seul vendredi.
a ajouté que la consommation du qat était devenue encore plus dangereuse pour la santé depuis que des pesticides étaient largement utilisés pour accroître le rendement des cultures.
s'est interrogé sur le lien qui pourrait exister entre Al-Qaïda et la persistance du conflit israélo-palestinien. Il s'est étonné du contraste manifeste entre la précision des renseignements obtenus par l'observation satellitaire et la difficulté rencontrée à localiser les dirigeants les plus symboliques d'Al-Qaïda, dont Oussama Ben Laden.
En réponse, M. Jean-Pierre Filiu a précisé que :
- l'organisation Al-Qaïda doit, pour maintenir sa crédibilité, constamment communiquer ; elle est, de plus, traversée d'intenses débats internes, ce qui procure aux analystes une documentation très fournie en langue arabe sur ces mouvements ;
- Oussama Ben Laden prend toutes les précautions, ne se déplaçant que de nuit, n'utilisant aucun appareil électrique permettant de le localiser, et se protégeant grâce à une garde composée de combattants saoudo-yéménites qui lui est totalement fidèle. De surcroît, il est probablement réfugié dans des zones montagneuses, impossibles à pénétrer par des éléments extérieurs sans être immédiatement repérés : c'est la revanche de l'archaïque sur la technique. Quelle que soit la fiabilité des drones, seule une trahison humaine permet d'obtenir les informations permettant des raids. Ce sera sans doute la clef de la capture ou de l'élimination d'Oussama Ben Laden ;
- le conflit israélo-palestinien doit être résolu pour lui-même, et non pas du fait d'Al-Qaïda. Oussama Ben Laden a beau invoquer fréquemment la cause palestinienne, son organisation n'a commis qu'un seul attentat anti-israélien en vingt-et-un ans et elle ne compte quasiment pas de Palestiniens issus des Territoires dans ses rangs. Al-Qaida a accusé le Hamas d'avoir « vendu la Palestine aux Juifs » en participant aux élections de janvier 2006 en Cisjordanie et à Gaza, qui se déroulaient dans le cadre des accords de paix israélo-palestiniens. La guerre de propagande n'a pas cessé de faire rage entre Al-Qaida et le Hamas qui, depuis sa prise de contrôle de la bande de Gaza en juin 2007, a brutalement réprimé toute forme d'infiltration dans ce territoire des partisans d'Oussama Ben Laden;
- la stratégie d'Al-Qaïda est avant tout opportuniste et utilise tous les éléments que l'évolution internationale lui fournit : elle jette ainsi de l'huile sur le feu de la tension entre l'Inde au Pakistan, notamment au Cachemire, et elle aurait tout à gagner de la répétition d'une provocation terroriste du type de celle de Bombay en novembre 2008. Une crise ouverte entre les deux pays permettrait de diminuer la pression ou même de lever le siège du Waziristân ;
- une intervention occidentale en Iran est publiquement appelée de ses voeux par Al-Qaïda, car elle conduirait à un affrontement entre « les hérétiques » (les chiites) et « les croisés » (l'Amérique et ses alliés), qui s'affaibliraient mutuellement, et à une déstabilisation de la région du Golfe, permettant ainsi à Al-Qaïda d'y reprendre pied. Cette organisation a sans doute facilité l'attentat commis contre les Gardiens de la Révolution au Baloutchistan iranien, alors que Téhéran a initialement accusé la CIA ou le MI6. Al-Qaïda utilise constamment la provocation et elle espère qu'une telle intervention occidentale la remettrait en selle.
a estimé que les propos de M. Jean-Pierre Filiu devraient conduire les Occidentaux à se retirer progressivement d'Afghanistan, puisqu'Al-Qaïda n'y joue plus un rôle central, ainsi qu'à définir une position claire vis-à-vis de l'Iran.
En réponse, M. Jean-Pierre Filiu a précisé que :
- dès le lendemain des attentats du 11 septembre 2001, la France s'est jointe à la coalition internationale de lutte contre Al-Qaïda et l'opération américaine « Liberté immuable » se poursuit depuis lors dans le monde entier, sans se limiter à l'Afghanistan, avec surtout la frappe de drones contre Al-Qaïda et ses alliés au Pakistan. De plus, depuis 2003, la France participe à la FIAS (Force internationale d'assistance à la sécurité) de l'OTAN, dont le mandat consiste à stabiliser les autorités afghanes. Certes, sur le terrain, ces deux opérations sont parfois imbriquées, mais elles n'en restent pas moins distinctes.
a souhaité obtenir des indications sur la politique menée par le Pakistan, qui semble marquée par une forte ambiguïté envers les taliban afghans. Il s'est également interrogé sur la position de l'armée pakistanaise vis-à-vis d'Al-Qaïda et sur les liens de celle-ci avec la Shoura de Quetta ;
En réponse, M. Jean-Pierre Filiu a précisé que :
- en Afghanistan, une nouvelle génération de talibans a émergé ; ces nationalistes pachtounes reprochent à Oussama Ben Laden, malgré son allégeance proclamée envers le Mollah Omar, d'avoir causé la perte de l'émirat taliban en 2001. Cependant, même si la coopération entre Al-Qaïda et les talibans afghans s'est distendue, l'absence de réelle direction collective du mouvement l'amène à entretenir une logique insurrectionnelle, car un processus de négociation risquerait de faire éclater cette unité de façade ;
- en revanche, les taliban pakistanais ont éliminé physiquement les notables tribaux, les « barbes grises », et se sont structurés en 2007 dans une adhésion aux orientations d'Al-Qaïda : au nom de la lutte contre « l'ennemi lointain » et américain, c'est « l'ennemi proche », la République du Pakistan, ses fonctionnaires et sa population, qui sont frappés. Il existe un jeu ancien du gouvernement pakistanais, qui le conduit à ménager les taliban afghans pour éviter l'établissement d'un régime pro-indien à Kaboul. Il est difficile de déterminer ce qui caractérise les taliban « modérés », dont la définition est différente vu d'Islamabad et de Washington. Comme lors des négociations sur le retrait soviétique d'Afghanistan, le Pakistan reste, pour le meilleur et pour le pire, la clé des nombreux problèmes qui traversent cette région.