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... d’ingénieurs et, j’ajouterai, de femmes ingénieures. La réforme du lycée que vous avez conduite, avec la suppression des mathématiques du tronc commun de première et terminale générale, a eu de fâcheuses conséquences : les mathématiques ne sont plus une matière obligatoire, mais une spécialité de six heures par semaine en terminale pour celles et ceux qui la choisissent, soit 37 % seulement des élèves. Or le niveau en mathématiques des Françaises et des Français se situe à l’avant-dernière position des pays de l’OCDE, derrière tous les pays de l’Union européenne.
Les mathématiques sont la base de métiers comme l’informatique ou l’ingénierie, qui garantissent un bon taux d’emploi et de rémunération. Nous courons donc un risque de pénurie d’ingénieurs, notamment d’ingénieurs informatiques. Si cette discipline attire moins les élèves, c’est aussi par manque d’information sur les attentes de l’enseignement supérieur et par peur de se voir sanctionné par le système Parcoursup. Autre alerte : après des décennies d’efforts pour arriver à un quasi-équilibre entre garçons et filles dans les filières scientifiques, le ratio s’est écroulé en seulement deux années. Cette spécialité est devenue excluante. Nous assistons à un retour ...
...dire sur votre bilan, mais je le ferai en d’autres lieux. Je souhaite en effet vous interroger sur la rentrée scolaire qui, me semble-t-il, préoccupe bon nombre de personnes aujourd’hui. Les dédoublements de classes se sont traduits par des effectifs chargés, hors éducation prioritaire. Avec quels moyens envisagez-vous de tenir votre promesse selon laquelle aucune classe n’excédera vingt-quatre élèves ? Les évaluations nationales montrent toujours d’importantes inégalités entre les élèves des réseaux d’éducation prioritaire et les autres. Or les suppressions de postes sont particulièrement nombreuses en REP et REP+, les diminutions de dotations horaires globales (DHG) également, tandis que les dispositifs d’inclusion sont menacés. En parallèle, une nouvelle offensive vise à fusionner les éc...
Nous posons tout de même, en ce qui nous concerne, des questions concrètes. Nous n’atteindrons pas, à la prochaine rentrée, l’objectif que vous avez vous-même fixé : moins de 24 élèves par classe.
... sanctuarisation des heures dédiées à l’orientation. Selon un rapport de l’OCDE, la France occupe l’avant-dernière place en mathématiques. Depuis un certain nombre d’années, on constate un affaissement du niveau des lycéens en la matière, ainsi qu’un faible taux de féminisation dans les filières scientifiques et techniques. La réforme du lycée de 2019 a entraîné une chute historique du nombre d’élèves suivant des cours de mathématiques en première et en terminale. Une donnée illustre à elle seule les écueils de cette réforme : de 2018 à 2020, le nombre d’heures de cours dispensées en mathématiques a diminué de 18 %. Pour corriger sa copie, le Gouvernement a lancé, la semaine dernière, une consultation sur le sort des mathématiques au lycée. En cette période électorale, je m’interroge avec bi...
Personnellement, je suis extrêmement sensible à notre capacité à donner, dans les prochaines années, des moyens aux enseignants pour orienter les élèves de manière éclairée. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. La réforme du baccalauréat a finalement complexifié l’orientation, avec des spécialités qui déterminent les choix des élèves et sur lesquelles les professeurs ne sont pas totalement en phase, s’agissant des attendus et prérequis de l’enseignement supérieur. Je vous remercie, monsieur le ministre, d’accorder l’importance nécessaire à cette ...
...ucative française. Notre éducation nationale devrait être une fierté nationale. Or les différents classements évoqués précédemment n’y contribuent guère. Ils ne sont que litanie de nos insuffisances en lecture et en mathématiques, une avalanche de chiffres certes parfois contradictoires : part de PIB supérieure à nombre de nos voisins – Allemagne en tête – et, cependant, un montant consacré par élève inférieur ; plus d’heures consacrées aux fondamentaux et pourtant inégalité sociale aggravée ; salaires des enseignants plus bas ; recul de l’attractivité des métiers d’enseignant ; augmentation des démissions. Pourtant, je vous l’accorde, monsieur le ministre, beaucoup a été entrepris et il est encore trop tôt – vous l’avez rappelé – pour évaluer les effets de certaines mesures. Mais l’éducatio...
...que dans les populaires XVIIIe, XIXe et XXe arrondissements notamment, on a constaté cette année, au sein d’écoles situées dans des quartiers difficiles, que des enfants savaient désormais quasiment lire, écrire et compter à Noël. Voilà très longtemps que ce n’était pas arrivé. Cela ne signifie pas pour autant que tout va bien ou qu’il ne reste rien à faire, mais les enseignants et les parents d’élèves nous le disent : dans certaines écoles de ces quartiers, ils constatent une nette amélioration du niveau. Monsieur le ministre, les évaluations dont vous disposez sont corroborées par les premiers retours du terrain, comme vous l’avez fait savoir au sujet des XVIIIe et XIXe arrondissements. J’ajoute avec beaucoup de plaisir que c’est aussi le cas dans le XXe arrondissement dont je suis élu.
...e le quotidien des enseignants. Force est de constater que leur métier est de moins en moins attractif. Le mauvais rendement des concours, dû au manque de candidats dans les disciplines majeures, et les vagues de démissions de ces dernières années sont révélateurs. En octroyant davantage d’autonomie pédagogique et de flexibilité à nos enseignants pour leur permettre de s’adapter aux besoins des élèves, on renforcerait l’attractivité du métier et la qualité de l’enseignement tout en libérant les énergies. Le système éducatif des pays nordiques repose en grande partie sur l’autonomie des professeurs, notamment pour organiser leur travail. Les classes sont moins nombreuses, ce qui facilite une meilleure adaptation des méthodes. Ce système semble faire ses preuves puisque les pays nordiques sont...
... facteur d’explication se trouve dans l’obligation de posséder un bac+5 pour passer le concours d’enseignant alors qu’une licence suffisait auparavant. Enfin, les conditions de travail, monsieur le ministre, ne sont guère de nature à motiver les futurs enseignants. Il est de notoriété publique que nombre d’entre eux ne se sentent plus soutenus par leur hiérarchie en cas de difficultés avec leurs élèves. Il faut ajouter à cela que les jeunes sont de plus en plus irrespectueux et les parents revendicatifs ou procéduriers, que l’autorité recule et qu’il faut aujourd’hui appliquer des protocoles sanitaires parfois ubuesques. Le métier ne suscite plus vraiment l’enthousiasme des diplômés. Monsieur le ministre, le Gouvernement a-t-il conscience de ce phénomène ? Comptez-vous agir pour l’enrayer ava...
...ire. L’éducation prioritaire ne s’éteint pas à la couronne périurbaine de chaque ville et les territoires ruraux ont aussi des besoins en la matière. Or, depuis sa création, il y a quarante ans, l’éducation prioritaire fondée sur les inégalités sociales s’est concentrée sur les grands quartiers urbains. Quel que soit le territoire, l’objectif est bien finalement identique : c’est la réussite des élèves par des moyens différenciés et adaptés. Monsieur le ministre, cela fait six mois que dure l’expérimentation. Il était prévu de l’élargir à d’autres académies en cas de bons résultats ou si le dispositif démontrait son efficacité. J’ai donc forcément plusieurs questions : tout d’abord quels sont les retours ? A-t-on de bons résultats ? Qui les mesure et comment ? Le dispositif est-il tenable à m...
Monsieur le ministre, je vais également vous parler des mathématiques. La réforme du baccalauréat a fait chuter la proportion d’élèves suivant un enseignement de mathématiques en terminale de 50 % à 59 %. En parallèle, 37 % des élèves choisissent la spécialité « maths ». En d’autres termes, au lycée, l’apprentissage des mathématiques est devenu à double vitesse, accentuant les inégalités sociales et de genre. Pour preuve, en 2019, les filles représentaient 47, 7 % des effectifs en filière S ; en 2021, elles ne sont plus que 39...
Monsieur le ministre, pour sécuriser leur saut dans le nouvel univers de Parcoursup, les élèves doivent dorénavant s’appuyer sur les conseils de leurs professeurs principaux. La réforme du lycée a ainsi érigé l’accompagnement à l’orientation en impératif, afin que les élèves accèdent à une information claire et à une aide individualisée. Celle-ci prévoit, en théorie, un volume annuel de 54 heures en lycée général et de 265 heures au total pour les trois années en lycée professionnel, afin...
Monsieur le ministre, je souhaiterais évoquer la revalorisation du métier d’enseignant, des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) et des accompagnants des personnels en situation de handicap (APSH). Selon le rapport publié le 20 septembre 2021 par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les salaires des enseignants restent inférieurs d’au moins 15 % à la moyenne des 38 pays de l’organisation, même si un rattrapage a été engagé à partir de l’année 2015. Pour l’...
Monsieur le ministre, au mois d’avril 2021, j’interrogeais Mme la secrétaire d’État Nathalie Elimas sur l’avenir de l’école dite « du socle ». Je cite quelques mots de sa réponse : « On constate […] des points d’amélioration : le taux d’élèves ayant une maîtrise insuffisante ou fragile des acquis diminue, tant en français qu’en mathématiques. […] La prise en charge de la difficulté scolaire tout au long du parcours des élèves est bien installée dans l’établissement. […] Une amélioration des résultats au diplôme national du brevet est perceptible depuis trois ans. […] Les élèves semblent mieux comprendre et vivre les transitions inhére...
...scolaire. Nous étions trois à y croire : le principal du collège, la directrice de l’école et moi-même. Nous devions faire face à l’opposition de tous les enseignants, et j’étais devenu la bête noire des syndicats de la Haute-Saône en voulant créer cette école. Il nous en a fallu, du courage et de la volonté ! Peut-être ce dispositif est-il la bonne solution pour réduire le grand écart entre les élèves les plus en retard et ceux qui sont les plus avancés. De grâce, faisons donc preuve de courage et de volonté.
...’en trouver. La réforme et les orientations prises ne sont pas en cause. Le problème, c’est votre solitude ! S’agissant de vos partenaires naturels, les collectivités locales, vous mettez en avant les cités éducatives. Comme c’est Mme Jacqueline Gourault qui paie, j’ai examiné son budget : 100 millions d’euros en trois ans, pour un objectif de 200 cités éducatives, correspondant à un 1 million d’élèves. Cela fait exactement 33 euros par élève et par an ! Je veux bien, mais si ce n’est pas là une opération de communication… Les cités éducatives témoignent sans doute d’un engagement des élus, mais elles ne vont pas renverser la table en permettant la prise en main effective de certains enfants en difficulté. C’est en ce sens, monsieur le ministre, que vous avez besoin d’alliés. Annoncer par de...
...’on n’accélère pas la décarbonation du secteur des transports. Pourtant, l’application du principe « pollueur-payeur » était le premier objectif de la taxation des poids lourds. Cet objectif ne doit pas être perdu de vue, dans le contexte d’une acceptation difficile de la fiscalité environnementale, devenue la « vache à lait » du budget de l’État. À la lecture du dernier rapport du Conseil des prélèvements obligatoires, je me réjouis particulièrement de la recommandation visant à affecter ces recettes aux investissements nécessaires à la transition écologique. En effet, cette transition ne peut pas reposer uniquement sur la fiscalité. D’autres solutions doivent être créées en parallèle, afin de n’entraver ni la compétitivité de nos entreprises ni le pouvoir d’achat des ménages. Le choix de l...
...ation du texte en première lecture, à m’appuyer le plus possible sur ces travaux et à reprendre les recommandations à portée législative du rapport. Ainsi de la prise en compte des témoins, du renforcement de la formation initiale et continue de l’ensemble des adultes d’un établissement, des actions résolues contre le cyberharcèlement ou encore de l’instauration d’une sensibilisation annuelle des élèves. Ces travaux ont permis également d’éclairer nos débats sur l’opportunité de créer un délit spécifique de harcèlement scolaire. Ce consensus transpartisan s’est également traduit dans les amendements que nous avons adoptés. Ils émanent de plusieurs groupes politiques, et notamment de l’opposition sénatoriale. En voici quelques exemples : une vigilance particulière concernant la détection des ...
...ment scolaire, que l’existence des réseaux sociaux et des plateformes aggrave, mérite clairement que l’on fasse mieux. Le calendrier imposé n’est pas non plus propice à un examen serein de cette proposition de loi et il est regrettable que l’ensemble, ou presque, des dispositions adoptées par le Sénat aient été balayées. L’article 1er, en ne faisant aucune distinction entre le harcèlement entre élèves et le harcèlement impliquant des adultes, en intégrant les centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous) et en omettant de mentionner le cyberharcèlement, nous interpelle. On ne saurait mettre sur un pied d’égalité des harceleurs mineurs et des adultes responsables détenteurs d’une autorité et soumis par ailleurs à un cadre statutaire strict.