Interventions sur "urgence"

611 interventions trouvées.

Photo de Yannick JADOTYannick JADOT :

... du nombre de réponses négatives qu'ils doivent donner aux personnes qu'ils écoutent, vu qu'ils passent leurs nuits à refuser un hébergement à des familles entières, à leur expliquer qu'ils n'ont aucune proposition à leur faire, aucune alternative à la rue, je ne sais pas comment ils parviennent à rester au 115 aussi longtemps. Je trouve qu'ils ont bien du courage ! Alors, créons l'hébergement d'urgence nécessaire pour mettre un terme aux situations indignes que nous vivons aujourd'hui, et il y aura peut-être plus de personnel au 115 pour en assurer la bonne allocation !

Photo de Mathilde OLLIVIERMathilde OLLIVIER :

Il s'agit d'un amendement de repli par rapport à l'amendement n° II-261. Notre proposition première était l'ouverture de 10 000 places d'hébergement d'urgence pour répondre aux besoins du moment. Nos maires et nos collectivités territoriales sont en première ligne sur cette question, alors que la responsabilité première est celle de l'État. Par cet amendement-ci, nous vous proposons d'ouvrir non plus 10 000, mais 6 000 places d'hébergement d'urgence. C'est certes moins ambitieux que notre première proposition, mais ce n'est pas négligeable compte ten...

Photo de Nadia SollogoubNadia Sollogoub :

Notre collègue Annick Billon a, elle aussi, déposé un amendement tendant à créer 6 000 places d'hébergement d'urgence supplémentaires. Bien évidemment, comme vous l'avez très bien dit, monsieur le ministre, nous sommes pris aux tripes quand nous pensons aux enfants à la rue. Que le fait d'avoir des enfants, y compris en bas âge, ne soit désormais plus un critère de priorité et que le 115 ne puisse plus proposer de solution, même aux familles avec enfants, pose de graves questions. On comprend bien que créer 6 ...

Photo de Amel GacquerreAmel Gacquerre :

Cet amendement a pour objet d'ouvrir 6 000 places supplémentaires d'hébergement d'urgence. Le débat sur la nécessité d'ouvrir davantage de places est déjà largement engagé. Monsieur le ministre, vous avez évoqué un chiffre édifiant : 42 % des personnes en hébergement d'urgence le seraient depuis plus de trois ans. Oui, vous avez raison, il faut remédier à cette situation insoutenable ! Mais, aujourd'hui, il n'y a pas d'autre possibilité. Donc, faute de mieux, il faut répondre à l'ur...

Photo de Colombe BROSSELColombe BROSSEL :

Bien évidemment, le sujet de l'hébergement d'urgence de femmes victimes de violences conjugales nous anime. Il a également animé les travaux de notre délégation aux droits des femmes, où nous avons eu l'occasion d'entendre de nombreux témoignages de sénateurs et de sénatrices rendant compte, sur ce sujet, d'expériences terribles, qui leur parviennent soit de travailleurs sociaux, soit de bénévoles ou de salariés d'associations, soit d'élus – dans ...

Photo de Mathilde OLLIVIERMathilde OLLIVIER :

Cet amendement vise à augmenter la dotation nationale pour les places d'hébergement destinées aux femmes sans-abri sortant de maternité, en fléchant 2 millions d'euros spécifiquement pour ce public au sein du parc actuel d'hébergement d'urgence. Ce problème d'actualité nécessite que l'on y apporte des réponses rapides et concrètes. La situation de ces femmes relève d'une problématique tant sociale que de santé publique. Les hôpitaux gardent souvent ces nouvelles mères bien plus longtemps que le temps habituellement prévu, environ deux semaines, faute de places d'hébergement en nombre suffisant à la sortie des maternités. Nous vous prop...

Photo de Jean-Baptiste BlancJean-Baptiste Blanc, rapporteur spécial :

J'y vois un appel à mettre la politique de la ville au diapason de l'urgence climatique. Nous attendons toujours des précisions du Gouvernement concernant la suite de la politique de la ville. Quel sera le devenir de l'Anru, au regard de ces incertitudes ? Le sujet est important, mais je demande le retrait de cet amendement ; à défaut, la commission émettrait un avis défavorable.

Photo de Philippe BonnecarrerePhilippe Bonnecarrere, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale :

La commission est défavorable à l'ensemble de ces amendements. Tout d'abord, je tiens à ce que soient immédiatement bannies de notre discussion toutes les problématiques liées à l'aide médicale de l'État (AME) ou à l'aide médicale d'urgence (AMU) : il n'existe pas de problème épidémiologique derrière la question de l'étranger malade. Pourquoi proposons-nous de restreindre l'accès au titre de séjour étranger malade ? Tout d'abord, ce titre n'existe quasiment qu'en France. Nous sommes les seuls à considérer que nous avons vocation à soigner les personnes qui estimeraient ne pas pouvoir être prises en charge convenablement à travers ...

Photo de Raymonde Poncet MongeRaymonde Poncet Monge :

...ogistes le pensent aussi, comme de nombreuses associations telles que Médecins du monde, le Comité inter-mouvements auprès des évacués (Cimade) ou les 3 000 soignants qui ont demandé récemment le maintien de l'AME dans une tribune, en faisant référence au serment d'Hippocrate. Après avoir de nombreuses fois raboté ce dispositif et durci les conditions d'accès, remplacer l'AME par un dispositif d'urgence participera à la dégradation de la santé des personnes exilées, personnes déjà exposées à de multiples risques et vulnérabilités sociales. Rien ne prouve cependant que des économies en résulteraient. Bien au contraire, puisque l'on soignera alors les pathologies à un stade plus avancé et que l'on augmentera le risque de diffusion. Peut-on faire l'hypothèse alors qu'il ne s'agit que d'une mesure ...

Photo de Anne SOUYRISAnne SOUYRIS :

La suppression de l'aide médicale d'État au profit d'une aide médicale d'urgence est une grave atteinte aux principes mêmes de solidarité et de fraternité qui fondent notre République. Il s'agit bel et bien d'une suppression puisque le dispositif de soins d'urgence existe déjà. Mes chers collègues, où sont nos valeurs communes d'égalité et de fraternité ? Où sont les piliers de notre République ? Pour les humanistes des Lumières jusqu'aux chrétiens-démocrates, cette couvertu...

Photo de Yan ChantrelYan Chantrel :

...n de revenir sur l'AME, vous mettez également en danger l'ensemble de nos compatriotes en détricotant l'aide médicale d'État puisque, ce faisant, vous vous attaquez à notre politique de santé publique. Mes collègues l'ont rappelé, vous avez durci l'accès à l'AME en 2020, en instaurant notamment un délai de trois mois sur le territoire. Toutes ces décisions ont également un impact majeur sur les urgences, qui sont déjà en difficulté. Sans accès à l'AME, l'état de santé des personnes malades va s'aggraver et leur prise en charge se révélera in fine plus coûteuse. Vous mettez ainsi en péril notre système de santé. Les urgences sont d'ores et déjà saturées... Revenons à davantage de raison dans ce débat. Renoncez à cet article, qui ne sera absolument pas efficace puisque la plupart des étra...

Photo de Xavier IacovelliXavier Iacovelli :

...le cas de l'Espagne, qui a retiré l'aide médicale de l'État aux étrangers en 2012. Ce pays l'a réintroduite en 2018 face à l'augmentation des maladies infectieuses, de la mortalité, et face à l'explosion – ce point peut vous intéresser – des dépenses publiques ! Je pense sincèrement qu'il faut voter la suppression de l'AMU et réinstaurer l'AME. Pour rappel, chers collègues, un simple passage aux urgences coûte 2 000 euros à notre système de santé !

Photo de Xavier IacovelliXavier Iacovelli :

Je vous invite donc à mobiliser plutôt la médecine de ville que les urgences.

Photo de Alain JoyandetAlain Joyandet :

Nous n'avons aucune difficulté à défendre le bien commun et nous n'entendons pas nous laisser caricaturer ! Monsieur Jadot, les faits ne se sont pas déroulés exactement comme vous l'avez dit. Lorsque Nicolas Sarkozy était Président de la République, nous avions réformé l'AME, en instaurant un ticket modérateur et en réservant cette aide aux urgences, à l'épidémiologie, aux enfants, aux femmes enceintes

Photo de Mélanie VogelMélanie Vogel :

...ransmettent ! Ce n'est pas nous qui contaminons des étrangers, qui contamineraient en retour des Français, monsieur Ravier. Il faut arrêter de délirer ! Il suffit d'en revenir à la science : c'est l'épidémiologie qui est ainsi. Et pourtant, vous voilà prêts à mettre en danger la santé des Françaises et des Français, et même à dépenser plus d'argent. Il est en effet bien plus coûteux d'aller aux urgences pour une pneumonie en stade avancé que de prendre un Doliprane quand on a mal à la gorge. Au fond, vous ne voulez protéger ni la santé des Français ni les finances publiques. Cela n'a rien à voir avec l'appel d'air que vous évoquez ; d'ailleurs, aucune étude n'a jamais démontré un quelconque lien entre l'AME et les migrations. Le taux de non-recours est de 50 % et l'AME représente 0, 4 % des dé...

Photo de Guy BenarrocheGuy Benarroche :

...urs selon Olivier Véran, c'est la prestation sociale « la plus contrôlée de notre pays ». Outre les préoccupations d'humanité et de santé publique qu'elle soulèverait, la suppression de l'AME aurait des conséquences dévastatrices sur notre système de soins, puisqu'elle conduirait à réorienter les personnes sans couverture médicale vers les parcours accès santé spécifique (Pass) ou les services d'urgence, lesquels sont déjà saturés. La tribune publiée dans Le Monde par de nombreux acteurs de la santé a permis de rappeler qu'il « s'agit d'un outil de lutte contre les exclusions qui n'est accessible que pour les personnes dont les ressources sont inférieures à 810 euros par mois et qui font preuve d'une résidence stable en France ». Enfin, un sondage commandé par Médecins du Monde et publi...

Photo de Ahmed LAOUEDJAhmed LAOUEDJ :

...gique et elle pourrait avoir de graves conséquences pour le système de santé français. Il y a là un non-sens économique puisque les pathologies hospitalières prises en charge tardivement sont particulièrement coûteuses. Quelle serait finalement l'application concrète d'une telle suppression ? Je sais que des médecins continueraient à soigner ces personnes malades de manière bénévole, qu'il y ait urgence ou non. Vous souhaitez donc la mise en place dans notre pays de dispensaires humanitaires, gérés par la seule bonne volonté de soignants qui croient encore à quelques valeurs humanistes. Ce n'est pas le pays dans lequel nous souhaitons vivre. Restreindre les droits en matière de santé reviendrait à faire un pas en arrière auquel nous ne consentirons jamais. Je conclus mon propos en relayant la ...

Photo de Muriel JourdaMuriel Jourda, rapporteur :

Au travers de cet article, nous souhaitons instaurer l'aide médicale d'urgence. Je me permets de relire le dispositif qu'il prévoit, car sans en avoir connaissance, on pourrait en effet croire que nous mettons la santé des étrangers comme des Français en péril ; or tel n'est pas le cas. En quoi consistera le panier de soins que cet article permet de délivrer aux personnes en situation irrégulière ? La prise en charge, assortie de la dispense d'avance des frais, concerne la...

Photo de Muriel JourdaMuriel Jourda, rapporteur :

...ersonnes en situation irrégulière sur le territoire, qui ne paient pas de cotisations, soient mieux prises en charge qu'eux. §Vous trouverez sans doute cet argument peu fraternel, mais c'est une réalité dans la population française. Si vous voulez des politiques qui soient réellement acceptées, rendez-les acceptables : c'est aussi la raison pour laquelle nous avons mis en place l'aide médicale d'urgence. C'est également pour cela que nous avons émis un avis défavorable sur l'ensemble de ces amendements.

Photo de Bernard JomierBernard Jomier :

Au terme de ce premier échange, je remercie la rapporteur Muriel Jourda, qui a au moins présenté des arguments de fond. Toutefois, la rédaction proposée par la commission illustre l'inadaptation totale de son dispositif. Dans la liste que vous dressez des actes inclus dans l'aide médicale d'urgence, madame la rapporteur, vous prévoyez par exemple la prise en charge des « douleurs aiguës ». Qu'entendez-vous par là ? Les douleurs de quelqu'un souffrant des dents depuis quelques heures seraient prises en charge, mais les douleurs chroniques ne le seraient pas ?