Déposé le 7 avril 2011 par : MM. Yung, Anziani, Sueur, Mmes Boumediene-Thiery, Bonnefoy, MM. Collombat, Frimat, C. Gautier, Mme Klès, MM. Michel, Antoinette, Assouline, Badinter, Mmes Blondin, Cerisier-ben Guiga, Ghali, M. Guérini, Mme Khiari, M. Lagauche, Mme Lepage, MM. Madec, Mermaz, Patient, Ries, Mme Tasca, les membres du Groupe Socialiste, apparentés et rattachés.
Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :
… - L’article L. 742-3 du même code est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« En conséquence, aucune mesure d’éloignement mentionnée au livre V du présent code ne peut être mise à exécution avant la notification de la décision de la Cour nationale du droit d’asile si un recours a été formé auprès de celle-ci. »
Cet amendement est en lien direct avec l’article 75 qui a pour objet de compléter la définition des fraudes pouvant aux termes de l’article L.741-4 du CESEDA conduire au refus de l’admission en France d’un demandeur d’asile. Or, ce refus a pour conséquence l’examen de la demande en procédure accélérée dite procédure prioritaire qui ne respecte pas en l’état actuel du droit français le droit à un recours effectif.
Ce droit prévu à l’article 13 de la Convention européenne des droits de l’homme doit passer par un recours suspensif comme la CEDH l’a rappelé à la France en 2007 dans l’affaire Gebremedhin. Cette exigence n’est pas satisfaite notamment lorsque le demandeur d’asile est placé en procédure prioritaire. Dans ce cas, l’étranger peut être reconduit avant même la décision de la Cour nationale du droit d’asile.
Par conséquent, cet amendement précise qu’aucune reconduite à la frontière ne peut être opérée avant la décision de la CNDA.
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