Amendement N° 18 (Tombe)

Respect des principes de la république

Déposé le 15 juillet 2021 par : Mmes Meunier, Monier, de La Gontrie, MM. Durain, Kanner, Marie, Sueur, Mme Harribey, M. Leconte, Mme Sylvie Robert, M. Magner, Mme Lepage, MM. Féraud, Assouline, Bourgi, Kerrouche, Lozach, les membres du groupe Socialiste, Écologiste, Républicain.

Photo de Michelle Meunier Photo de Marie-Pierre Monier Photo de Marie-Pierre de La Gontrie Photo de Jérôme Durain Photo de Patrick Kanner Photo de Didier Marie Photo de Jean-Pierre Sueur Photo de Laurence Harribey 
Photo de Jean-Yves Leconte Photo de Sylvie Robert Photo de Jacques-Bernard Magner Photo de Claudine Lepage Photo de Rémi Féraud Photo de David Assouline Photo de Hussein Bourgi Photo de Éric Kerrouche Photo de Jean-Jacques Lozach 

Alinéa 5

Rétablir trois alinéas dans la rédaction suivante :

« Art. L. 1115-4. – Toute personne, non membre du corps médical, réalisant un examen avec pénétration visant à établir la virginité de la victime se rend coupable de viol et encourt la peine prévue à l’article 222-23 du code pénal.
« Toute personne, non membre du corps médical, réalisant un examen sans pénétration visant à établir la virginité de la victime se rend coupable d’agression sexuelle et encourt la peine prévue à l’article 222-22 du même code et, si l’agression est commise sur un mineur de quinze ans ou une personne vulnérable, la peine prévue à l’article 222-29 dudit code.
« Toute personne informée de la réalisation d’un tel acte en vue d’établir un certificat de virginité et qui ne dénonce pas sa réalisation aux autorités encourt la peine pour non-dénonciation de crime ou de délit prévue aux articles 434-1 à 434-4 du même code. »

Exposé Sommaire :

La rédaction de cet article au sortir de l’Assemblée nationale en première lecture créait un nouvel article L. 1115-4 du code de la santé publique visant à :

- assimiler au viol un examen avec pénétration visant à établir la virginité d’une personne ;

- assimiler à une agression sexuelle un examen sans pénétration visant à établir la virginité d’une personne ;

- rappeler que toute personne qui ne dénonce pas la réalisation d’un crime ou délit encourt un peine pour non dénonciation.

Ces dispositions très protectrices ont été supprimées par la suite au motif que le droit commun permettrait de rechercher les qualifications de viol (s’il y a eu pénétration) ou d’agression sexuelle (en l’absence de pénétration) en raison de l’examen imposé à la victime par violence, contrainte, menace ou surprise.

Cette rédaction conduit à interroger le consentement d’une jeune fille ou d’une jeune femme à subir un examen visant à attester ou certifier de sa virginité. Ce raisonnement nous semble biaisé et fait fi des situations d’emprise vécues par les intéressées. Le poids du carcan familial, le jugement de l’entourage, l’éducation religieuse antérieure constituent des obstacles à l’expression du libre-arbitre de la jeune fille ou femme concernée. Il ne semble pas donc pertinent d’interroger le consentement à subir cet examen, d’autant plus pour des infractions interdites et pénalisées.

NB: La mention « Tombé » signifie qu'il n'y avait pas lieu de soumettre l'amendement au vote du Sénat dans la mesure où soit l'objectif poursuivi par l'amendement a été atteint par l'adoption d'un autre amendement (ex. : amendement de rédaction globale incluant la modification proposée), soit, au contraire, l'amendement était incompatible avec un amendement précédemment adopté (ex. : l'adoption d'un amendement de suppression fait tomber tous les autres).

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