Au cours d'une première séance tenue dans la matinée, la commission a tout d'abord procédé, sur le rapport de M. Jean-Jacques Hyest en remplacement de M. Laurent Béteille, à l'examen en deuxième lecture des amendements sur le projet de loi n° 425 (2007-2008), modifié par l'Assemblée nationale, relatif aux contrats de partenariat.
La commission a examiné la motion n° 4 présentée par M. Pierre-Yves Collombat et les membres du Groupe Socialiste, apparentés et rattachés tendant à opposer l'exception d'irrecevabilité. M. Jean-Pierre Sueur a déclaré que le projet de loi avait pour seul objet de contourner la décision du 26 juin 2003 du Conseil constitutionnel. La commission a donné un avis défavorable à la motion.
La commission a ensuite donné un avis défavorable à la motion n° 3 présentée par Mme Josiane Mathon-Poinat et les membres du groupe communiste républicain et citoyen tendant à opposer la question préalable.
Sur les amendements, la commission a adopté les avis suivants :
a indiqué que le groupe socialiste, apparentés et rattachés avait déposé moins d'amendements qu'en première lecture et que certains d'entre eux étaient nouveaux afin de tenir compte des modifications apportées par l'Assemblée nationale.
A l'amendement n° 6 présenté à l'article premier (assouplissement du régime des contrats de partenariat de l'Etat), M. Jean-Pierre Sueur a souhaité que le projet de loi revienne sur la possibilité, inscrite dans l'ordonnance de 2004, d'inclure, dans le contrat de partenariat, la conception des ouvrages ou bâtiments et fait part de l'hostilité des architectes à l'égard du texte. Jugeant préférable de laisser le choix à la personne publique de lancer ou non un concours d'architecture, la commission a donné un avis défavorable à l'amendement.
Présentant l'amendement n° 14 à l'article 7 (conditions d'attribution d'un contrat de partenariat), M. Jean-Pierre Sueur a indiqué que l'amendement visait à revenir au texte adopté en première lecture par le Sénat qui avait jugé nécessaire de supprimer le mot « économiquement » de l'expression « offre économiquement la plus avantageuse » afin d'indiquer clairement que la personne publique devait retenir l'offre la mieux disante et non la moins disante. M. Jean-Pierre Sueur s'est étonné que le rapporteur n'ait pas proposé à la commission de rétablir la rédaction adoptée par le Sénat en première lecture et l'a imputé à l'impératif d'une adoption du texte sans modification. Sensible aux arguments des professionnels qui considèrent que l'expression actuelle « offre économiquement la plus avantageuse », largement utilisée et parfaitement comprise, ne doit pas être modifiée, la commission a donné un avis défavorable à l'amendement.
A l'article 9 (clauses obligatoires du contrat de partenariat), M. Jean-Pierre Sueur a présenté l'amendement n° 16 tendant à prévoir que le titulaire du contrat de partenariat est tenu, en toutes hypothèses, de constituer un cautionnement afin de garantir au prestataire auquel il est fait appel le paiement des sommes dues. Il a relayé la position des représentants des artisans du bâtiment, hostiles à l'amendement adopté par les députés visant à subordonner l'obligation de cautionnement à une demande du prestataire. La commission, estimant qu'un cautionnement systématique aurait pour effet de renchérir inutilement le coût de l'opération, a donné un avis défavorable à l'amendement.
a présenté l'amendement n° 27 supprimant l'article 31 quinquies nouveau (habilitation du gouvernement à prendre, par ordonnances, les mesures nécessaires pour transposer des directives sur les marchés publics). Il a jugé étonnant que le Parlement accepte d'être dessaisi par ordonnance sur un sujet aussi important que le droit de la commande publique. M. Jean-Jacques Hyest, rappelant sa propre vigilance en la matière, a toutefois estimé que la technicité de l'oeuvre d'harmonisation envisagée pouvait justifier le recours à une ordonnance. La commission a donné un avis défavorable à l'amendement.
Puis la commission a examiné, sur le rapport de M. Jean-Jacques Hyest, président, les pétitions adressées au Président du Sénat depuis le 1er juillet 2007, en application des articles 87 et suivants du Règlement.
Après avoir présenté les conditions d'exercice du droit de pétition devant le Sénat, M. Jean-Jacques Hyest, président, a procédé à l'examen des dix pétitions enregistrées depuis le 1er juillet 2007.
La commission a décidé de renvoyer à la commission des affaires sociales la pétition n° 70-227 tendant à l'octroi d'une réparation morale et financière ainsi qu'à la reconnaissance de la Nation aux pupilles de la Nation, orphelins de guerre ou de devoir. Cette demande a fait l'objet d'une mission d'étude juridique et financière confiée au préfet Jean-Yves Audouin et une commission consultative comprenant des associations représentatives doit se réunir à l'automne sur ce sujet.
La commission a décidé d'envoyer un courrier à l'auteur de la pétition n° 70-228, ayant pour objet de revenir au principe qui existait avant la réforme du 22 novembre 1999 et qui mettait à la seule charge du débiteur les frais d'exécution renforcée des décisions de justice, l'informant que cette question pourrait être traitée lors de la prochaine session parlementaire. M. Laurent Béteille a en effet déposé une proposition de loi n° 438 (2006-2007) relative aux frais d'exécution forcée des décisions de justice qui répond à ces préoccupations. M. Jean-Jacques Hyest, président, a également précisé avoir adressé une question écrite à la garde des sceaux sur ce thème.
Le classement de la pétition n° 70-229 tendant au rejet du projet de loi relatif aux OGM a été décidé, ce texte ayant été définitivement adopté le 22 mai 2008 et partiellement validé par le Conseil constitutionnel le 19 juin 2008.
Dans l'attente des résultats des travaux de la mission d'évaluation de la loi n° 2005-370 du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie créée à l'Assemblée nationale et de la réflexion engagée par le groupe de travail créé sur le sujet au Sénat, présidé par M. Nicolas About, président de la commission des affaires sociales, la commission a décidé de renvoyer à la commission des affaires sociales la pétition n° 70-230 tendant à l'ouverture d'un débat sur la fin de vie et à l'autorisation de l'aide active à mourir et la pétition n° 70-234 demandant la mise en place d'une politique de soins attachée au respect de la dignité humaine jusqu'à la fin de la vie et donnant la priorité aux soins palliatifs.
La pétition n° 70-231 tendant au rejet de la proposition n° 37 du rapport remis par M. Jacques Attali au Président de la République le 23 janvier 2008, qui suggère de « mettre en place une représentation unique dans toutes les PME de moins de 250 salariés, sous la forme d'un conseil d'entreprise exerçant les fonctions du comité d'entreprise, des délégués du personnel, des délégués syndicaux et du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail », a été renvoyée à la commission des affaires sociales. La commission a constaté que cette disposition n'avait été pour l'instant reprise par aucune proposition de loi ou projet de loi.
Constatant que les travaux parlementaires en cours lui donnaient satisfaction, la commission a décidé de classer la pétition n° 70-232 demandant le retrait de l'article 14 du projet de loi de modernisation de l'économie et l'homologation des normes d'exercice professionnel encore en suspens afin de sécuriser la relation entre les cabinets de commissaires aux comptes et leurs clients.
Celle-ci ne paraissant pas relever, par sa forme et son contenu, du cadre des pétitions, la commission a décidé de classer la pétition n° 70-233 qui est une demande d'action pour lutter contre les « émeutes liées à la faim dans le tiers-monde et à l'égoïsme de l'Occident » et ayant pour objet d'attirer l'attention du Président du Sénat sur la situation tragique des pays où ont lieu les « émeutes de la faim ». M. Jean-Jacques Hyest, président, a proposé d'adresser un courrier au pétitionnaire lui fournissant des éléments d'information sur les récentes actions entreprises pour tenter de trouver des solutions à ce problème dramatique.
La commission a décidé de renvoyer à la commission des affaires sociales la pétition n° 70-235 tendant à obtenir l'abaissement à 18 ans de l'âge minimum requis pour ouvrir droit à l'attribution de l'allocation aux adultes handicapés (AAH). Après avoir décrit le dispositif de l'AAH, M. Jean-Jacques Hyest, président, a déclaré qu'une réévaluation de ce régime n'était pas actuellement à l'ordre du jour.
Enfin, la commission a décidé de classer la pétition n° 70-236, devenue sans objet, qui tend à réclamer le respect des droits élémentaires de la défense en application des principes de la Convention européenne des droits de l'homme. Les faits de l'espèce qui ont motivé cette pétition remontent à 1995. Ils concernent le problème de la communication des pièces du dossier d'instruction par l'avocat à son client. Après avoir décrit la législation française alors en vigueur, qui réservait à l'avocat de la personne mise en examen la communication du dossier, M. Jean-Jacques Hyest, président, a rappelé que la Cour européenne des droits de l'homme avait considéré « qu'il n'[était] pas incompatible avec les droits de la défense de réserver à l'avocat de l'accusé l'accès au dossier de la juridiction saisie » (CEDH Kaminski c/Autriche 19 décembre 1989). Il a également précisé que la législation française avait évolué sur ce point, la loi n° 96-1235 du 30 décembre 1996 relative à la détention provisoire et aux perquisitions de nuit en matière de terrorisme ayant modifié l'article 114 du code de procédure pénale pour préciser que l'avocat peut remettre des copies des pièces du dossier à son client si le juge ne s'y oppose pas.
Présidence de MM. Jean-Jacques Hyest, président, et Hubert Haenel, président de la délégation pour l'Union européenne du Sénat