Amendement N° COM-105 (Rejeté)

Commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale

Immigration et intégration


( amendement identique : COM-184 )

Déposé le 10 mars 2023 par : M. Leconte, Mme de La Gontrie, MM. Durain, Kanner, Bourgi, Mme Harribey, MM. Kerrouche, Marie, Sueur, Mmes Meunier, Sylvie Robert, les membres du groupe Socialiste, Écologiste, Républicain.

Photo de Jean-Yves Leconte Photo de Marie-Pierre de La Gontrie Photo de Jérôme Durain Photo de Patrick Kanner Photo de Hussein Bourgi Photo de Laurence Harribey Photo de Éric Kerrouche Photo de Didier Marie Photo de Jean-Pierre Sueur Photo de Michelle Meunier Photo de Sylvie Robert 

Supprimer cet article.

Exposé Sommaire :

Les auteurs de cet amendement proposent la suppression de cet article qui autorise la délivrance d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) contre les personnes « protégées » qui constituent une menace grave pour l'ordre public.

Cette disposition pose de graves difficultés juridiques par la confusion qu’elle entretient avec le régime de l’expulsion. Il s’agit en effet de permettre l’éloignement, via le régime de l’OQTF, pour des motifs relevant de la menace grave pour l’ordre public, alors qu’il existe déjà un « droit de l’expulsion » qui régit les décisions applicables au cas de menace grave pour l’ordre public.

Dès lors, et comme le souligne le Conseil d’État dans son avis, cette disposition crée une « nouvelle voie d’éloignement des étrangers menaçant gravement l’ordre public, beaucoup plus facile à mettre en œuvre pour l’administration et contournant les protections contre l’expulsion». En substituant l'OQTF à la mesure d'expulsion, le gouvernement fait ainsi fondre les garanties procédurales attaches à la mesure d'expulsion notamment l'obligation pour l’administration de saisir préalablement la commission d'expulsion pour avis et facilite ainsi la prise d'une mesure bien moins contraignante pour l'administration.

Cet amendement propose de suivre la recommandation du Conseil d’État qui préconise d'abandonner cette disposition faute d'être en mesure de procéder à une instruction de ce nouveau dispositif d'éloignement des étrangers menaçant gravement l'ordre public selon qu'ils sont réguliers ou irréguliers.

La mise en place d'un dispositif aussi nouveau nécessite un travail préalable important, que le gouvernement lui-même ne semble pas avoir sérieusement mené si l'on en croit la succession de saisines rectificatives dont le Conseil d’État à fait l'objet à propos de cet article.

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