Amendement N° 3193 (Rejeté)

Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023

Avis de la Commission : Défavorable — Avis du Gouvernement : Défavorable
( amendements identiques : 281 313 367 450 505 519 568 580 667 696 727 809 822 862 897 942 981 1009 1030 1061 1076 1097 1146 1146 1146 1206 1239 1269 1315 1339 1372 1405 1435 1503 1542 1591 1621 1651 1663 1692 1747 1790 1818 1846 1991 2070 2258 )

Déposé le 1er mars 2023 par : Mmes Poncet Monge, Mélanie Vogel, MM. Benarroche, Breuiller, Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi, Salmon.

Photo de Raymonde Poncet Monge Photo de Mélanie Vogel Photo de Guy Benarroche Photo de Daniel Breuiller Photo de Ronan Dantec Photo de Monique de Marco Photo de Thomas Dossus Photo de Jacques Fernique Photo de Guillaume Gontard Photo de Joël Labbé Photo de Paul Toussaint Parigi Photo de Daniel Salmon 

Alinéas 1 et 2

Supprimer ces alinéas.

Exposé Sommaire :

L’article 1erde la présente loi vise à supprimer un certain nombre de régimes spéciaux ou autonomes. Les alinéas 1 et 2 de l’article visent la suppression du régime spécial des agents de la Régie autonome des transports parisiens (RATP).

Auditionné par la commission des affaires sociales du Sénat, Christophe Rolin, le directeur général de la caisse de retraite des personnels de la RATP, explique qu’on compte aujourd’hui « 42.000 salariés sous statut ». Suite à la réforme du gouvernement, les nouveaux embauchés le seront selon le régime général de retraite, entraînant, petit à petit, l’extinction du régime spécial de la RATP.

En cas de recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, comme le prévoit le présent projet de loi de finance de la sécurité sociale, leur âge de départ sera décalé à 54 ans au lieu de 52 ans pour la catégorie B (soit les conducteurs, sous réserve d’avoir effectué 27 ans dans ce tableau) et de 57 ans à 59 ans pour la catégorie A (soit les opérateurs -– machinistes, agents de maintenance notamment -– sous réserve d’avoir effectué 27 ans dans ce tableau).

Si, en réalité, très peu de salariés de la RATP partent à ces âges du fait du mécanisme de la décote, en revanche, selon le Directeur général de la caisse de retraite des personnels de la RATP, « il pourra y avoir un impact sur les montants de pensions, car demain, pour calculer le taux plein, au lieu de prendre 168 trimestres, on prendra 172 trimestres. » ce qui accroitra le départ décalé par rapport aux âges théoriques des départs anticipés.

Le régime spécial de la RATP se caractérise par une prise en compte fine et pertinente de la pénibilité, et ce depuis 1945. Il prend en compte la pénibilité de certains métiers, selon deux catégories. Elle est jugée « assez importante dans le tableau A », comme « la maintenance », où les agents peuvent partir à 57 ans, et « plus importante dans le tableau B », comme « les conducteurs », qui peuvent partir à 52 ans. Selon le Directeur général de la caisse de retraite des personnels de la RATP, « de nombreux mécanismes ont été mis en place, depuis longtemps, pour faire bénéficier les agents, de droits spécifiques, qui trouvent leur expression dans des abaissements d'’âge de départ ou des majorations de durées de service, à due proportion de la pénibilité de leur métier. Ces calculs se font de manière assez fine : un agent peut changer de catégorie ou de sous-catégorie de pénibilité à l'’échelle d'’un mois, voire d'’une semaine : chaque période est prise en compte spécifiquement dans le calcul des droits»[1], le calcul est donc individualisé à partir de 2 tableaux aux nombreuses subdivisions qui eux sont collectifs.

In fine, la suppression du régime spécial apparaît comme inopportune en considérant les conditions de travail particulières autant que les risques sanitaires. L’utilité sociale des agents de la RATP ne peut souffrir d’un nouveau recul sur leurs conquêtes sociales dont la prise en compte de la pénibilité qui devrait plutôt être le modèle pour les branches comportant les mêmes métiers exposés aux mêmes facteurs de pénibilité.

C’est pourquoi, cet amendement demande la suppression des alinéas 1 et 2.

[1]Commission des affaires sociales : compte rendu de la semaine du 30 janvier 2023 (senat.fr)

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