Amendement N° 3 4ème rectif. (Adopté)

Ordonnance de protection

Discuté en séance le 14 mai 2024
Avis de la Commission : Favorable — Avis du Gouvernement : Défavorable
( amendement identique : )

Déposé le 14 mai 2024 par : Mme Schalck, MM. Anglars, Bazin, Mmes Bellurot, Belrhiti, MM. Brisson, Bruyen, Mme Borchio Fontimp, M. Belin, Mme Dumont, M. Darnaud, Mme Evren, MM. Frassa, Genet, Mmes Gosselin, Goy-Chavent, Gruny, Garnier, Estrosi Sassone, MM. Cédric Vial, Khalifé, Mme Josende, MM. Sol, Reynaud, Mme Valente Le Hir, MM. Henri Leroy, Savin, Mme Micouleau, M. Somon, Mme Ventalon, M. Reichardt, Mme Imbert, MM. Lefèvre, Laménie, Mmes Marie Mercier, Jacques, MM. Sautarel, Rapin, Sido, Naturel, Gremillet, Mme Aeschlimann.

Photo de Elsa Schalck Photo de Jean-Claude Anglars Photo de Arnaud Bazin Photo de Nadine Bellurot Photo de Catherine Belrhiti Photo de Max Brisson Photo de Christian BRUYEN Photo de Alexandra Borchio Fontimp Photo de Bruno Belin Photo de Françoise Dumont Photo de Mathieu Darnaud Photo de Agnès EVREN Photo de Christophe-André Frassa Photo de Fabien Genet 
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Photo de Laurent Somon Photo de Anne Ventalon Photo de André Reichardt Photo de Corinne Imbert Photo de Antoine Lefèvre Photo de Marc Laménie Photo de Marie Mercier Photo de Micheline Jacques Photo de Stéphane Sautarel Photo de Jean-François Rapin Photo de Bruno Sido Photo de Georges NATUREL Photo de Daniel Gremillet Photo de Marie-Do AESCHLIMANN 

Texte de loi N° 20232024-558

Article 1er

Après l’alinéa 1

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

...° À la première phrase du premier alinéa de l’article 515-11 du code civil, les mots : « comme vraisemblables la commission des faits de violence allégués et le danger auquel la victime ou un ou plusieurs enfants sont exposés » sont remplacés par les mots : « que la victime ou un ou plusieurs enfants sont exposés à la situation de danger mentionnée à l’article 515-9, au regard de la vraisemblance de la commission des faits de violence allégués ».

Exposé Sommaire :

Cet amendement vise à adapter le code civil au plus près de la réalité de situation de danger de victimes de violence conjugale.

En 2022, sur 321 000 femmes majeures qui déclaraient avoir été victimes de violences physiques, sexuelles et/ou psychologiques ou verbales par leur (ex-)partenaires, seules 5873 ordonnances de protection avaient été demandées et 3532 ont été acceptées selon la lettre de l'observatoire nationale des violences faites aux femmes (n° 19 de mars 2024).

Ces chiffres sont révélateurs de l'existence de freins qui entraînent la faible utilisation de cet outil majeur que sont les ordonnances de protection dans la lutte contre les violences intrafamiliales.

L’un des freins à la saisine du juge aux affaires familiales résulte de la rédaction de l’article 515-11 du code civil, qui conditionne l’octroi d’une ordonnance de protection à « des raisons sérieuses de considérer comme vraisemblables la commission des faits de violence allégués et le danger auquel la victime ou un ou plusieurs enfants sont exposés ». Ainsi, la violence et le danger sont interprétés par la Cour de cassation (pourvoi n° 21-40.012) comme des critères cumulatifs, alors que l’article 515-9 du même code, qui définit les ordonnances de protection, permet au juge de délivrer des ordonnances de protection « lorsque les violences exercées au sein du couple[…] mettent en danger la personne qui en victime», ce qui signifie que les violences sont constitutives du danger. L’article 515-9 précise en outre que les ordonnances de protection peuvent être octroyées en cas de violences au sein du couple, « y compris lorsqu'il n'y a pas de cohabitation»..

Le présent amendement vise à répondre à ces difficultés, en modifiant l’article 511-11 du code civil afin que le danger soit apprécié par le juge non pas indépendamment des violences, mais, comme le précise déjà l’article 515-9, au regard de la vraisemblance de ces violences.

L’amendement insère également une référence explicite à l’article 515-9 du code civil au sein de l’article 515-11 du même code, afin d’une part, de mieux définir la notion de danger, et, d’autre part, qu’il soit clair que l’absence de cohabitation ne peut, à elle-seule, justifier le refus d’octroi d’une ordonnance de protection.

Ces modifications devraient permettre de donner un signal fort aux victimes afin de les inciter davantage à se tourner vers la justice pour obtenir des mesures de protection.

NB:La présente rectification porte sur la liste des signataires.

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